DES BOMBES PÉTROLIÈRES MENACENT...

 

On pouvait lire en fin de semaine dans le Journal de Montréal le cas d’un pauvre monsieur qui a une mignonne petite maison au bord du fleuve. Mais le pauvre quand il l’a acheté, ne pouvait pas imaginer l’enfer qui allait en découler de par l’activité incessante, produite par les opérations de transport pétrolier, par la voie fluviale d’une part avec les superpétroliers qui passent derrière chez lui, et de l’autre, l’incessant déchargement des wagons citernes.


Le bruit est assourdissant et l’air devenu irrespirable en raison des émanations de pétrole brut. Il vit un enfer. Et sa santé est menacée. Il ne peut plus mettre un pied dehors tellement l’odeur prenante lui saute au nez.



COUILLARD BANALISE LES SUPERPÉTROLIERS

Ça ne prend pas des centaines d’études pour constater que l’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta, la patrie si chère de Stephen Harper, est une véritable calamité. Tous les environnementalistes clament d’une seule voix les dangers qui pèsent sur notre écosystème. Et même la classe politique. Le responsable des questions environnementales dans l’opposition, Bernard Drainville a clairement exprimé en Chambre ce que représente le cheminement dans nos eaux de ces géants qui sont autant de bombes flottantes :



« Il y a un an à peine, seuls les navires de moins de 32 mètres de large pouvaient circuler sur le fleuve. Philippe Couillard ne voit pas de problème à ce qu’Ottawa ait changé la réglementation pour permettre à de plus larges pétroliers, allant jusqu’à 44 mètres, de passer simplement sur le fleuve. Or, la réglementation adoptée par le fédéral est faite sur mesure pour les superpétroliers. On parle de navires géants dont la coque passe à moins d’un mètre du fond du fleuve lorsqu’ils sont chargés aux deux tiers. »



Et vous savez ce qu’a répondu Philippe Couillard « Pourquoi c’est un problème qu’un pétrolier augmente de 32 à 44 mètres - c’est ça, le chiffre? - s’il va d’ouest en est ou d’est en ouest? C’est quoi, cette histoire-là? »



Ailleurs ce sont les militants pour un Québec vert qui se lancent dans la bataille pour empêcher que ces mastodontes ne viennent jouer à la roulette russe avec notre écosystème. L’un deux Gérard Montpetit sur son blogue, a très bien décrit la part de risque de ces navires long comme trois champs de football lorsqu’ils doivent manœuvrer dans le lac Saint-Pierre, passage incontournable pour eux s’ils veulent rejoindre le Golfe du Saint-Laurent :



« Les superpétroliers sur le lac Saint-Pierre, c’est très, très, très limite! Il n’y a aucune place pour l’erreur... ou pour un imprévu! Lorsque ces navires sont remplis de pétrole albertain, leurs quilles frôlent le fond à quelques centimètres près. Manœuvrer un superpétrolier sur le lac Saint-Pierre, c’est comme conduire un semi-remorque dans une ruelle du Vieux-Montréal: en théorie, ça passe, mais si le chauffeur amorce un virage 10 cm trop tôt, la remorque va racler un bâtiment historique.



Un pétrolier comme le Genmar Daphne doit faire de nombreux changements de cap pour se faufiler entre les hauts fonds du fleuve en amont de Québec. Il n’y a aucune marge pour tenir compte d’un coup de vent, d’un banc de brume, d’un courant plus fort que prévu, d’une légère défaillance technique, ou d’une erreur humaine! S’il manque un seul virage, il va s’échouer... et possiblement provoquer une catastrophe! »



LES TRAINS ET LES PIPELINES

Les compagnies de pipelines sont odieuses. Elles ont ratissé des petits villages pour leur demander la permission de passer leurs gros conduits. Et pour amadouer les élus et vaincre leurs résistances, on les a arrosés de jolies enveloppes brunes contenant des billets verts (seule chose de vert que les pétrolières connaissent) pour tel ou tel projet municipal. De sorte que des citoyens ont dans leur cour ou à côté, ces gros tuyaux visibles ou invisibles qui peuvent à un moment donné corroder ou quoi d’autre. Un autre danger potentiel.



Et que dire des wagons-citernes. A-t-on besoin de rappeler ce qui s’est passé à Mégantic ? Au cas où vous l’auriez déjà oublié. Une nouvelle de la veille c’est déjà tellement loin.

CONTESTONS

Actuellement à Sorel et Cacouna, on conteste le droit de passage des superpétroliers. Le tout premier à effectuer le trajet, le Genmar Daphne, a été obligé de s’immobiliser pour un bris de la pompe à incendie! Ça commence bien. Attendez de voir le premier déversement. Je crois sincèrement qu’il faut se mobiliser à la grandeur de la province pour stopper les délires de Stephen Harper qui met tout son poids dans la balance pour vendre sa saloperie albertaine, la plus polluante au monde, et s’arroger un droit de passage à travers le Québec. Qu’il garde ses cochonneries chez lui.



ÉTAT DU RÉCHAUFFEMENT DE LA PLANÈTE

Si on ne fait rien pour contrer l’émission des effets de serre, il y a la hausse possible des températures de +4°, soit le double de la limite de +2° que s’est fixée la communauté internationale. Ça veut dire quoi au juste ? Réchauffement du climat, déforestation, détérioration des sols et des ressources en eau, acidification des océans, pollutions chimiques, maladies liées à l’environnement, la liste est très longue. Regardez seulement les pluies effrayantes qui se sont abattues sur la France sans compter les gigantesques marées en Bretagne.

Le rapport Planète Vivante 2014 du WWF  souligne qu’à l’heure actuelle, l’être humain dévore une Terre et demie par an. Autrement dit, nous consommons 50% de ressources naturelles de plus que ce que la planète est capable de régénérer. "Le péril semble imminent," s‘inquiète de son côté l’astrophysicien australo-américain Brian Schmidt, colauréat du Nobel 2011 de physique pour sa démonstration de l’accélération de l’expansion de l’Univers.

"Notre consommation de ressources croît de manière exponentielle, afin de servir les quelque 9 milliards de personnes annoncées sur la terre d’ici 2050, qui veulent mener la vie que nous menons en Occident", souligne-t-il. "Nous sommes sur le point de créer plus de dommages au cours des 35 prochaines années qu’au cours des 1.000 précédentes."



IL N’Y A QU’UNE SEULE SOLUTION

La solution? Se débarrasser de notre dépendance aux énergies fossiles et la remplacer par des ressources plus propres comme la voiture totalement électrique ou fonctionnant à l’eau. Oui vous avez bien lu. Et j’ai déjà écrit là-dessus. Les japonais ont développé et breveté la technique sur laquelle l’industrie pétrolière a mis le grappin pour l’empêcher de voir le jour. Et avec la vision étroite d’un Stephen Harper on a lieu de s’inquiéter. Même le président François Hollande en visite à Ottawa, a apostrophé le gouvernement conservateur à ce sujet. C’est dire comme c’est inquiétant. L’Halloween est terminé, mais d’autres peurs ont vite pris le relais.   

LES OPINIONS EXPRIMÉES SONT CELLES DE L’AUTEUR ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CELLES DU PORTAIL DU GRAND MONTRÉAL LAMETROPOLE.COM

LES GROS PUSHERS AGISSENT LÉGALEMENT