LA CHINE SE DONNE EN SPECTACLE

 

La semaine de la Chine dans le contexte des 50 ans de la Place des arts et de l’année du Cheval a offert : pleins feux sur la Chine à l’occasion du Nouvel An chinois;  une exposition de créations contemporaines chinoise en art visuel;  un concert de l’Orchestre symphonique de Montréal où sont invités trois solistes et un chef d’orchestre chinois; Carnaval 2014, Gala du printemps chinois; Abracadabra! Les trois petits cochons, un spectacle pour enfants; Fault Lines: Tremblements de corps et de cœur d’une troupe de danse contemporaine et La Tragégie du Prince Zidan, de l’Opéra de Pékin. 

Quel privilège d’apprécier ces artistes contemporains chinois dans la grande maison culturelle de la Place des arts!

La Chine se donne en spectacle, déroute et séduit. Fault Lines exprime par la danse le terrible drame humain du tremblement de terre du Sichan de 2008 qui a fait plus de 70,000 tués, 18,000 disparus et 374,000 personnes blessées! Narration d’une catastrophe naturelle par le langage de la danse où les gestes et les mouvements font ressentir l’angoisse d’un événement incontrôlable. À la fois expressifs et pédagogiques, nous devenons conscients de l’horreur de la mort causée par les forces telluriques qui sont mystérieuses, puissantes, quasi magiques.


Photo : Leah Robertson


Photo : Leah Robertson

Le talent des danseurs chinois de la troupe Leshan, de la chorégraphe Sara Brodie et du directeur artistique du Festival de Melbourne, Brett Sheely, est sans conteste : maîtrise, beauté dans l’horreur et harmonie dans la destruction et illustrent des milieux de vie qui ont disparus, engloutis par la Terre. Musique, gestes brusques, costumes sombres, simples et gris nous plongent par séquences dans ce qui nous dépasse et fait peur.   L’art de la danse, c’est aussi celui de faire ressentir la domination de la Terre.

La Tragédie du Prince Zidan est une transposition, à la manière de l’opéra de Pékin par la Troupe de Jingju de Shanghai, d’une œuvre culte de la dramaturgie occidentale, le Hamlet de Shakespeare. Hamlet plaide en faveur du sacrifice de soi au nom de la justice et est transposé grâce à la musique, aux costumes et aux maquillages flamboyants de l’opéra de Pékin. Voyage qui s’alimente à deux traditions culturelles et musicales complètement différentes. Ce voyage déroutant demandait une initiation, qui a été heureuse offerte dans le contexte d’une session d’information avant l’opéra, où les quatre rôles principaux ont été présentés : le vieux noble, le jeune habile en arts martiaux, la jolie jeune femme dynamique et la vieille dame aux pas lents. Les costumes sont absolument magnifiques et la représentation, malgré son histoire dramatique, faisait place à l’humour par la gestuelle et l’habileté des personnages. 


Photo: La Troupe Leshan

Mentionnons également une exposition d’art contemporain d’artistes chinois tels que Mao Lizi (La fleur fondue), Zhang Yu  (La chèvre) et Zhou Xin (Senatus) qui impressionnent par leur talent et expriment la vie chinoise d’aujourd’hui dans ses contradictions et sa modernité.  

Spectaculairement Chine : un voyage exotique au cœur de l’hiver montréalais qui témoigne de l’amitié sino-canadienne.


SPECTACULAIREMENT CHINE

À la Place des arts

ALAIN CLAVET