Mercredi, 5 septembre 2012

ATTENTAT CONTRE PAULINE MAROIS : UN MORT

On s’attendait à une soirée électorale à nulle autre pareille. Mais jamais avec une telle issue, alors qu’un dément a perpétré un attentat pendant le discours de victoire de Pauline Marois.

 

D’après ce que l’on sait au moment d’écrire ces lignes, un individu dans la cinquantaine, visiblement déséquilibré, a pu pénétrer dans le vestibule arrière du Métropolis au moment où la chef péquiste s’adressait à ses militants en liesse. À vingt-cinq pieds d’où se trouvait Mme Marois, derrière le rideau, il a tiré à bout portant sur deux individus dont un technicien de la salle de spectacles qui a perdu la vie, l’autre se trouvant dans un état critique. Puis il aurait trouvé le temps de mettre le feu avant de prendre la fuite.

Des policiers ont pu l’intercepter et le maîtriser. Dans la séquence vue à la télévision, alors qu’on le conduisait dans une auto patrouille, il a hurlé « Les anglais se réveillent ».


UN CHOC POUR LE PUBLIC

Du côté des téléspectateurs et le public en salle, la surprise a été totale quand, en pleine allocution, des gardes du corps se sont emparés de Mme Marois pour l’emmener de force en coulisses. On aurait entendu une détonation provenant d’une bombe fumigène. L’animateur de la soirée, Yves Desgagnés, a demandé à ce qu’on évacue la salle. Mme Marois faisant preuve d’une maîtrise absolue, défiant la sécurité, est revenue sur scène et a tenté de calmer le jeu en disant aux gens de quitter calmement.

LES LIBÉRAUX LOIN D’ÊTRE ÉVINCÉS

Alors que les électeurs s’attendaient à une lutte finale à deux, entre le Parti Québécois et la Coalition Avenir Québec, ç'a été plutôt une lutte serrée tout au long entre le PQ et le Parti libéral. Au final, le Parti Québécois récolte 54 députés, les libéraux 50, la CAQ 19 et Québec Solidaire 2, les deux cochefs Amir Khadir et Françoise David. Que les libéraux récoltent tant de sièges a stupéfait les commentateurs et fait mentir les sondages. Les autres surprises, la défaite de Charest aux mains du péquiste Serge Cardin. Ce dernier l’a emporté avec 15 328 contre 12 524 pour le leader libéral.

Dans son discours de fin de soirée, M. Charest avait loin d’avoir la mine défaite. Lui à qui on prédisait un anéantissement de sa formation a tenu le coup. Il laisse un parti bien en selle. Il n’a pas voulu dire ce qu’il entendait faire sur un plan personnel. Sans doute lors de son point de presse d’aujourd’hui il s’expliquera davantage. Mme Marois hérite d’un gouvernement minoritaire. Les partisans de la CAQ ne cachaient pas leur déception. Mais bon joueur, François Legault a relativisé en rappelant qu’en moins d’une année, et avec très peu de moyens, il installe tout de même 19 des siens, y compris lui-même.

DU CÔTÉ DES VEDETTES

Léo Bureau-Blouin a arraché la victoire dans Laval-des-Rapides, devenant le plus jeune député élu de l’Histoire à l’Assemblée nationale du Québec. Le Dr Gaétan Barrette a mordu la poussière et sur son compte Twitter, amer, a écrit qu’on ne l’y reprendrait plus. Jacques Duchesneau est victorieux et satisfait de sa campagne. Dans Trois-Rivières, la péquiste Djemila Benhabib a été défaite, laissant en poste la libérale sortante. Dans la région de Québec, deux caquistes sont gagnants, Gérard Deltell et Éric Caire. L’ex-ministre Clément Gignac n’a pu vaincre Agnès Maltais, qui conserve son fief dans Taschereau.


LE DILEMME QUI ATTEND MADAME MAROIS

Selon la répartition des pourcentages, 32% vont au PQ, 31% au Parti libéral, 27% à la CAQ, 6% à Québec Solidaire et 2% à Option Nationale. Il sera difficile pour Mme Marois de faire vibrer le Québec avec l’espoir d’un pays à naître, car les deux tiers des Québécois ont voté contre elle. Mais selon la règle du jeu, c’est elle qui est championne, devenant ainsi la première femme première ministre de l’Histoire du Québec. Elle l’a dit elle-même en cours de campagne, qu’un gouvernement minoritaire ne lui permettrait pas de mettre de l’avant ses projets prioritaires. Le gel des frais de scolarité et l’abolition de la loi spéciale risquent de devoir attendre… une autre élection. 

Le PQ se trouvait à neuf sièges seulement d’une majorité. Son gouvernement sera muselé par les libéraux encore influents et la CAQ. Même le rêve de Québec Solidaire de devenir la balance du pouvoir s’est évanoui. Et d’après les commentateurs, les gouvernements minoritaires passent difficilement le cap des deux ans. On risque d’être rappelés aux urnes plus vite que prévu.

LA SQ ENQUÊTE : LA POLITIQUE DÉNONCE

Mise à jour le Mercredi 06 Septembre 2012 5:00

Alors que la police s'affairait toujours à amasser des preuves afin de faire la lumière sur l'attentat perpétré mardi soir au Métropolis, l'ensemble de la classe politique a dénoncé d'une seule voix l'incident qui a fait un mort et un blessé. Une source policière a confirmé que le suspect qui a fait irruption dans le lieu de rassemblement des militants péquistes est Richard Henry Bain, un homme de 62 ans vivant à Mont-Tremblant, dans les Laurentides. Il serait propriétaire d'une pourvoirie exploitée sous le nom des "Activités Rick" à La Conception et avait joint la Chambre de commerce régionale l'an dernier. Sur sa page Facebook personnelle, l'homme indique le français et l'anglais comme langues d'usage.

Puisqu'il a été transporté en matinée à l'Hôpital du Royal Victoria dans la métropole, sa comparution pourrait être remise à jeudi, voire plus tard. Vêtu d'une robe de chambre et d'une cagoule noire, l'homme aurait ouvert le feu à l'arrière du Métropolis, à Montréal, alors que des centaines de partisans étaient rassemblés pour célébrer l'élection du gouvernement péquiste minoritaire de Mme Marois. Un technicien âgé de 48 ans, Denis Blanchette, a perdu la vie dans le drame. Un homme de 27 ans a également été blessé, mais il est hors de danger.

Le suspect a ensuite allumé un incendie derrière la salle de spectacle, avant de prendre la fuite. Il a finalement été rattrapé par les policiers et a crié au moment de son arrestation que les anglophones allaient se "réveiller". Pour Dominic Bouffard, un conseiller publicitaire qui avait déjà fait affaire avec le suspect, rien ne laissait présager un tel geste. "Type généreux (...), il disait "je suis chrétien". C'est un gars qui lisait la Bible, il avait des fondements intéressants", a-t-il noté en entrevue à la radio des Hautes-Laurentides.

Un ami et voisin qui souhaite rester anonyme a toutefois indiqué à La Presse Canadienne que Richard Henry Bain avait des problèmes de santé mentale et prenait des médicaments. Il n'a toutefois jamais démontré de signe de violence, a indiqué ce voisin. La Sûreté du Québec (SQ) a pris la responsabilité de l'enquête sur cette affaire en collaboration avec le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). Le lieutenant Guy Lapointe, de la SQ, a précisé qu'il en était ainsi parce qu'il était pour l'instant impossible "d'exclure que la personne qui était visée était la première ministre élue".

Les policiers ont dressé un périmètre de sécurité sur les lieux de l'incident et rencontré une quinzaine de témoins. Le suspect devait également être interrogé, alors que le mobile de ce geste n'a pas encore été établi par les policiers. Même s'il a déploré la mort d'une personne, le lieutenant Lapointe s'est malgré tout déclaré satisfait de la rapidité de l'intervention policière, qui n'a duré que quelques minutes. "En aucun temps on pense que Mme Marois a été en danger", a-t-il dit. La chef du Parti québécois (PQ) a pu finir son discours à la hâte, mais le Métropolis a été rapidement évacué par la suite.

MAROIS À INSISTÉ

C'est à sa demande insistante que Mme Marois est revenue sur la scène après avoir d'abord été évacuée par les agents responsables de sa sécurité. "Je vais vous dire, c'est moi qui ai insisté", a signalé la chef du PQ en point de presse au lendemain de sa victoire. Elle a expliqué que son objectif était d'abord de calmer le jeu, pour s'assurer que l'évacuation s'effectue sans anicroche. "Je me suis dit: "qu'est ce qui va arriver si ces personnes paniquent" (...). J'ai dit à mes gardes-du-corps: "je veux aller parler aux gens"", a indiqué Mme Marois. Il ne lui a pas traversé l'esprit qu'elle-même pouvait être une cible, a-t-elle ajouté.

Devant les journalistes venus l'interroger pour la première fois depuis sa victoire, elle a également voulu insister sur le fait que le Québec est avant tout pacifique. "Malgré cette tragédie, il faut redire que le Québec est une société non violente. Un acte de folie ne peut effacer cette réalité."

CLASSE POLITIQUE

Au lendemain de l'élection de la toute première femme à la tête du Québec, l'homicide a semblé éclipser la victoire de la chef péquiste elle-même, tant dans les conversations des gens dans la rue que dans les déclarations des politiciens de la scène fédérale et provinciale. Ainsi, le premier ministre canadien Stephen Harper a joint Mme Marois mercredi matin au téléphone afin de la féliciter pour sa victoire, mais aussi pour condamner cet acte de violence. Selon un compte rendu fourni par son directeur des communications, Andrew MacDougall, "le premier ministre s'est dit attristé des événements qui sont survenus (...) à Montréal. Il a ajouté qu'un tel acte est inadmissible et qu'une telle violence n'a pas sa place au Canada."

À Saint-Jean, à Terre-Neuve-et-Labrador, où il tient son caucus de la rentrée, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD), Thomas Mulcair, a pour sa part soutenu que ses troupes étaient bouleversées et que les premières pensées allaient aux victimes et à leurs proches. Le premier ministre québécois sortant Jean Charest s'est lui aussi dit très attristé, ajoutant qu'il s'agissait là d'un véritable choc. En conférence de presse, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, a qualifié l'incident de "dramatique, infiniment triste, inacceptable, surtout pendant un événement politique". "On n'est jamais à l'abri d'un fou qui arrive dans une assemblée et qui commence à tirer. On le voit partout dans le monde, ça peut arriver, c'est triste, il faut voir comment on peut réduire ce risque", a indiqué M. Legault.

"C'est la démocratie et les institutions qui ont été attaquées hier", a renchéri le directeur général des élections, Jacques Drouin. Une vigile s'est tenue devant le Métropolis mercredi soir. Plusieurs centaines de personnes ont pris part à l'événement. "Puisque la peur et la haine n'amènent que plus de peur et de haine... Offrons-nous plutôt, ensemble, un peu d'amour et d'espoir", avaient écrit les organisateurs de la vigile sur la page Facebook attitrée. Le spectacle du groupe rock Offspring, qui devait se dérouler au Métropolis mercredi soir, a été transféré à L'Olympia.

LE MEURTRIER RICHARD BAIN COMPARAÎT EN COUR

Mise à jour le 6 septembre, 2012 14:42

Deux jours après l'attentat meurtrier survenu au Métropolis de Montréal, 16 chefs d'accusation ont été déposés jeudi contre Richard Henry Bain au palais de justice de Montréal. Parmi ceux-ci figurent une accusation de meurtre prémédité, trois chefs d'accusation de tentative de meurtre, une accusation de voies de fait graves et une autre pour incendie criminel. L'accusé, qui aura 62 ans samedi, était présent dans la salle d'audiences pour sa brève comparution devant le juge Pierre Labelle, de la Cour du Québec. Vêtu d'un t-shirt blanc ainsi qu'un d'un pantalon de coton bleu marine, Bain est apparu calme et éveillé.

Quelques proches de Denis Blanchette, ce technicien mortellement atteint par balle lors de l'attentat, étaient présents dans la salle d'audiences. Après avoir échangé quelques regards avec l'accusé, un homme a brièvement montré une photo de la victime à Bain, ce qui n'a pas semblé l'ébranler. Un constable spécial est rapidement intervenu et a demandé à l'homme qui tenait la photo dans ses mains de la cacher. Les proches de la victime ont quitté la salle d'audiences sans émettre de commentaires après la comparution.

Sous haute surveillance, assis dans le box des accusés protégé par une vitre, Bain a brièvement discuté avec son avocate, Me Elfride Duclervil, de l'aide juridique, avant la brève comparution devant le juge. L'avocate a expliqué par la suite qu'elle n'avait pas eu l'occasion de discuter avec Bain auparavant en raison d'un manque de communication, ce qu'elle a déploré. "Le SPVM (Service de police de la ville de Montréal) m'a dit que mon client avait été transféré à l'Hôpital général de Montréal, a-t-elle dit. Je me suis présentée et j'ai attendu. C'est après que j'ai été informée que mon client était à l'Hôpital Royal Victoria."

Me Duclervil a expliqué qu'il était encore prématuré pour elle d'indiquer si elle demandera une évaluation psychiatrique pour son client. "Il a eu un malaise hier (mercredi) et je dois prendre le temps de discuter avec lui, a dit l'avocate. J'ai trouvé ça dommage de ne pas pouvoir lui parler, mais l'essentiel, c'est d'avoir eu accès à lui aujourd'hui (jeudi)." D'autres accusations pourraient être déposées puisque des armes ont également été retrouvées au domicile de Bain, à Mont-Tremblant. L'accusé avait 22 armes enregistrées à son nom et cinq ont été retrouvées au Métropolis.

"Nous avons des revolvers et des carabines, c'est essentiellement de cette nature", a dit en point de presse la procureure de la Couronne, Me Éliane Perreault. Elle a ajouté que toutes les armes, dont celle du crime, étaient enregistrées, sauf une. L'acte d'accusation n'indique cependant pas pour l'instant si la première ministre élue du Québec, Pauline Marois, était la cible de Bain. Ce dernier est arrivé au palais de justice sur le siège arrière d'une voiture de police. Il reviendra devant le tribunal le 11 octobre pour la suite des procédures.

La comparution de Bain survient au lendemain de la vigile tenue en l'honneur de la victime devant le Métropolis. Selon les policiers, très tôt dans la nuit de mercredi, Bain a abattu un technicien âgé de 48 ans, Denis Blanchette. Il a blessé une autre personne à l'aide d'une arme à feu alors que des partisans du Parti québécois célébraient leur victoire électorale au Métropolis. La chef péquiste, Pauline Marois, s'adressait à eux lorsqu'on l'a rapidement escortée hors de la scène du Métropolis. Bain aurait aussi allumé un incendie à l'extérieur, derrière la salle de spectacle. Le feu a été rapidement maîtrisé.

LA PREMIÈRE FEMME PREMIÈRE MINISTRE DU QUÉBEC

Cet article est classé sous :Pauline Marois Parti Québécois
career plus edu services pvt ltd india's no.1 abroad mbbs consultancy,About Columbus Central University

madhurima - 5 juillet 2019
Thanks for sharing such a great information.. It really helpful to me..I always search to read the quality content and finally i found this in you post . keep it up!

Treasa - 14 juin 2022
The security department will be responsible for the danger that occurs after the election is over. nyt sudoku

bukayosaka - 1 novembre 2022
easy download youtube videos with y2mate

paul depp - 4 décembre 2022
You have written an interesting article. I encourage you to use the vidiget youtube downloader service.

nicole - 20 décembre 2022
Looking for a SketchUp Crack sadeempc.cc download? Want SketchUp for free? You've come to the right place. Non-genuine SketchUp software is often tampered with

hgjert - 28 avril 2023
समाज क्या है समाज एक संगठित सामुदायिक संरचना होती है जिसमें लोग एक-दूसरे के साथ संघर्ष, सहयोग और संवाद में रहते हैं। इसमें संजाति, जाति, भाषा, धर्म और सांस्कृतिक आधार पर व्यक्तियों का समूह रहता है। समाज मानवीय संबंधों की एक प्रमुख इकाई है जो समरसता और सामूहिक प्रगति को समर्थन करती है।

Sam - 15 juin 2023
Everything has gradually stabilized with the great contribution of geometry dash bloodbath

larry larryellison - 25 septembre 2023
Nom (pseudo)
Courriel (non-divulgé)
Lien Youtube
Réagissez à cet article.
Je désire m'inscrire à l'infolettre La Métropole.
Saisir les 5 caractères
ok