Lundi, 18 janvier 2010

EXPÉRIENCES THÉÂTRALES SUR LE WEB

Un singulier personnage s'est manifesté sur le site de microblogue Twitter le matin du 7 décembre : MJourdain. Il a très vite été rejoint par deux autres personnages tirés de la comédie de Molière, MmeJourdain et Dorimène, avec qui il a engagé une élégante conversation rimée, où se mêlaient courtisaneries et observations amusées sur notre époque.

 
Que l'oeuvre de Molière soit immortelle, on en convient. Que ses personnages ressuscitent dans le monde virtuel à quelques semaines de la première du Bourgeois gentilhomme au TNM constitue toutefois une drôle de coïncidence. Ce n'en était pas une. Leur apparition dans Twitter faisait partie d'une stratégie de promotion spécialement concoctée pour le théâtre institutionnel de la rue Sainte-Catherine. « On a voulu voir comment on pouvait explorer l'Internet au-delà de l'achat de bannières », explique Annie Gascon, directrice des communications et du marketing au TNM.

Phéromone, qui se définit comme une agence d'interaction, a donc imaginé ce dialogue où les personnages issus du théâtre classique prendraient d'assaut les réseaux sociaux contemporains. L'opération Twitter du TNM est la stratégie promotionnelle la plus inusitée tentée par un théâtre québécois sur l'Internet à ce jour, mais elle n'est pas la seule. Plusieurs institutions et compagnies de création testent les possibilités offertes par ce médium tentaculaire, en particulier depuis le début de la présente saison.

« On a décidé, cette année, d'insister sur la présence sur l'Internet, de bouger les budgets de publicité et d'adopter une stratégie différente », affirme Philippe Drago, directeur des communications au Théâtre d'Aujourd'hui. Une approche qui passe par la publicité sur le Web, bien sûr, mais aussi par un plus grand déploiement d'énergie sur le site du théâtre lui-même, comme sur ses antennes sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter, par exemple). « La plupart des théâtres possèdent de bons sites. Ils font bien la vente, mais pas la promotion, constate André Bélanger, vice-président stratégie et création chez Phéromone. Et sur l'Internet, la promotion ne se fait pas sur son propre site, mais sur celui des autres ».

Premier réflexe, la vidéo

Ce théâtre consacré à la création québécoise a d'abord commencé par mettre en ligne des clips concernant les productions à l'affiche. Il s'agit soit d'interviews avec l'un ou l'autre des artisans (comédien, metteur en scène, scénographe, etc.), soit d'une séquence évoquant le spectacle, ou encore d'extraits de répétitions. « On ne fait pas de vidéos au look léché, précise M. Drago. Il ne faut pas qu'on ait l'impression que c'est la pièce, mais qu'on sente qu'il s'agit d'une répétition ». Sébastien Harrisson, dramaturge et directeur artistique du Théâtre Bluff, a aussi exploré cette voie pour la promotion de S'embrasent, créée à l'automne. « Il faut s'assurer d'avoir un contenu original et approprié », juge-t-il. Pour les vidéos entourant S'embrasent, il s'est non seulement inspiré du propos et de la structure de la pièce, mais il s'est aussi assuré d'avoir plus à offrir que de simples extraits du spectacle.

La plupart des théâtres qui produisent des clips les mettent en ligne sur leur propre site, sur leur page Facebook ou encore sur leur canal YouTube. L'Espace Go, l'Usine C et le Théâtre d'Aujourd'hui figurent parmi ceux qui possèdent le leur. Facebook et YouTube s'avèrent des modes de diffusion particulièrement intéressants, puisqu'ils permettent aux gens de commenter et de se partager les clips en question, estime Thomas Gobeil, directeur interactif à l'agence de publicité Bos. « Le clip en ligne peut être repris par quiconque déciderait de se l'approprier, dit-il. Le niveau d'interaction est plus grand qu'avec la télé ».

« L'image, c'est bien beau, mais Internet est d'abord un espace de conversation et de texte », prévient toutefois M. Bélanger. Plusieurs des centaines de « suiveux » (followers) de MJourdain, MmeJourdain et Dorimène semblent en effet avoir pris un grand plaisir à se mêler à la conversation, s'amusant même à formuler des messages versifiés ou, à tout le moins, rimés. À la fin de l'expérience Twitter du TNM, les « suiveux » ont été invités à un 5 à 7 dans le hall du théâtre. De la vingtaine de personnes qui s'y est présentée, la moitié n'a pas l'habitude de fréquenter les théâtres, affirme M. Bélanger. « On a rejoint une clientèle qui, normalement, ne va pas au théâtre », en conclut-il.

 

Source : PC

 

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bgwebsignal@gmail.com - 25 décembre 2021
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