Le chercheur Benoît Dupont de l'UdM a recensé les crimes qui ont fait la manchette dans les médias canadiens et américains sur une période de 14 mois, et 683 cas de crimes étaient associés aux sites de socialisation, comme Facebook et Twitter.
Les crimes sexuels représentaient 39,8% des cas et la moitié des victimes étaient des personnes mineures.  Près de 40% des crimes recensés sur le Web sont à caractère sexuel et dans la moitié des cas, la victime est une personne mineure, dévoile une étude de la Chaire de recherche du Canada en sécurité, identité et technologie de l’Université de Montréal. Pour en arriver à ce résultat, le chercheur Benoît Dupont a dû effectuer un travail colossal en recensant l’ensemble des incidents criminels qui ont fait la manchette dans les médias canadiens et américains sur une période de 14 mois.
Au total, 683 cas de crimes associés aux sites de socialisation, comme Facebook et Twitter, ont été analysés. « Les crimes les plus fréquemment recensés sont les crimes sexuels, soit 39,8% des cas. La moitié des victimes sont des personnes mineures. Fait intéressant, il y a environ 10 ans d’écart entre l’âge moyen des victimes, 19 ans, et celui des agresseurs, 29 ans. Cela va à l’encontre du préjugé de l’agresseur type qui est âgé dans la quarantaine ou la cinquantaine », relate Benoît Dupont.
Les attaques informatiques (16,4%), la violence et les menaces (16,4%), les fraudes (9,8%) et les atteintes aux biens (5,1%) comptent parmi les autres activités criminelles qui pullulent sur le Web.
À CHAQUE RÉSEAU SOCIAL SON CRIME
Cette vaste recherche a également permis d’identifier le «crime spécifique» à chaque réseau social. « De manière générale, on constate que les virus informatisés sont très présents sur Facebook. Du côté du site MySpace, on voit surtout des crimes à caractère sexuel impliquant des mineurs, puisque ce site est très prisé par les jeunes. Le site de petites annonces Craig’s list comporte aussi son lot de crimes, notamment de la prostitution, mais implique essentiellement des adultes », détaille Benoît Dupont.
Ces chiffres ne surprennent guère la directrice du Centre pour les victimes d'agression sexuelle de Montréal, Deborah Trent. « Au cours de la dernière année, nous avons vu un nombre plus grand de dossiers de personnes qui ont été agressées à la suite de rencontre sur Internet. Ça nous préoccupe grandement », a-t-elle admis.
LE WEB, RELATIVEMENT SÉCURITAIRE
Malgré ces statistiques, le titulaire de la Chaire de recherche du Canada en sécurité, identité et technologie observe que la toile demeure relativement sécuritaire pour les usagers. « Contrairement à ce qu’on entend souvent, le Web ne génère pas beaucoup de crimes, toutes proportions gardées. Facebook compte à lui seul près de 500 millions de membres et nous avons relevé que quelques centaines de crimes sur une période de 14 mois. Évidemment, cette liste n’est pas exhaustive, mais ça donne une idée générale », souligne Benoît Dupont.
Selon ce dernier, les incidents criminels sur le Web impliquent une majorité de suspects masculins (80%) et de victimes féminines (73,4%).
Source : Canoë
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