Lundi, 7 mars 2016

L’ORANGERAIE: DU ROMAN AU THÉÂTRE

(Avant) Vincent-Guillaume Otis, Gabriel Cloutier-tremblay et Sébastien tessier (Arrière) Daniel Parent / Photo: LM Chabot

 
Le Théâtre Denise-Pelletier présente du 24 mars au 16 avril prochain L’orangeraie de Larry Tremblay, dans une mise en scène de Claude Poissant. L’orangeraie est d’abord un roman que l’auteur a lui-même adapté pour la scène. Fable sur l’enfance et la guerre, son livre a obtenu plusieurs prix depuis sa publication en 2013. Il est publié en plusieurs langues, dans une dizaine de pays. La création de la pièce est le fruit d’une cinquième collaboration complice entre l’auteur et le metteur en scène.

Une famille vit dans une orangeraie, là où les roses conversent avec la lune. Un obus traverse le ciel et tue les grands-parents d’Amed et Aziz, des jumeaux âgés de neuf ans. Alors que les frères auraient pu vivre à l’ombre des orangers, la guerre vole leur enfance et trace en rouge leur destin. Car Zahed, leur père, doit choisir entre ses deux fils pour venger la mort de ses parents.  Amed, à moins que ce ne soit Aziz, devra traverser la montagne et consentir au plus grand des sacrifices. Des années plus tard, l’un des jumeaux – mais lequel ? – aspire à devenir acteur en Amérique. Aidé de Mikaël, un jeune enseignant, il cherche le chemin de la résilience.

Dans L’orangeraie, Larry Tremblay s’intéresse aux répercussions de la guerre, en particulier chez les enfants: « La guerre efface la frontière entre le monde des enfants et celui des adultes. C’est ce qui me guidait : montrer comment la guerre transforme et kidnappe l’enfance ! Dès que tu installes la haine dans le cerveau d’un enfant, que tu le programmes pour haïr, ce n’est plus un enfant. L’enfance doit être un monde de découverte, de curiosité, d’ouverture. »

C’est sobrement que le dramaturge parle d’atrocités et de violences. Tout en nuances et en contrastes, parsemé de dialogues puissants, le roman comme la pièce renvoie le lecteur ou le spectateur à lui-même. « L’orangeraie amène le lecteur à se mettre à la place de gens confrontés à des choix tragiques. J’ai voulu que le lecteur vive le déchirement des personnages de l’intérieur sans les juger », dit Larry Tremblay.

Claude Poissant sait l’importance que Larry Tremblay accorde à la chair des mots et à la musicalité du texte: « La part de mystère chez Larry Tremblay réside toujours dans cet équilibre entre ses personnages en apparence aussi schématiques que des dessins d’enfants, et la profondeur qui nait des images tracées par la musique des mots. Larry Tremblay écrit souvent des fables. Il faut apprendre à les offrir avec beaucoup de retenue pour bien les jouer. J’essaie donc de bien guider les acteurs et les concepteurs afin qu’une émotion, comme dit si bien Larry, surgisse en dernier, comme une fleur. »

L’AUTEUR ET DRAMATURGE LARRY TREMBLAY 

Larry Tremblay a publié près d’une trentaine de livres comme auteur dramatique, poète, romancier et essayiste. Traduites dans une quinzaine de langues, ses œuvres théâtrales ont été produites dans de nombreux pays et maintes fois récompensées. Larry Tremblay est professeur associé à l’École supérieure de théâtre de l’UQÀM où il a enseigné le jeu et l’écriture dramatique jusqu’en 2009. L’orangeraie, qui a remporté huit prix, dont le Prix des libraires du Québec, le Prix littéraire des collégiens et le prix du Club des Irrésistibles (Bibliothèques de Montréal) est traduit à ce jour en sept langues, incluant le chinois et l’hébreu, et bientôt le suédois. L’orangeraie est la cinquième collaboration complice entre l’auteur et le metteur en scène, après les pièces Le Ventriloque, Abraham Lincoln va au théâtre, The Dragonfly of Chicoutimi et, Grande Écoute, toutes créées à Espace GO par le Théâtre PàP.


Larry Tremblay et Claude Poissant au Café Larue & fils Jarry / Photo: Jean-François Brière

LE METTEUR EN SCÈNE CLAUDE POISSANT 

Auteur, comédien, et surtout metteur en scène réputé, Claude Poissant est directeur artistique du Théâtre Denise-Pelletier (TDP) depuis mai 2014. Il a été codirecteur artistique et l’un des fondateurs du Théâtre PàP. Parmi ses mises en scène récentes, rappelons Je voudrais me déposer la tête de Jonathan Harnois, Abraham Lincoln va au théâtre de Larry Tremblay, Mutantès de Pierre Lapointe, Rouge Gueule d’Étienne Lepage, The Dragonfly of Chicoutimi de Larry Tremblay,  et Tom à la Ferme de Michel Marc Bouchard.  Il a également signé les mises en scène de Tristesse animal noir de Anja Hilling,  2h14 de David Paquet, Bienveillance de Fanny Britt, Marie Tudor de Victor Hugo, Cinq visages de Camille Brunelle de Guillaume Corbeil et On ne badine pas avec l’amour de Musset cette saison au TDP.

L’orangeraie de Larry Tremblay

Mise en scène: Claude Poissant
Distribution: Gabriel Cloutier-Tremblay, Éva Daigle, Philippe Durocher, Ariel Ifergan, Jean-Moïse Martin, Vincent-Guillaume Otis, Daniel Parent, Jack Robitaille, Mani Soleymanlou et Sébastien Tessier.
Concepteurs: Michel Gauthier, Sébastien Dionne, Philippe Brault, Erwann Bernard, Caroline Laurin-Beaucage, Janicke Morissette et Jean Gaudreau.

Une coproduction du Théâtre Denise-Pelletier et du Théâtre du Trident
Du 24 mars au 16 avril  2016
Salle Denise-Pelletier du Théâtre Denise-Pelletier, 4353, rue Ste-Catherine Est, Montréal
Billetterie: 514 253-8974  ou admission.com
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