LA FIN DES STATIONNEMENTS GRATUITS SUR LE PLATEAU?

 

La conseillère municipale Josée Duplessis, de Projet Montréal, affirme en effet que si tarifer les quelque 11 000 places de stationnement gratuites dans l’arrondissement constitue une solution envisageable pour pallier aux différents problèmes auxquels est pris le Plateau-Mont-Royal, le projet n’est encore qu’à l’étude. Selon Madame Duplessis, son arrondissement, qui doit compenser avec une dette de plus de 4 M$ laissée pas ses prédécesseurs, a besoin de 3 à 4 M$ pour assurer la maintenance de ses infrastructures en décrépitude.

« Ça fait dix ans que les ruelles ne sont plus entretenues. Les rues ont besoin de réparations. Les piscines, les parcs, les terrains de soccer […] ont besoin d’entretien, au point où l’on doit limiter leur accès, compte tenu de leur état vieillissant », explique-t-elle, ajoutant que ce n’est pas avec le « maigre » budget de la Ville qu’ils y arriveront.

PAS SI SIMPLE

La mesure envisagée, qui permettrait à l’arrondissement de générer des revenus d’environ 3 M$ annuellement, n’est toutefois pas si simple et donc aucune décision finale n’a encore été prise. « On ne peut pas juste ajouter des zones de vignettes et de parcomètres, sans consulter la population », assure-t-elle tout en mentionnant qu’une telle action entraînerait des coûts de gestion et d’affichage supplémentaires pour l’arrondissement.

Reste que pour Projet Montréal, qui occupe la mairie du Plateau, tarifer les stationnements serait un excellent moyen d’atténuer le trafic automobile et de redonner un accès plus facile aux stationnements, qui profitent actuellement plus aux visiteurs qu'à la population locale.

« Que ce soit l’ajout de zones de vignettes, de parcomètres ou de stationnement sous-terrain, nous étudions tous les scénarios possibles, à savoir ce qui sera le plus rentable pour l’arrondissement, pour l’environnement et pour nos concitoyens », assure Mme Duplessis, se disant convaincue que ces derniers préfèrent de loin payer une vignette au coût de 75 $ par année que de voir leurs taxes hausser de 6 %.

DES COMMERÇANTS MÉCONTENTS

Si Projet Montréal croit que ces mesures appréhendées n’auront pas de répercussions sur les commerçants, ceux-ci ne sont vraisemblablement pas du même avis. « 50 % de la clientèle des commerces de l’arrondissement se déplace en voiture. Si ça devient trop compliqué et trop cher pour se stationner, elle ira ailleurs. Or, certains commerces n’ont pas les moyens de perdre leur clientèle », affirme André Beauséjour, directeur général de la Société de développement du boulevard Saint-Laurent, déplorant que les élus ne se donnent pas la peine de les consulter.

Se disant conscient des problèmes financiers de l’arrondissement, M. Beauséjour croit qu’il y a d’autres moyens d’aller chercher de l’argent, sans mettre davantage de poids sur la tête des commerçants, déjà étouffés par le ralentissement économique.


Source : Canoë