Bien que musicalement concluantes, les ténébreuses explorations sonores de Labyrinthes ont été éprouvantes pour Malajube, au point où Julien Mineau et ses acolytes ont senti l’urgence de retourner à l’univers plus joyeux de la pop sur le quatrième album du groupe, La caverne, en vente mardi.
Notre nouvelle musique est faite pour célébrer et danser», dit le chanteur et compositeur de Malajube. Le ton est d’ailleurs donné dès le premier extrait, Synesthésie, en ligne depuis quelques semaines. Sa mélodie simple, mais efficace et accrocheuse marque un changement de ton spectaculaire. «C’est le plus pop qu’on pouvait aller. C’est très accrocheur et joyeux. Cette chanson fait plus de bien que de mal», observe Mineau, qui ne renie pas le lien de parenté qui unit La caverne au premier album du quatuor, Le compte complet. «On ne l’avait pas vu comme ça, mais oui. Ça vient du fait qu’on retourne à un format chanson, avec des pièces de trois minutes plus expéditives, et Le compte complet allait dans cette voie.»
L’IGLOO DE MORIN HEIGHTS
Sur la pochette, on voit la représentation du studio où Julien et Francis Mineau, Thomas Augustin de même que Mathieu Cournoyer se sont enfermés pendant deux mois l’été dernier. L’image fait écho au titre de l’album et, selon Mineau, au contraste entre les thèmes de la modernité et de la préhistoire qu’il aborde dans La caverne. C’est à Morin Heights, dans les Laurentides, que Julien Mineau a déniché cette maison ressemblant à un igloo, qu’il qualifie de «caverne futuristique».
«Il y avait plusieurs pièces qui procuraient plusieurs sonorités, des rondes, des petites, des grandes. J’ai même chanté dans une sécheuse. Ça donnait quelque chose, mais la chanson n’est pas sur l’album. Elle sortira plus tard», dit Mineau, soulignant qu’installer ses pénates dans une résidence que le groupe habitait a permis de «travailler beaucoup plus fort sur la musique». «D’habitude dans les studios, à 22 h ou 23 h, il faut partir parce que ça ferme. Comme nous n’avions pas d’ingénieur de son, on pouvait travailler jusqu’à 4 h du matin si on le voulait.»
Comme d’habitude, ça prend une oreille avertie ou bionique pour saisir ce que chante Julien Mineau. «Je m’améliore, je fausse de moins en moins», rigole-t-il, ajoutant sur un ton plus sérieux qu’il met toujours la priorité sur la musique. «C’est là-dedans que j’ai mon summum de plaisir. Je pense aussi que c’est dans la musique que nous excellons. Concernant la voix, j’essaie d’être différent, de ne pas être trop clair. Je tente de ne pas parler de la vie de tous les jours, ni avec des mots du quotidien.»
L’INFLUENCE DE LA PUB
Dans la foulée de la sortie de La caverne, Malajube offrira quelques spectacles au Québec avant de prendre la direction de l’Ontario. Un retour à New York et à Boston est prévu pour le début de mai. Au sud de la frontière, Malajube est toujours à l’affût de la moindre occasion. C’est pourquoi l’utilisation par Dell de la pièce Montréal -40 dans une de ses publicités est une bonne nouvelle, puisqu’elle fera découvrir le groupe à un nouveau public, comme ce fut le cas quand Budweiser a acheté Luna pour une publicité diffusée l’année dernière.
«Je trouve ça bien, parce qu’ils pourraient se contenter de ne payer personne et ne faire qu’une copie de la chanson, comme ça se fait souvent. En plus, c’est plus payant que bien d’autres affaires et ça nous donne de la visibilité. En jouant pendant les matchs de hockey, la pub de Bud nous a procuré plein de nouveaux fans ici au Québec, des gens qui ne nous aimaient pas ou ne nous connaissaient pas. Il y aurait même des gens qui ont appelé leur enfant Luna.»
Source: QMI
MALAJUBE
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