SDC VIEUX-MONTRÉAL : GESTION HAUTEMENT CRITIQUÉE

Loin des marchands

Le cas de la SDC du Vieux-Montréal n’est pas unique. Les critiques émanant de plusieurs communautés marchandes, là où ont été implantées des sociétés de développement commercial, ne datent pas d’hier. Il faut rappeler qu’autrefois, il existait des associations de marchands qui organisaient à la mitaine des activités promotionnelles. Celles-ci voyaient le jour grâce au pot commun amassé pour ce faire. C’était l’époque héroïque où un commerçant allait bénévolement faire la manche auprès de ses collègues pour qu’une vente trottoir puisse voir le jour, ou pour les promotions rituelles de Noël et de la Saint-Valentin. C’était un travail pénible de sollicitation où les marchands se faisaient tirer l’oreille pour participer. Avec la création des sociétés de développement commercial, fini la corvée, le budget de fonctionnement tirant sa source selon le prorata de la retenue de la taxe d’affaires de chaque commerçant. À l’origine de la création des SDC, les commerçants y avaient vu une forme de dictature assénée par l’administration municipale. Mais cette dernière a su triompher de l’adversité en capitalisant sur la faible opposition. Il s’est donc créé une classe de dirigeants dans les SDC, qui disposent de gros salaires (un DG peut toucher entre 60 000 et 100 000 $, voire plus annuellement) et à qui on reproche de s’être coupée totalement de la base.

Des réalisations farfelues

Revenons au cas de la SDC du Vieux-Montréal. Récemment, la Ville de Montréal a alloué une enveloppe de 20 000 $ destinée à la création d’événements de revitalisation. Daniel Soucy a demandé à ce que l’on implique cette fois les marchands dans un comité à être formé. Selon l’ancien chargé de projet, Lotfi Hamadi, congédié pour cause de trop de proximité avec les marchands, il appert que Thierry Demers, directeur des opérations de la SDC, a lancé au cours d’une réunion que si la promotion se soldait par un échec, on pourrait toujours faire porter l’odieux sur les marchands.

Un projet de la SDC suscite des gorges chaudes, à savoir la tenue éventuelle d’une vente-trottoir sur la rue Notre-Dame. Pour la simple et bonne raison qu’il  y a très peu de commerces dans le secteur, dont la vocation commerciale puisse se prêter à une pareille démonstration. Ailleurs, c’est une exposition de photos qui a eu lieu en avril dernier rue Notre-Dame Ouest, artère qui était défigurée par d’énormes travaux d’excavation. Le moment était mal choisi et la réponse du public inexistante. On pointe du doigt la gestion éminemment discutable de la direction, qui accorde aussi des contrats sans appels d’offres. Au moment d’écrire ces lignes, on ferait montre d’un peu plus de rectitude. Mais les commerçants ne décolèrent pas. Tant d’absences sur le terrain, en même temps que le doublement de la retenue sur la taxe d’affaires, c’est plus que les commerçants ne peuvent supporter.