Mardi, 8 mars 2016

PARITÉ: MONTRÉAL DOIT DONNER L’EXEMPLE

À l’occasion de la Journée internationale des femmes, Projet Montréal a fait le bilan de la place qu’occupent les femmes à la Ville de Montréal, tant du côté de la fonction publique que des élus.

 

L’Opposition officielle déplore qu’encore en 2016, la Ville n’exerce pas le leadership attendu en matière de parité. « Le pourcentage de femmes dans la fonction publique stagne depuis 2007 alors qu’au comité exécutif, les femmes ne représentent que 31% des élus. Montréal doit rapidement corriger cette situation et donner l’exemple », a affirmé Marie-Andrée Mauger, conseillère du district Desmarchais-Crawford, dans Verdun.

Pour atteindre la zone paritaire, de 40% à 60% des postes offerts doivent être occupés par des femmes. Avec 44 élues, sur un total de 103, Montréal accède à cette zone, mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. « Même si, depuis 2013, 42% des élus de Montréal sont des femmes, la parité n’est pas atteinte dans l’exercice du pouvoir. En effet, les femmes sont surreprésentées dans les postes de conseillères d’arrondissement, qu’elles occupent à 53%, mais elles n’ont mis la main que sur 4 des 19 postes de maires d’arrondissement. Le pouvoir décisionnel demeure donc concentré entre les mains d’élus masculins », a souligné pour sa part Valérie Plante, conseillère de Sainte-Marie et vice-présidente du conseil municipal.



La même situation se reflète au comité exécutif, où seulement 4 femmes, sur les 13 membres (31%), ont été nommées par Denis Coderre. « Le maire Coderre ne contrôle pas le nombre de femmes élues à la Ville, mais il a l’entière responsabilité des nominations au comité exécutif. Si Justin Trudeau est parvenu, en 2015, à nommer un conseil des ministres paritaire, qu’est-ce qui empêche Denis Coderre, en 2016, de mettre sur pied un comité exécutif paritaire? Avec un peu de volonté politique, le maire pourrait contribuer à l’accession de davantage de femmes aux sphères de pouvoir. Malheureusement, cela ne semble pas être sa priorité », a ajouté Valérie Plante.

Du côté de la fonction publique, la proportion de femmes embauchées par la Ville ne progresse plus depuis 2007. Pis encore, le pourcentage de femmes au sein de la fonction publique montréalaise a diminué de 1,2% entre 2007 et 2014. « Nous nous inquiétons de ce recul et nous craignons que la situation s’aggrave avec l’application du plan de réduction de la main-d’œuvre mis en place par l’administration Coderre. Ce plan, qui vise la réduction des effectifs, risque d’affecter davantage les femmes, car ce sont elles qui occupent, encore aujourd’hui, les emplois les plus précaires. Les emplois protégés, comme ceux des policiers, des pompiers et des cols bleus, sont principalement occupés par des hommes. Les coupes se font ainsi davantage ressentir dans les secteurs d’emplois où les femmes sont les plus présentes », a expliqué Marie-Andrée Mauger.



Projet Montréal demande à l’administration du maire Coderre de dresser le bilan de son plan de réduction de main d’œuvre en utilisant l’analyse différenciée selon les sexes (ADS), de façon à connaître l’impact réel de ce plan sur les femmes à la Ville de Montréal. Cette analyse devrait d’ailleurs être systématiquement appliquée à l’ensemble de la Ville de Montréal. L’Opposition officielle réclame également l’implantation d’une politique de conciliation travail-famille pour la fonction publique montréalaise, comme l’a recommandé le Conseil des Montréalaises.  

« En cette veille de Journée internationale des femmes, nous enjoignons le maire Coderre à faire preuve d’ouverture et à tout mettre en œuvre pour que les élues et les employées montréalaises obtiennent la place et la reconnaissance qui leur reviennent », a conclu Marie-Andrée Mauger.

Source: Ville de Montréal - Opposition officielle à l’Hôtel de Ville de Montréal
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