TRÉSOR GOURMAND À CORDOUE

 

Cordoue, jadis capitale musulmane en Occident, brillait par son effervescence culturelle, économique et politique. On y venait pour échanger, apprendre, c’est même ici que naquirent les grands Sénèque et Averroès. Aujourd’hui encore, elle fascine par son héritage juif, arabo-musulman et chrétien que l’on retrouve au cœur de son centre historique, déclaré Patrimoine mondial de l’Humanité. Entre les petites rues blanches et les patios fleuris qui font la fierté de ses habitants, Cordoue abrite quelques trésors, comme le restaurant Bodegas Campos.

Situé sur une petite rue bien tranquille dans un quartier résidentiel à seulement 10 minutes de la fameuse Mosquée de Cordoue, Bodegas Campos se révèle étonnant lorsqu’on passe sa porte. On croirait entrer dans une vraie bodega, en plein milieu de la ville. Patios, tonneaux en fût de chêne, grandes salles parsemées de cadres à l’effigie de toréadors et superbes images de flamenco, même assis, on continue de regarder autours de nous, à l’affût d’un détail qu’on aurait manqué. Si l’on se fie à la faune présente, le restaurant est resté protégé de la foule touristique. Une constatation qui est généralement le gage d’un bon rapport qualité-prix.



Ce soir, on se laisse tenter par le jambon ibérique "Alta Expresion" à 11.50€ pour 100g. Pas donné, sans être absolument excessif, il faut savoir que les charmants porcs ibériques dont il provient, vivent au grand air et leur alimentation très équilibrée comprend même des herbes aromatiques. C’est un vrai bijou.

La salade au fromage de chèvre est à goûter (12€). Les morceaux de chèvre, sont caramélisés, bien croustillants et sucrés à l’extérieur, puis recouverts d’un trait de vinaigre balsamique et complété par des pacanes et des raisins secs. Non, ce n’est pas qu’une salade de chèvre ordinaire, elle mérite le détour!



Côté viande, il faut absolument commander le solomillo del Valle de los Pedroches (16.50€). Cette vallée située au nord de Cordoue, est reconnue pour son porc et constitue maintenant une appellation d’origine contrôlée. On nous sert une grosse pièce de viande, parfaite pour les bonnes faims. Sa petite odeur réconfortante me fait sourire. Bien salée et tendre, elle est accompagnée de deux sauces -une persil et huile d’olive et l’autre une réduction de Pedro Jimenez- et de patatas a lo pobre, des pommes de terres toutes simples, mais savoureuses et presque crémeuses.

Mais les desserts volent presque la vedette. Classique, mais fin, le cuatro chocolates en piramide (5€) accompagné de crème glacée à la vanille est un incontournable pour les amateurs de chocolat. Le sorbete de mojito, présenté dans une coupe, est assez sucré, avec un goût prononcé de menthe. Il rafraîchit le palais pour bien terminer le repas. C’est pourtant la leche frita (5€) qui nous a conquis de façon unanime. Mélange de lait et de farine, cuit et recouvert de cannelle, de sucre et de poudre d’amande, il est accompagné d’une crème glacée à la lime avec qui il contraste parfaitement.