LA RETRAITE, QUELLE RETRAITE?

 

En résumé, il me fait remarquer que tous les retraités de la fonction publique, en plus des deux pensions de la vieillesse du fédéral et du provincial, vont jouir d’un fonds de pension équivalent à 70% de leur gros salaire. Pourquoi? Parce que les gouvernements respectifs auront contribué passablement. Mais là, les coffres de ces mêmes gouvernements sont à sec pour causes de corruption et de gaspillage. Et là on se retrouve dans la situation où ils ne veulent plus maintenir le même niveau de contribution.

Et les syndicats ont la rage aux dents. Non seulement ils veulent le statu quo, mais d’autres augmentations. Mais en bout de piste la quote-part des gouvernements, c’est quoi au fond? Tout simplement de l’argent puisé à même nos taxes. Mon correspondant souligne du même coup que pendant ce temps, deux millions de travailleurs au Québec, qui n’ont aucun fonds de pension de l’endroit où ils travaillent, ne vont récolter que les deux seules maigres pitances de la Pension de vieillesse fédérale et du Régime des rentes du Québec. Des pinottes et même pas salées.

VOICI CE QU’IL M’ÉCRIT :

« Pourtant Stéphane, toi et moi on paie les même impôts que les autres en fonctions de nos revenus, on paye la TPS et la TVQ. Comme tout le monde, on paie la Régie des rentes… Bref, on paie des  taxes de la même façon que les autres mais on n'aura droit à rien du tout à la retraite, sauf la maigre Pension de vieillesse et la Régie des rentes, une aumône quoi!!! Alors je m’interroge. Une partie des impôts que je paie et une partie des taxes que je paie  sert a payer les  salaires et les avantages sociaux des fonctionnaires municipaux, provinciaux ou fédéraux; une autre partie sert à payer également leurs retraites... Comment se fait=il que le système soit aussi injuste à notre égard et que personne ne défende nos intérêts entre les payants ayant droits, et les payants n’ayant rien? »



UNE LUEUR AU BOUT DU TUNNEL?

C’est un cri du cœur qui vient de la part d’un honnête contribuable qui s’inquiète pour le futur. Les maires Labeaume et Coderre vont aller au front, disent-ils, pour ramener les gros appétits des syndicats à de plus sobres proportions. Cela dit, je peux peut-être rassurer mon correspondant, tout n’est pas tout noir. Il y a un projet de loi, initié par la ministre de l’Emploi Agnès Maltais, la loi 39 instituant le régime volontaire d’épargne-retraite. Pour le moment c’est sur la planche à étude. Les modalités restent à définir, mais si je peux résumer, il peut être en vigueur chez tout employeur qui compte cinq salariés ou plus. Ce dernier n’aura rien à mettre dans la cagnotte. C’est l’employé qui prélève un montant sur sa paie, qui sera versé dans ce qu’on nomme un RVER (pour régime volontaire d’épargne-retraite). Il pourra se retirer du système quand il le voudra. Le tout sera géré par une société de fonds de placements ou autre organisme qui doit recevoir au préalable le feu vert de l’Autorité des marchés financiers. C’est déjà une lueur au bout du tunnel.

Mais si on passe son temps à ne vivre que pour les élections et à ne rien faire, comme de débattre un temps fou sur la Charte, ce beau projet de loi risque de prendre réalité le jour où les marguerites pousseront en hiver. Mais pour l’heure, mon interlocuteur Jean est dans le vrai, c’est choquant pour un contribuable qui n’a pas de fonds de pension et qui paie pourtant des impôts, de continuer à engraisser les fonctionnaires en vue de leur retraite dorée. Non, en platine.

LE GRAND CLAUDE ROBINSON