Avez-vous déjà reçu une hausse salariale sans devoir la demander à votre supérieur? Moi, non.
L’argent est le nerf de la guerre. Rien d’autre. Pour se justifier, les entreprises invoquent la crise économique de 2008. Maintenant qu’elle est derrière nous, que le Canada enregistre ses meilleurs résultats parmi les pays industrialisés au monde, que les surplus ont été plus élevés que prévus, voilà maintenant que le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, entend effectuer des compressions de 4 G$ par année, soit environ 5 % des dépenses liées aux programmes fédéraux, qui se chiffrent à environ 80 G$, pour atteindre l’équilibre budgétaire en 2014-2015.
L’argument de Jim Flaherty est de pouvoir réagir adéquatement aux prochains soubresauts économiques mondiaux. Cette politique aura des conséquences encore une fois sur le secteur privé. Quel sera alors la réplique des entreprises sur les employés? Rien d’encourageant. Attendez-vous à des réponses fuyantes telles : « Nous sommes en reprise, l’état de nos finances ne nous le permet pas, nous devons investir, notre marge de manœuvre est trop mince, nous sommes surtaxés ».
Ce que les employeurs oublient trop souvent est de faire les premiers pas envers leurs employés en leur proposant directement une hausse salariale raisonnable qui tient compte du coût de la vie et de l’expérience de l’employé. Cette majoration, qui devrait être déjà comptabilisée dans les états financiers, n’aura ainsi pas son lot de mauvaises surprises, avec des négociations entraînant souvent des frustrations chez les employés. De toute ma carrière journalistique, un seul employeur avait cette attitude.
Chaque année, il arrivait avec ses propositions et personne n’avait à frapper à sa porte pour lui quémander au minimum un ajustement salarial. Il était respecté par tous. Ses employés avaient le sentiment d’être important à ses yeux et savaient que ses promesses n’étaient pas que du vent. Et je peux vous assurer que son entreprise poursuit sa croissance et qu’elle est toujours aussi active sur le marché.
Je comprends qu’il faille investir dans les nouvelles technologies, que les entreprises soient surtaxées, mais plutôt que de se fixer un objectif de rendement de 10 % annuellement, je dis aux entreprises d’investir un peu plus sur leurs employés et d’avoir un objectif un peu moindre. Quoiqu’il en soit avec ce changement de culture, j’en suis sûr, cela entraînerait non seulement une dynamique renforcée, mais rapporterait un meilleur rendement à ses propriétaires. C’est une formule gagnante-gagnante.
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