Mercredi, 22 juin 2011

PONT CHAMPLAIN: CHAREST PRESSE OTTAWA...

Le premier ministre Jean Charest presse Ottawa de donner des signes clairs de son intention de remplacer le pont Champlain.

 
Ça devient une question de développement économique", a déclaré mardi le premier ministre, qui était de passage à Longueuil pour y inaugurer le Centre intégré de cancérologie de la Montérégie. "Ce n'est pas uniquement une simple question de transport. Ça devient un risque d'incertitude économique, à défaut d'envoyer des signaux clairs sur notre intention de remplacer entre autres le pont Champlain", a-t-il expliqué. M. Charest a montré une certaine impatience face au silence d'Ottawa quant à l'avenir du pont qui relie la Rive-Sud au centre-ville.

Avec la fermeture partielle du pont Honoré-Mercier la semaine dernière, M. Charest a souligné que la situation était devenue problématique pour tous les citoyens qui doivent aller à Montréal ou en revenir. "Personne ne peut être content de ce qui se passe. On est très conscients de ça. Ça ne peut pas être très agréable pour ceux qui fréquentent les ponts de vivre ce qu'on vit en ce moment et je m'inclus là-dedans. Je suis parmi les citoyens du Québec qui traversent fréquemment les ponts," a fait valoir M. Charest. Le premier ministre a rappelé qu'il avait placé le pont Champlain au sommet de sa liste de priorités lors de la dernière campagne électorale fédérale.

Il a ajouté avoir communiqué avec le nouveau ministre fédéral des Transports, Denis Lebel, pour discuter avec lui de cette question. "De manière très ferme on demande au fédéral de se prononcer là- dessus (...) Tout le monde s'entend sur le fait qu'il nous faut un signal clair du fédéral et on s'attend à ce que ça vienne le plus rapidement possible parce qu'il faut à tout prix donner l'assurance à la population que ce pont-là sera remplacé," a martelé M. Charest. Informé de ces propos à Ottawa, le ministre Lebel a eu une réponse plutôt courte: "On dit qu'on étudie le dossier et qu'on continue à faire les travaux nécessaires pour réparer le pont et on a dit que toutes les options étaient sur la table. Je n'appelle pas ça un silence", a-t-il rétorqué.

Le premier ministre Charest a par ailleurs reconnu que la situation chaotique actuelle était le résultat de plusieurs décennies de négligence imputable à l'ensemble des gouvernements qui se sont succédés. "On est en train de rattraper année après année les efforts d'entretien qui auraient dû être faits forcément par d'autres gouvernements sur une longue période de temps (...) Pendant trop longtemps au Québec, tous les gouvernement confondus n'ont pas investi suffisamment dans le maintien de nos infrastructures."

Le ministre Lebel n'a pu laisser passer une telle ouverture: "Il a dit, M. Charest, que c'était dû à des décennies de gouvernements qui n'avaient pas pris de décision. Parlez-en donc aux libéraux de ce qu'ils n'ont pas fait. Moi ça fait un mois que je suis là et je fais mon travail très très bien. Présentement, on est à finaliser l'analyse des études et on va prendre des décisions. On en a déjà pris: on investit plus de 600 M$ à rénover le pont." La question des ponts a d'ailleurs été évoquée lors de l'inauguration du Centre de cancérologie par le docteur Jean Latreille, hémato-oncologue et cogestionnaire du centre: "C'est l'angoisse de savoir comment sera la circulation au tunnel ou au pont le matin. Quand vous avez un traitement de radiothérapie, que vous êtes obligé d'y aller 25 fois, et disons, le traitement est à 9h ou 10h le matin, il y a toujours cette angoisse."

Le centre qui a ouvert ses portes la semaine dernière se trouve à l'hôpital Charles-LeMoyne de Longueuil. Il devrait permettre de rapatrier plus de 2500 patients de la Montérégie qui doivent présentement aller se faire traiter sur l'île de Montréal.

PONT CHAMPLAIN
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