C’est après avoir reçu des informations du public que nous avons trouvé ce conteneur dans un centre d’entreposage externe de l’arrondissement de LaSalle, qui n’avait pas d’affaire là et qui avait été laissé pendant quelques jours sur une remorque », explique le caporal Luc Thibault, de la Gendarmerie royale du Canada. À l’intérieur des boîtes de jeans que recelait le conteneur, les policiers ont découvert les sept tonnes de résine de cannabis, marquées du sceau « Chatral », probablement une « marque de commerce » des trafiquants expéditeurs.

Pour l’instant, aucune arrestation n’a été effectuée et les enquêteurs étaient avares d’information, à savoir d’où venait le conteneur et à qui il aurait pu être destiné. « Nous demandons l’aide du public, car l’enquête est à l’état embryonnaire pour l’instant », affirme le caporal Thibault. En cherchant dans les registres du transporteur maritime sud-koréen Hanjin Shipping, Rue Frontenac a toutefois pu retracer le voyage du conteneur HJCU sur des milliers de kilomètres autour du monde.

VOYAGE AUTOUR DU MONDE

Le 28 juillet, le conteneur de jeans a été chargé sur le navire Al Sabahia et a quitté le port de Karachi, au Pakistan. Dix-sept jours plus tard, le 14 août, il arrivait au port de Gênes, en Italie. Il a ensuite été déchargé du navire pour être rechargé le 22 août sur un autre bateau, le Endurance, à destination de Montréal. Après un nouveau périple de dix jours en mer, il arrive le 2 septembre au port de Montréal et est déchargé, avant de prendre le chemin de LaSalle. Le fait de laisser un conteneur reposer quelques jours avant de prendre possession de la drogue peut être un moyen pour les trafiquants de vérifier que la police n’est pas sur leurs traces. « Ça peut être des routines pour eux, et quand ça ne fait pas, ils changent de routine et vont les mettre ailleurs; ils s’adaptent beaucoup », explique le caporal Thibault.



« Pour le Canada, on parle ici d’une saisie, quand même une saisie assez importante », ajoute le policier, qui préfère ne pas donner la valeur estimée de la drogue sur le marché, car les prix varient trop d’une province à l’autre et la police ignore la destination finale des stupéfiants.

Source : Rue Frontenac