LOTO-QUÉBEC VEUT « CRUISER » LES JEUNES

Ah! C’est la meilleure. Et quelle société d’État hypocrite. Je veux parler de Loto Québec, qui elle aussi n’a jamais assez de profits. Elle s’est défendue à grands cris, main sur le cœur, qu’elle faisait sa part pour lutter contre le jeu compulsif. Êtes-vous bien assis? Voilà qu’on nous apprend que dans son plan stratégique de 2010-2013, Loto-Québec prévient que les revenus étant trop stagnants à son goût, cela la contraint à séduire une nouvelle clientèle… celle des jeunes. On prend panique, parce que le chiffre d’affaires aurait progressé à un rythme inférieur à l’inflation avec des revenus de « seulement » 3,8 milliards en 2009-2010,

par rapport à 4 milliards en 2005-2006. C’est inadmissible pour notre monopole des jeux de hasards. Elle a donc choisi de cibler les jeunes. Mais à quel degré d’immoralité sommes-nous rendus pour devoir inciter de la sorte notre jeunesse à une nouvelle dépendance, elle a priori si vulnérable? Québec ne pourrait pas leur apprendre plutôt à traire les vaches ou combler des nids de poules, juste de quoi se faire de l’argent de poche et qui ait de l’épargne? Plutôt que d’aller jouer en ligne sur le Web. C’est la nouvelle stratégie de développement de Loto-Québec depuis que le gouvernement Charest lui a donné le feu vert d’aller sur Internet.

On avait crié, à l’époque, à l’annonce de cette nouvelle. Loto-Québec avait répliqué que de toute façon, si ce n’était pas chez eux, les gens iraient jouer ailleurs. Quelle logique démagogique. Là, on ne se gêne plus pour dire que ce sont les jeunes qui intéressent cette Gorgone qui n’a jamais assez de fric en caisse. Tout un héritage que nous laisse ce gouvernement du pire. Pas d’éducation sexuelle en classe, mais allons de l’avant pour l’apprentissage du jeu. Choisissez ce qui vous scandalise le plus.

PROFITS MINIMES…                                                                                 

Je n’en reviens pas. Les actionnaires ont puni Apple parce qu’elle a fait des profits de seulement 4,31 G$ au cours du dernier trimestre. On s’attendait à tellement plus…

Non, mais… ces actionnaires sont une véritable bande de malades. Pensez donc. En raison de ses ventes faramineuses d’iPad, le chiffre d’affaires de l’entreprise a grimpé à 67 %. Vous croyez que le marché boursier a applaudi des deux mains? Que non. On a fait au contraire la « baboune ». Parce que Apple n’a vendu que 4,19 millions de iPad au cours de ce même trimestre et on s’attendait à plus. Alors pour punir la compagnie de sa « mauvaise » performance, on a fait chuter son action de 5,7 %.

Vous voulez savoir mon avis là-dessus? C’est que c’est du capitalisme complètement déglingué. C’est quoi la limite? C’est comme quand un syndicat va rencontrer le patronat d’une compagnie qui a annoncé 31 millions de profits net et qui réclame une augmentation de salaire de 2 $ l’heure pour les travailleurs. Et que la direction refuse en prétextant, par un calcul tordu, que par rapport au 51 millions de profits anticipés, on est en déficit de 20 M$. Comment veux-tu discuter dans ces conditions? C’est là que le capitalisme connaît ses limites.

Aïe! Ce n’est pas rien 4,31 G$ en trois mois! Essayez d’imaginer ça en rouleaux de vingt cinq cennes! Moi, si j’étais le patron d’Apple, je ne tiendrais plus à ce que ma compagnie en soit une par action. De toute façon, les profits rentrent et on n’a pas besoin d’actionnaires pour aller chercher du cash-flow. Comme ça je me sentirais libre de mes mouvements et je pourrais faire un gros bras d’honneur à Wall Street.

Les opinions exprimées sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de lametropole.com

LOTO-QUÉBEC

APPLE

Daniel Rolland