Vendredi, 7 novembre 2014

CHOISIR DE DIRE CE QUE J’AI À DIRE?

la reussite

Face à une situation qui vous fait vivre une émotion désagréable, vous vous posez certainement cette question: Vais-je en parler? Il arrive que la réponse soit évidente comme il arrive qu’elle le soit moins.

 


Comment y répondre en toute authenticité, en toute conscience de vos propres besoins et sentiments et ceux de l’autre? Je vous offre cette démarche que j’ai schématisée et qui vous permettra de prendre une décision: Est-ce que je choisis de dire ce que j’ai à dire? mais pas autant que les défis et le plaisir.


Julie travaille avec Marc depuis 5 ans. Elle est de nature plutôt calme et introvertie. Elle demande rarement de l’aide et se fait un devoir de toujours fournir un travail de qualité. Par contre, quand Julie explose, elle explose ! Marc lui, s’exprime facilement, même si parfois avec peu de tact. Il fait le bouffon à ses heures et n’hésite jamais pour dire ce qu’il pense ou pour faire des demandes. La qualité du travail est importante pour Marc mais pas autant que les défis et le plaisir.

À plusieurs reprises, Marc a interrompu Julie dans des réunions en tournant à la blague ses réflexions. Celle-ci s’est renfermée davantage, s’est dévouée encore plus à son travail jusqu’à être complètement submergée par celui-ci. Elle se sent constamment sous stress et se demande si elle devrait avoir une conversation avec Marc. Elle a déjà tenté de lui parler et ne s’est pas sentie écoutée. Elle a peur que la conversation tourne mal et de se le mettre à dos.

Que devrait-elle faire? Dire ce qu’elle a à dire? Ou plutôt se taire car de toutes façons, Marc fait probablement juste des blagues et risquer un conflit n’en vaut pas la peine?

Face à une situation qui vous fait vivre une émotion désagréable, vous vous posez certainement cette question: Vais-je en parler? Il arrive que la réponse soit évidente comme il arrive qu’elle le soit moins. Comment y répondre en toute authenticité, en toute conscience de vos propres besoins et sentiments et ceux de l’autre?

Je vous offre cette démarche que j’ai schématisée et qui vous permettra de prendre une décision: Est-ce que je choisis de dire ce que j’ai à dire?

Il serait normal que vous passiez à travers ces étapes de façon plutôt cérébrale la première fois. Surtout qu’étant structurées ainsi, elles appellent davantage votre cerveau gauche. Mais le but éventuel est de le faire avec votre cœur et de vous questionner sur ce qui est bien présent et vivant en vous.


1. COMMENT JE ME SENS?

Qu’est-ce qui est vivant en moi en ce moment ? Quels sentiments je vis face à la situation ? Le sentiment est comme un signal d’alarme qui me dit que j’ai un besoin non comblé.

Exemples de sentiments : Déçu, découragé, désolé, inquiet, tendu, tracassé, impuissant, épuisé, indifférent, inconfortable, frustré, étonné, sceptique, surpris…

Julie se sent hésitante et inconfortable. Elle se sent aussi irritée, tendue et fatiguée.

2. QUEL EST MON BESOIN NON COMBLÉ?

Quel est ce besoin qui demande mon attention ?

Exemples de besoins : Liberté, choix, liens, authenticité, respect, clarté, compréhension, rigueur, stimulation, honnêteté, reconnaissance, plaisir, créativité, évolution, autonomie, harmonie, contribution…

Julie se sent hésitante et inconfortable car elle a un grand besoin d’harmonie autour d’elle. Elle ne veut surtout pas causer de conflit. Elle se sent aussi irritée car elle a besoin de reconnaissance pour ses idées et d’écoute. Elle se sent tendue et fatiguée et a grand besoin de repos et de paix.

3. COMMENT SE SENT L’AUTRE?

Évidemment, il serait difficile d’être complètement « dans les souliers » de l’autre. Mais tenter de voir l’autre côté de la médaille nous permet de faire preuve davantage d’empathie. Cette empathie permet de se demander à propos de quoi je pourrais demander pardon à l’autre. Reconnaître ses erreurs est essentiel. Tout comme reconnaître ce que l’autre a fait de bien qui l’est tout autant.

Julie pense que Marc se sent agacé. Elle croit qu’il ressent aussi de l’inquiétude. Et connaissant Marc depuis un bout de temps, elle sait que c’est un gars passionné et espiègle.

4. QUEL EST LE BESOIN NON COMBLÉ DE L’AUTRE

L’humain est fondamentalement bon et veut généralement le bien pour les gens autour de lui. Souvent, cela crée un peu de douceur en nous de savoir que l’autre aussi a des besoins non comblés.

Marc pourrait se sentir agacé car pour lui la légèreté et le plaisir sont très importants. Il pourrait être inquiet pour le climat de l’équipe et essayer de mettre de l’humour dans les réunions pour conserver l’harmonie du groupe. Elle pense que Marc a lui aussi besoin d’écoute et de reconnaissance. Sa passion l’amène parfois à trancher court car il souhaite vite passer à autre chose : son besoin de stimulation est grand.

5. AVONS-NOUS UN BESOIN COMMUN

La plupart du temps ce n’est pas sur le besoin qu’il y a un désaccord mais plutôt sur la stratégie. Deux amis peuvent tous les deux avoir besoin de partage et de réconfort. Pour un, cela peut passer par une soirée entre amis à jaser de tout ou de rien et se changer les idées. Pour l’autre, il se peut que la stratégie soit une petite soirée intime à partager sur les émotions vécues.

Julie constate qu’elle et Marc ont tous les deux l’harmonie du groupe à cœur. Peut-être est-ce une piste pour aborder Marc ? Et si tous les collègues prenaient soin d’écouter les réflexions et commentaires des autres pendant les réunions, comment cela pourrait-il contribuer à préserver l’harmonie dans le groupe ?

Julie partage aussi les besoins d’écoute et de reconnaissance avec Marc. Leur stratégie pour remplir leurs besoins diffèrent grandement par contre.

6. QUEL BESOIN PÈSE LE PLUS DANS LA BALANCE…MAINTENANT ?

Si je n’aborde pas la situation avec l’autre, quel besoin je remplis ? Si j’ai cette conversation difficile, quel autre besoin sera comblé ?

Quel besoin a le plus d’importance pour moi, maintenant ? Et il se peut que cela change et que j’en décide autrement ultérieurement.

Si Julie choisit de ne pas aborder le sujet avec Marc, elle aurait l’impression de préserver la paix et l’harmonie. Si elle en parle, ce sont ses besoins d’authenticité, d’écoute et de coopération qui seront comblés. Elle se rend compte aussi, qu’avoir cette discussion pourrait tout aussi bien combler ce besoin d’harmonie

7. EST-CE QUE MON INTENTION, SI J’AI CETTE CONVERSATION, EST DE CONNECTER AVEC L’AUTRE ?

Si mon intention est de convaincre, de prouver que j’ai raison ou d’intimider par exemple, le mieux est de retourner à l’étape 1, en auto-empathie, afin de vérifier ce qui se passe en moi. Peut-être que l’émotion de colère ou de tristesse est tellement présente que je me sens incapable d’établir une connexion authentique avec l’autre.

Se concentrer sur l’action de connecter plutôt que sur le résultat permet de garder le focus sur la relation.

Julie tient à cœur sa relation avec Marc. Elle l’apprécie comme collègue. Elle prend la décision de lui en parler de façon authentique et sincère.

Dans le prochain article, nous préparerons cette discussion difficile afin qu’elle ait lieu dans la confiance en en connexion entre les deux personnes concernées…si toutefois vous avez « fait le choix de dire ce que vous avez à dire ».

Si vous désirez aller plus loin sur ce sujet et que l’idée de mieux gérer vos communications dans l’authenticité vous plaît, joignez-vous à moi pour cet atelier:

« Ni Hérisson, Ni paillasson: Développer son assertivité »

L’assertivité est l’affirmation de soi, de ses idées et de ses opinions dans le respect de ses interlocuteurs. Elle permet de pouvoir s’affirmer positivement dans ses relations.

Samedi le 15 novembre prochain

9h à 16h30

Humanitum, Espace de développement humain. Montréal.

Vous trouverez tous les détails à ce lien.

PASCALE DUFRESNE, COACH PROFESSIONNELLE

Performance - Motivation - Succès par le mieux-être et le savoir-être

HUMANITUM-ESPACE DE DÉVELOPPEMENT HUMAIN

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