Jeudi, 21 avril 2011

PORT DE MONTRÉAL : DUCEPPE VEUT DES EXPLICATIONS

Dimitri Soudas, aurait fait pression sur les nomination du nouveau PDG du Port de Montréal, en 2007

Le chef du Bloc québécois a saisi au bond le plus récent scandale qui met dans l'eau chaude l'équipe de Stephen Harper, mais s'il a exigé des explications de la part du chef conservateur celui-ci n'a pas semblé ébranlé par les nouvelles révélations.

 
Réagissant à une enquête révélant que son directeur des communications, Dimitri Soudas, aurait fait pression sur les responsables de la nomination du nouveau président-directeur général du Port de Montréal, en 2007, M. Harper a rétorqué qu'il était "normal" que le gouvernement fasse connaître ses préférences. Le leader bloquiste avait exigé, quelques minutes plus tôt en point de presse, des réponses de la part du chef conservateur. Et ce, d'ici l'élection du 2 mai.

Le leader bloquiste a argué, mercredi matin dans les Cantons-de-l'Est, qu'il était convaincu que M. Soudas agissait sous les ordres du premier ministre lorsqu'il est intervenu pour favoriser la nomination de Robert Abdallah, un ex-directeur général de la ville de Montréal, à la direction du Port de Montréal, selon une enquête conjointe de Radio-Canada et du Globe and Mail. "Connaissant M. Harper, qui contrôle tout, M. Soudas c'est au nom du premier ministre et avec son assentiment qu'il intervient. Ça nous semble très clair. Voilà ce qui serait de l'ingérence politique de sa part et avec des gens qui sont prêts de M. Harper", a dénoncé Gilles Duceppe.

Le reportage révélait que le ministre responsable de la région de Montréal à l'époque, Michael Fortier, serait intervenu, après avoir eu vent de l'intervention de M. Soudas, pour rappeler aux membres du conseil d'administration du Port de Montréal qu'ils étaient libres de voter comme bon leur semblait. Mais son bureau aurait par la suite reçu un appel de M. Soudas, leur ordonnant de ne pas se mêler de cette affaire. Or, que le directeur des communications de M. Harper intervienne dans la nomination d'un poste indépendant, c'est "grave" et "très inquiétant", a accusé Gilles Duceppe.

Le chef bloquiste veut maintenant que Stephen Harper explique les gestes de son bras droit et qu'il précise s'il était au courant, et si oui comment il a pu le laisser faire. "Le devoir de M. Harper c'est d'y répondre, de répondre à cela. On doit donner toute l'information à M. Harper quand on aspire à devenir premier ministre. C'est le moins qu'on puisse demander à quelqu'un qui aspire à devenir premier ministre", a-t-il martelé mercredi matin. Mais les critiques du leader bloquiste sont tombées dans l'oreille d'un sourd, puisqu'en point de presse à Rivière-du-Loup une heure plus tard M. Harper a répliqué en affirmant que le gouvernement pouvait bien faire connaître ses préférences, que "c'est normal".

"Dans ce cas le gouvernement a exprimé sa préférence, le conseil d'administration a choisi une autre personne et on respecte cette décision et on travaille avec le président du conseil d'administration. C'est normal", s'est contenté de justifier le chef conservateur, plutôt que de répondre aux nombreuses questions de l'opposition au lendemain de la nouvelle. Son directeur des communications n'a pas été plus loquace, lui non plus, refusant de répondre aux questions des journalistes qui voyagent avec le Parti conservateur pendant la campagne électorale. En réaction à l'enquête, Dimitri Soudas avait nié, par courriel, avoir fait de l'ingérence politique dans ce dossier.

Quant à savoir si l'intervention de M. Soudas est grave même s'il n'a pas réussi à faire nommer son premier choix à la tête du Port de Montréal, M. Duceppe a rétorqué que la question n'était pas là, mais plutôt de savoir si les conservateurs sont bel et bien coupables des gestes qui leurs sont reprochés. Le leader du Bloc québécois a en outre, pour une deuxième fois en moins d'une semaine, évoqué le scandale des commandites qui a nui au Parti libéral pendant des années et que traîne toujours le parti aujourd'hui, peinant à retrouver la confiance des Canadiens et surtout des Québécois depuis.

Cette fois-ci, ce sont les conservateurs que M. Duceppe accuse d'ingérence politique, une "attitude impardonnable". Et ce n'est pas la première histoire à laquelle sont mêlées les troupes de M. Harper, a-t-il souligné, en les accusant de faire preuve d'un "type de fonctionnement". "Je pense qu'il y a des interventions. Celle-là est très concrète, avec des témoignages très clairs. Il y a eu des cas nébuleux dans le passé, mais voilà des gens qui sont du même parti", a-t-il reproché.


easy download youtube videos with y2mate

paul depp - 4 décembre 2022
Nom (pseudo)
Courriel (non-divulgé)
Lien Youtube
Réagissez à cet article.
Je désire m'inscrire à l'infolettre La Métropole.
Saisir les 5 caractères
ok