Jacques Duchesneau, dont l'entrée dans la campagne électorale a eu l'effet d'un électrochoc, a réussi à se faire élire pour la Coalition avenir Québec (CAQ) dans la circonscription de Saint-Jérôme, dans les Laurentides.
Julien Benca d'Option nationale (un pour cent) et Adam Olivier du Parti vert (un pour cent). Il faut dire que l'entourage de M. Duchesneau respirait la confiance en début de soirée mardi. La forte notoriété de l'homme de 63 ans, devenu le symbole de la lutte anticorruption au Québec, a grandement facilité sa tâche. Pas peu fier de cette grosse prise, le chef du jeune parti, François Legault, n'avait pas hésité à présenter M. Duchesneau comme l'"Eliot Ness" québécois, en référence à l'agent du Trésor américain qui a pourchassé le parrain de la mafia de Chicago, Al Capone, de 1925 à 1932.
Ancien directeur de l'Unité anticollusion du ministère des Transports, Jacques Duchesneau a fait état de plusieurs problèmes dans l'octroi de contrats gouvernementaux dans un rapport retentissant qu'il a lui-même remis aux médias, l'an dernier. Témoignant devant la commission Charbonneau sur la corruption, en juin, M. Duchesneau n'y est pas allé de main morte, allant jusqu'à affirmer que 70 pour cent de l'argent récolté par les "vieux" partis politiques était de provenance douteuse. Du bonbon pour la CAQ, qui a promis de "faire le ménage" dans la gestion de l'État.
Libre-penseur qui n'affectionne pas particulièrement la langue de bois, Jacques Duchesneau n'a pas tardé à placer son parti dans l'embarras. Le lendemain de l'annonce de sa candidature, il déclarait qu'à titre de vice-premier ministre d'un éventuel gouvernement caquiste, il aurait l'autorité de nommer lui-même des ministres, avant de se rétracter. Des médias sont ensuite revenus sur le financement de sa campagne à la mairie de Montréal, en 1998. Puis le quotidien La Presse a écrit qu'en 2007, il est intervenu pour aider le célèbre culturiste Ben Weider dans une affaire de délit de fuite. Puis la semaine dernière, M. Duchesneau a de nouveau fait parler de lui en soutenant que des ministres du gouvernement Charest se sont rendus sur le fameux yacht de l'entrepreneur en construction Tony Accurso, accusé de fraude.
À Saint-Jérôme, ces faux pas semblent toutefois avoir eu peu d'impact sur la campagne de Jacques Duchesneau, dont la popularité personnelle ne s'est jamais démentie.