Jeudi, 2 septembre 2010

UN ASILE À CIEL OUVERT!

Ce matin, toute ma rancœur se porte sur le parc Émilie-Gamelin derrière la station de métro Berri Uqam. Le portrait d’une ville gagnée par la déficience mentale.

 

D’abord, je veux me féliciter pour avoir été le premier avant tous les autres médias pour avoir dénoncé la chaleur accablante dans le métro et les autobus et réclamer une action concrète. Vous avez vu la réaction du président de la STM, Michel Labrecque, qui a dit sur les ondes du Téléjournal de Radio-Canada, que ce n’était pas possible? On s’en doutait bien. On n’est jamais capable de rien, maintenant, au Québec. C’est le royaume du non, de l’impuissance crasse. Alors crevez, bandes d’usagers. Et les gens sont drôles aussi.

Car dans les têtes, ça ne va pas bien. Je n’ai pas de statistiques provenant de la Fondation québécoise de la maladie mentale, mais j’observe qu’au Québec, mais surtout à Montréal, il y a de graves lacunes de comportements. Vous voyez comme moi plein de gens parler tout seuls, être remplis de tics, impatients chroniques, regards hargneux et quoi encore. C’est le comique Michel Mpambara qui avait dit, avant de fuir le Québec, qu’il était dangereux mentalement d’y rester trop longtemps. Et lui-même a été victime de dépression. La comédienne Marie-Josée Croze vit en France et ne lui parlez plus du Québec.

CAUSE PREMIÈRE : LA PEUR

Première cause d’aliénation nationale, la peur. Ça nous vient de l’Église catholique qui nous menaçait de tous les enfers et à qui il fallait continuellement demander la permission. L’ethnologue Serge Bouchard a souvent raconté que nous voulons éviter le conflit à tout prix que c’en est pathétique, genre laisse donc faire, ça va faire du trouble. Donc, nous refoulons continuellement notre véritable personnalité. Pour ma part, ma seule richesse ici bas est de pouvoir dire à quelqu’un ce qu’il est vraiment. Ou si je dois y aller mollo, j’ai trouvé des trucs pour que la personne sache bien ce que je pense réellement d’elle.

Mais il n’y a pas une semaine qui ne se passe sans qu’on me mette en garde : « Écoute Daniel, fais attention, je t’ai entendu parler de telle façon, ça ne se fait pas ». Et c’est ainsi que les peureux finissent par faire la loi. Je leur adresse cordialement un doigt d’honneur. Nous sommes un peuple totalement écrasé par notre propre faute. Et aucunement solidaire. En France, quand quelque chose ne va pas, c’est la mobilisation générale dans les heures qui suivent. Un jour, Nicolas Sarkozy avait voulu imposer l’abolition d’un certain nombre de privilèges aux chauffeurs de taxi. Le lendemain, les chauffeurs de taxis parisiens avaient bloqué toutes les voies d’accès de la capitale avec leurs voitures. Ça n’a pas été long qu’ils ont eu gain de cause.

RETOUR À BERRI UQAM

Eh bien mes peureux, mes ménages éclatés, mes consommateurs effrénés d’antidépresseurs, vous voulez voir ce que devient notre jeunesse? Allez au parc Émilie-Gamelin et dans le Village gay. On estime à quelques milliers, les jeunes et moins jeunes qui y errent, totalement perdus. En période de canicule ils ont un avantage, par contre, ils sont gelés. Blague à part, car ce n’est vraiment pas drôle. Et vous avez démissionné, cher public. Vous êtes là à critiquer que c’est dérangeant, ce triste spectacle. Mais ce sont les enfants dont vous ne vouliez plus vous occuper. Ces charmants enfants, dont vous souhaitiez tant la naissance. C’est si merveilleux, un poupon. Les aimez-vous vraiment? Conséquence, ils fument, se piquent, reniflent toutes sortes de substances. Beaucoup sont hypothéqués de manière irréversible au plan mental.

À la place Dupuis, les gardiens de sécurité ne savent plus où donner de la tête. Les itinérants sont légions dans le périmètre et demeurent la première vision des touristes qui arrivent par le Terminus central d’autobus. Quel beau spectacle leur offre-t-on en pâture. Dans le Village, l’idée de transformer un long tronçon de la rue Sainte-Catherine en mail piétonnier est une idée mignonne. Mais ça vire au cauchemar, du fait que ceux qui dînent en terrasse se font constamment quémander par des êtres obscurs qui n’ont d’humains que le nom.

Et ça fait peur. La solution n’est pas de les arrêter. Ça ne sert à rien, car tout recommence le lendemain. Non, il faut les retirer de la circulation et les conduire dans des centres de traitement de soins pour les plus amochés, et les autres récupérables, dans des colonies de rééducation, comme des fermes. Rien de tel que de traire une vache pour vous ramener à des réalités autrement plus heureuses.

DES POLICIERS ABSENTS

Quand des commerçants du coin ont alerté les autorités municipales, il y a quelques semaines, on a vu des policiers faire une ronde, deux ou trois jours durant, puis le cirque a repris. Hier, à 13 heures, je n’en revenais pas. Au parc Émilie-Gamelin, il y avait plein de transactions de produits illicites au grand jour et aucun policier aux environs. Pas même une voiture de l’Unité métro, dont le quartier général est en sous-sol à quelques mètres de là. Mais où sont-ils donc? C’est inadmissible.

Si j’étais maire, du jour au lendemain le ménage serait fait et de façon définitive. Mais pour l’instant, nous sommes dirigés par des mous et on voit ce que ça donne. Mais vous êtes bizarres. En même temps, vous déplorez le manque de leadership, et attendez passivement votre Messie. Mais quand se présente quelqu’un qui agit et qui ne demande pas votre avis, c’est automatiquement un dictateur.

Et à ce propos, je termine par cette réflexion. Quelle est la différence entre une dictature et une démocratie? Dans une dictature, on te dit tais-toi, dans une démocratie, cause toujours! Nous vivons en démocratie!

Les opinions exprimées sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de lametropole.com

 

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Superbe boulot

- 22 février 2020
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