Mardi, 22 novembre 2016

COMME UN COUP DE POIGNARD

Un roman avant-gardiste qui nous parle d’un sujet tabou et mal connu ; la vestibulodynie.

 

La vestibulodynie par définition est un syndrome qui se caractérise par une douleur vive qui se produit entre autres lors de la pénétration, et qui est toujours présente, d’où le titre « Comme un coup de poignard ». L’auteur définit bien la sensation éprouvée par ces deux phrases ; « C’était comme de s’érafler la peau en tombant sur le trottoir encore, encore et encore », et « Je n’ai pas pu faire de vélo pendant des mois parce que j’avais l’impression d’être assise sur du papier sablé ».


Un récit perturbant, qui décrit très bien les émotions du personnage (culpabilité, détresse, honte, etc.), ses hésitations, l’ambivalence dans ses décisions, les épreuves à traverser, le cheminement à faire pour tenter de vaincre cette douleur. La lecture est fluide, l’histoire bien dosée. On y voit très bien les différentes phases du cheminementde la jeune fille.



Le point de vue des deux personnages se fait tour à tour, ce qui donne davantage de profondeur au récit. On souffre avec le personnage, si bien que nous avons le goût de la prendre dans nos bras pour la réconforter.

Chaque livre de la série « Taboue » touche un sujet criant de vérité, et celui-ci ne fait pas exception. Un roman à lire pour les jeunes, mais également pour les adultes qui les côtoient.

RÉSUMÉ

LA PREMIÈRE FOIS
 
Certains disent que c’est magique. D’autres que ça fait mal, mais que ça passe. Pour moi, ça n’a pas été magique, et ça n’a pas passé. La douleur, je veux dire. C’est resté. Même que c’est pire.

JE SUIS DÉFECTUEUSE

C’est pour cette raison que je me ferme aux gens que je détourne les yeux chaque fois qu’un garçon m’intéresse. Je ne veux pas courir le risque de plaire. Je ne veux pas être obligée d’avouer que le sexe, dans mon cas, est une torture. Alors je feins l’indifférence et me convaincs que tout va bien.

Mais ça, c’était avant de rencontrer Luka. Avec lui, c’est différent. Ma carapace se fendille et mes mécanismes de défense s’enrayent.

Maintenant plus que jamais, j’ai envie d’être comme tout le monde.

VOICI UN EXTRAIT


Comme un coup de poignard, Ariane Charland, Éditions de Mortagne, 2016

« Au lieu de ça, je sors avec le garçon le plus beau, le plus attentionné et le plus extraordinaire qui soit, mais on dirait que je fais tout pour l’éloigner. Ma sexologue m’a même chicanée. Oui, ma sexologue, celle qui est censée écouter mes peines sans me juger et être de mon côté en toute circonstance. Elle a commencé la séance en mentionnant que je pouvais inviter mon copain à nos rencontres si je le voulais. J’ai bien dû lui avouer qu’il avait lui-même manifesté son désir de m’accompagner et que c’est moi qui n’avais pas voulu. C’est là qu’elle m’a chicanée. »

À la fin du roman se trouve un lexique de ressources très utiles pour les jeunes et les parents.
Bonne lecture !

ARIANECHARLANDFACEBOOK
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