UNE VISITE AU PAYS DE GILLES VIGNEAULT

Tadoussac

À six heures de route de Montréal, Tadoussac est le point d’entrée pour voir de près les bélugas, rorquals, baleines et phoques. Ces créatures sont protégées dans le cadre d’un parc marin à l’intérieur duquel les embarcations et les navires de croisière ne peuvent s’approcher à plus de 400 mètres. Les Croisières AML proposent plusieurs départs de trois et cinq heures, selon si le forfait inclut une escapade sur le fjord du Saguenay. Prévoyez un budget de 100 $, taxes incluses.

Pour les touristes en quête d’un contact plus rapproché avec ces mammifères, le zodiac est un choix approprié. Si vous êtes un lève-tôt, je vous suggère le départ de 7 h. L’environnement est paisible, peu d’embarcations naviguent à cette heure-là et vous aurez plus de chances de croquer sur le vif ces espèces menacées. Le mot d’ordre est de s’habiller chaudement, car la température peut varier facilement de 10 degrés entre la rive et le milieu du fleuve. Les excursions chez AML peuvent durer de deux à trois heures et les prix affichés commencent à 65 $.

Si vous disposez d’un peu de temps, une visite au centre d’interprétation spécialisé sur les mammifères marins du Saint-Laurent vous permettra d’en connaitre davantage sur leurs habitudes de vie. Une collection de squelettes unique au Canada en impressionnera plus d’un.

Baie-Comeau

Ouvert au grand public depuis juin dernier, le Jardin des glaciers de Baie-Comeau est un must. Particulièrement si vous êtes préoccupé par les conséquences des changements climatiques sur la planète. Situé dans une ancienne église, au centre-ville, le Jardin est composé de trois thèmes : un parc d’aventure maritime qui permet de découvrir les traces laissées sur le territoire par les glaciers; une station d’exploration glaciaire pour observer l’ensemble des phénomènes des glaciers dans le monde; finalement, son Cyber-carrefour, qui met à l’épreuve vos connaissances grâce à des activités interactives.

Ce projet, issu de trois jeunes de la région dans les années 90, a pris naissance avec l’appui financier des divers gouvernements. Unique au monde, le maire de Baie-Comeau, Ivo Di Piazza, estime que ce nouveau créneau viendra positionner sa ville comme destination touristique.

Baie-Trinité

La Côte-Nord abonde en histoires de naufrages depuis l’arrivée des premiers colons. Il y en a partout. Bien des villages ont leur petit récit à raconter, comme c’est le cas à Baie-Trinité. Le Centre national des naufrages du Saint-Laurent décrit l’histoire de multiples naufrages survenus au large, dont celui de la découverte de l’épave du Elizabeth and Mary de l’amiral Phips, il y a quelques années à peine.

Port-Cartier/Sept-Îles

Port-Cartier célèbre cette année sa 50^e année de fondation. Au centre d’interprétation de l’histoire, situé au sous-sol de l’église, le visiteur apprend que le Britannique Robert McCormick avait trouvé la région riche en potentiel d’exploration forestière pour y alimenter son usine ontarienne de papier journal.

Ici, c’est le début du 50^e parallèle et de la taïga. Des circuits pédestres permettent d’aller à la découverte de massifs rocheux, de plages, de rivières et de l’épave du Lady Era, un navire transportant du minerai de fer qui a échoué en décembre 1977.

À Sept-Îles, l’une des plus grandes villes en superficie au Québec avec un territoire de 2 182 km², ce qui surprend le plus, c’est l’immensité de la mer comme on l’appelle ici, avec ses 14 kilomètres de plage dans le secteur Gallix. Son environnement est propice à la pratique de divers sports nautiques. Un chapiteau installé au vieux quai sert de rassemblement pour la tenue de diverses activités culturelles. Et à la marina, lorsque la température le permet, des excursions sont organisées pour partir à la découverte des iles au large de Sept-Îles.

Sept-Îles est également la ville qui abrite deux communautés innues : Uashat et Mani-Utenam. Situé sur le boulevard des Montagnais, le musée Shaputuan explique la culture traditionnelle des Uashat. Un guide accompagne les visiteurs et raconte, par le biais de vidéos et d’expositions, comment ces Innus ont vécu au fil des ans par la chasse et la pêche, dans un environnement souvent austère.

Rivière-au-Tonnerre

C’est mon coup de cœur. À l’est de Sept-Îles, tout est différent. Les villages sont éloignés les uns des autres et la nature est reine, sur un territoire qu’on surnomme La Minganie.

Rivière-au-Tonnerre est l’un des plus beaux villages de la Côte-Nord. Sa magnifique église surplombe la petite communauté et donne directement sur la mer. Construite au début du 20^e siècle par les villageois, elle fut restaurée dans les années 70. Faite de bois et d’un revêtement de couleur rouge, l’église ne passe pas inaperçue. Et son intérieur encore moins. Le bleu et le blanc sont les couleurs dominantes et inspirent à la sérénité. En entrant, une bande audio se déclenche et raconte l’histoire de l’église, depuis ses origines jusqu’à aujourd’hui.

Longue-Pointe-de-Mingan

Pour visiter l’une des nombreuses îles de la Minganie, vous avez le choix, comme point de départ, entre Havre-Saint-Pierre et Longue-Pointe-de-Mingan.

Dans ce village de 400 habitants, les ornithologues peuvent s’adresser aux Excursions du Phare pour un voyage en direction de l’Île aux Perroquets. Des départs ont lieu plusieurs fois par jour. C’est l’une des premières îles de la Minganie. À notre arrivée, un guide de Parcs Canada accueille les visiteurs et décrit les habitudes des macareux moines qui ont fait de cette île leur habitat naturel. Cet oiseau est un mélange de pingouin et de perroquet. Il se nourrit de petits poissons et construit son nid à même un terrier dans les rochers.

La Maison du Phare est aussi une autre activité sur l’ile. Les opérations ont cessé en 1976, avec l’arrivée de la technologie plus avancée. Un peu plus loin, l’Île Nue de Mingan est la deuxième destination de l’excursion. Elle est fascinante par son apparence dénudée, alors que des monolithes de pierre dominent l’endroit.

Baie-Johan-Beetz

Après avoir traversé Havre-Saint-Pierre et visité la Maison de la culture Roland-Jomphe et le Centre d’accueil et d’interprétation, Baie-Johan-Beetz est la prochaine étape. C’est le dépaysement total. Une population d’à peine 100 habitants qui dépend du tourisme et de la pêche. Le fondateur du village, le docteur Johan Beetz, un Belge d’origine qui est venu s’établir en 1897, était à la fois avocat, dentiste, artiste peintre et médecin. Homme très respecté, il fit construire sa propriété en 1897. On la surnomme le château au toit rouge. Depuis 1979, la demeure est classée monument historique.

Natashquan

C’est le bout de la route 138. Le pays de Gilles Vigneault. Au loin, sur la plage, de petites maisons s’élèvent de nulle part. Ce sont Les Galets situés sur une presqu’île. Ces magasins appartenaient autrefois à des pêcheurs qui rangeaient les agrès et faisaient sécher la morue. Ce qui est extraordinaire, c’est que ces bâtiments ont résisté, depuis un siècle, aux vents et aux tempêtes sans broncher.

Tout près, on peut se rendre au Café de l’Échourie pour y déguster des fruits de mer ou simplement siroter un verre dans une ambiance conviviale.

Natashquan regroupe 270 habitants. Et si vous voulez en savoir davantage sur le poète Gilles Vigneault, je vous invite à visiter la Vieille École de Natashquan. Vous comprendrez davantage le sens qui se cache derrière les nombreuses chansons telles que Jack Monoloy, Jean du Sud et Mademoiselle Émilie. 

Peu de gens se rendent jusqu’à Natashquan. Peut-être en raison de la distance. Mais ils ont tort. Une fois sur place, vous constaterez à quel point la mer est omniprésente. Elle fait littéralement partie du décor de tous les jours.

Bon voyage!