Mercredi, 9 avril 2014

DITES-LE, MAIS ENSUITE, TAISEZ-VOUS!

la reussite

Il ne sert à rien de crier quand personne n'écoute.

 
Si quelqu’un fait quelque chose qui vous agace, ne vous enfermez pas dans le mutisme. Vous risqueriez de brûler les voies de communication entre vous et cette personne.Fanny aimait bien rappeler qu’elle était là depuis la fondation de l’entreprise et qu’elle avait même traversé la crise de 2008. Elle se plaisait à répéter qu’à l’époque, elle n’avait pas compté ses heures: elle avait travaillé un max. Pour elle, c’étaient ses lettres de noblesse, et elle n’hésitait pas à en parler toutes les fois que ça lui revenait à l’esprit, c’est-à-dire très souvent.

À un point tel, en fait, que ses collègues n’en pouvaient plus de l’entendre raconter son histoire. Ils soupiraient et espéraient qu’elle se taise.

Pierre avait fini par se résoudre à avouer à Émilie qu’il était attiré par elle. Pendant des mois, il s’était retenu, mais la digue semblait maintenant rompue. À un point tel qu’Émilie, qui n’avait pas été insensible à ses premières tentatives, commençait à en avoir marre de ses avances répétées. Elle avait besoin de réfléchir, et Pierre revenait si souvent à la charge qu’elle ne rêvait plus qu’au silence. Il était en train de la perdre alors qu’il ne songeait qu’à la gagner…

Est-ce que ça vous arrive de vous imposer plus que nécessaire? Vous avancez ce qui vous semble une vérité, mais les gens ne semblent pas réagir immédiatement. Tout de suite, vous vous dites que vous n’avez pas été assez clair et vous répétez votre discours. Vous pensez convaincre votre entourage alors qu’en fait vous le harcelez.

Voici ce qu’il en est: quelle que soit la valeur de ce que vous avancez, les gens ont besoin de digérer votre message avant de l’intégrer, et ce n’est pas en le martelant que vous le ferez mieux passer. Vous risquez en fait de provoquer son rejet.

Fanny devrait laisser ses faits d’armes parler pour elle et cesser de les évoquer. Pierre gagnerait à laisser du temps à Émilie afin qu’elle apprivoise son annonce et qu’elle décide si elle a envie de faire un bout de chemin avec lui.

Une fois que vous avez communiqué clairement ce que vous avez à dire, offrez un peu de liberté à l’autre. Dites-lui quand vous lui reviendrez et, jusqu’au moment prévu, prenez du recul. Ce n’est pas en répétant vos paroles ad nauseam que vous les rendrez plus faciles à accepter. Vous risquez en fait de provoquer l’effet inverse.

Il ne sert à rien de crier quand personne n’écoute. À quoi bon radoter quand votre message a touché sa cible? Laissez aux autres le loisir de l’assimiler et de vous revenir. En les harcelant, vous minez le désir des gens de vous faire confiance. Vous sabotez votre pouvoir de persuasion.

ALAIN SAMSON
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