La gloire, le gangster français Jacques Mesrine y a goûté. Sa rançon, il l'a payée le 2 novembre 1979, alors qu'il a été brutalement assassiné par les forces de l'ordre en plein cœur de Paris.
Mais auparavant, entre 1966 et 1972, il a fait la pluie et le beau temps au Québec, flanqué de son comparse québécois Jean-Paul Mercier. Le premier volet du diptyque Mesrine, « L'instinct de mort », dans lequel Roy Dupuis (Mercier) donne la réplique à l'acteur français Vincent Cassel (Mesrine) relate la cavale des deux bandits dans La Belle Province. Tourné en partie au Québec, le film prendra d'assaut les salles de cinéma québécoises le 13 août. Le second volet sortira deux semaines plus tard, soit le 27 août.
Bien que le long métrage ait été bien accueilli en France, certains ont reproché aux films de glorifier le personnage. « Je pense qu'ils disent la vérité », soutient Roy Dupuis dans une entrevue qu'il a accordée à La Presse Canadienne, mercredi. « C'est un criminel qui a été glorifié à l'époque. Qu'on le veuille ou non, Mesrine a été un héros. C'était le héros du pauvre monde, et il a su utiliser ça », estime-t-il. Au moment de l'entrevue, le comédien n'avait pas encore vu le film, mais selon lui, le réalisateur Jean-François Richet n'a pas adouci ou aseptisé le personnage de Mesrine.
Et oui, c'était valable d'adapter la vie de Mesrine au cinéma, plaide Roy Dupuis. « Ça a réellement eu lieu. Ça fait partie de l'histoire. Ça fait partie de la race humaine ». Dans « L'instinct de mort », Roy Dupuis campe le rôle de Jean-Paul Mercier, un voleur de banque un peu « Robin des Bois ». La cause de Mercier, c'était le Front de libération du Québec, qu'il finançait grâce à l'argent des banques qu'il braquait. « C'est un côté qui est surprenant. Je n'ai pas souvent entendu parler de voleurs de banque qui ont une cause sociale, dit Roy Dupuis. Ça rend le personnage particulier ».
Roy Dupuis, qui s'est toujours fait un point d'honneur de vanter les mérites des réalisateurs pour lesquels il tourne, ne tarit pas d'éloges à l'endroit de Jean-François Richet. « C'est quelqu'un qui a beaucoup de talent, qui est très généreux, mais qui est aussi très ouvert », décrit le comédien. Lors du tournage, Richet a démontré beaucoup de respect envers la culture québécoise, mais aussi à l'égard de son comédien abitibien : « Il voulait en apprendre sur le Québec et savoir comment les choses se faisaient ici. Il m'a permis de l'en informer, et il a modifié son scénario en fonction de cela ».
SORTIE ATTENDUE
Si le Canada a déclaré Mesrine ennemi public no.1 en 1972, un an avant que sa mère patrie ne le fasse, c'est tout de même en France que le film a été présenté en premier. Et les péripéties qui ont retardé sa sortie au Québec sont quasi-kafkaïennes. « Selon le contrat, les distributeurs devaient harmoniser les dates de sortie au Canada et aux États-Unis », explique Tim Ringuette, directeur des communications pour Remstar, qui coproduit et codistribue le film avec Alliance Vivafilm.
Or, les choses se sont compliquées lorsque la filiale distribution de la société Senator Films, a fait faillite, le film a sombré dans l'oubli. « C'est un nouveau distributeur de films indépendants américains, Music Box Films, qui a repris le film », indique Tim Ringuette.
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