LANCE ET COMPTE, LE FILM

Je lui dis merci pour ce tête-à-tête de Jacques Mercier et de Marc Gagnon... direct, franc, honnête, teinté d’un humour à la Mercier. Ils ne jouaient pas... ils étaient là totalement. Son jeu tout en subtilité confirme le grand talent de Marc Messier, qu’il faut définitivement voir plus souvent au cinéma. Marina Orsini offre aussi une performance digne de sa réputation. Les cinéphiles auront droit à une Suzie Lambert battante auprès de son homme. Ce dernier vit la douloureuse perte de la moitié de son équipe du National dans cet accident d’autobus très bien tourné par le réalisateur Frédérik d’Amours.

Ce ne sont pas les moyens d’Hollywood, mais rien n’y paraît ou presque. L’émotion est au rendez-vous. Carl Marotte en Pierre Lambert affiche un port de tête cinématographique très convaincant. On croit en sa peine, on croit à sa fierté d’avoir le National tatoué sur le coeur. Michel Forget en Gilles Guilbeault joue à sa hauteur... il a du chien comme un président et directeur-gérant doit en avoir. On aurait même voulu plus de scènes avec lui. Le jeune Jason Roy Léveillée en Guy Lambert, qui questionne sa vie et ses relations avec les femmes après l’accident, hérite du titre de capitaine. Est-ce le bon choix, étant donné la gravité de la tragédie? On a une retenue à ce sujet.

Il joue bien, mais on le voudrait plus mordant, plus tragique, plus conscient de la lourdeur de la tâche. On peut se demander ce qu’aurait pu être la scène dans le vestiaire avec Marc Gagnon, où tout est alors mis sur la table avec un acteur plus mature. Hélène Florent, vedette de l’heure au petit écran, est pertinente et on lui souhaite d’autres rôles au cinéma. Louise Portal, qui fait tout pour sauver son usine de souliers, qui n’est pas sans rappeler la douloureuse perte du fabricant des chaussures Croc, confirme à nouveau son immense talent. On a droit à une belle scène entre trois excellentes actrices, Marie Tifo, Marina Orsini et Louise Portal. En souhaitant que ça inspire un scénariste. Les femmes sont souvent pas assez présentes dans notre cinéma, et pourtant, Dieu que le talent y est.

UN MESSAGE D’ESPOIR

Ainsi, pour la force des personnages, pour permettre à Marc Messier d’explorer son talent d’acteur encore plus au cinéma et nous montrer à quel point son Marc Gagnon, le coach du National, il l’a dans la peau, Lance et Compte, le film mérite sa place dans la cinématographie québécoise. Lance et Compte, le film a aussi un message d’espoir et Dieu sait qu’en ces temps de doutes que nous vivons envers nos institutions, un film nous rappelle que dans la vie, tu dois toujours te relever, et juste pour cela, l’histoire du National, qui sait se réagir dans l’adversité, est à voir en famille.

LES AMÉRICAINS ONT LES MIGHTY DUCKS; NOUS, LE NATIONAL

On applaudit lorsque les Américains font un succès avec leur films Mighty Ducks, qui parlent de hockey, de défaites, de victoires et de la vie au quotidien avec ses hauts et ses bas. Lance et Compte, c’est notre Mighty Ducks québécois. Un bon feel good movie qu’il ne faut pas regarder de haut, parce que c’est populaire. Au contraire. C’est une belle histoire qui finit toujours bien que celle du National et on aime cela. Frédérik D’Amours a relevé son défi et Caroline Héroux, la productrice, peut certes dire qu’elle continue avec brio l’oeuvre de son père.

Source : Canoë

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MARC MESSIER