TROIS MOIS POUR SÉDUIRE

« Sans le dire à personne, on a aussi fait trois soirs de spectacle dans un théâtre, le Théâtre de Dix-Heures. Pas de lumières, pas de stage, pas de musique. C’était Rachid et ses textes », raconte-t-il. La réaction du public a été suffisamment bonne pour lui donner confiance. « Je vois ça avec beaucoup d’excitation, dit-il à propos de sa série de spectacles au Trévise, une petite salle de 284 sièges. « C’est un retour à la case départ. Mais pas départ, départ. C’est l’fun de revivre ces sentiments-là de premières expériences. »

UN SPECTACLE PLUS COURT

À Nantes, les producteurs de son spectacle ont demandé aux spectateurs de répondre à un petit questionnaire. « On leur a demandé s’ils ont compris l’artiste, ce qu’ils auraient aimé voir de plus, et ce qu’ils changeraient au spectacle. Les gens ont très bien compris ce que je faisais et ils voulaient entendre plus parler du Québec. » À Paris, Rachid Badouri a donc décidé de miser sur ses particularités de Québécois, d’origine marocaine, qui débarque en France. « Ça, ils n’ont jamais vu ça », dit-il en riant.

Pour le public français, son spectacle Arrête ton cinéma (qui a été vu par plus de 325 000 spectateurs au Québec) a été amputé de la moitié. « Une heure et dix, une heure et quart, c’est le max pour un show d’humour ici », précise-t-il. Physiquement, livrer 70 minutes de spectacle, sans entracte, est un défi pour l’artiste. « Après une heure, ça me prend mon vingt minutes, dit-il en précisant que les numéros de danse (comme ceux de Grease ou de Michael Jackson) sont particulièrement exigeants. « Mais ce sont les hits qui font le plus réagir la foule », dit-il.

Le Théâtre Trévise est celui où Anthony Kavanagh a fait ses débuts. « C’est un théâtre légendaire ; mes mentors sont passés ici : Anthony Kavanagh, Gad Elmaleh et Stéphane Rousseau. » Au début, Rachid Badouri devra évidemment s’habituer à jouer devant des salles à moitié vides. « Ici, c’est le bouche-à-oreille. (...) C’est le secret numéro un pour qu’un show fonctionne. « C’est pour ça qu’on reste trois mois. (...) Stéphane Rousseau me disait que les premiers soirs, tu vois l’évolution ; tu vois les gens qui sont de plus en plus nombreux dans la salle, soir après soir. »

IL RÊVE D'UNE CARRIÈRE INTERNATIONALE

Rachid Badouri ne s’en est jamais caché ; l’humoriste de 34 ans rêve d’une carrière internationale. « Si la France t’ouvre ses portes, la francophonie mondiale t’ouvre ses portes. C’est comme un test », dit-il en comparant la force du marché français à celle des États-Unis. Éventuellement, Rachid Badouri aimerait d’ailleurs adapter son spectacle en anglais avec l’aide de Eddy King, un jeune humoriste de la relève qui a réchauffé la salle à quelques reprises pour lui à la fin de sa tournée québécoise.

«Il performe en anglais et je lui ai demandé son aide. Il a vu le show tellement souvent qu’il sait déjà quel est le premier numéro de 15 ou 20 minutes qu’il me faudrait.»

Source: Canoe

RACHID BADOURI