MÉCHANTE POLICE QUI NOUS COÛTE UN BRAS

 

On rappellera que cette Commission a été créée par le gouvernement Marois pour faire le point sur les exactions commises par les forces de l’ordre au moment du printemps érable. Et le ministère de la Sécurité publique a donné comme date butoir le 20 décembre prochain pour que la commission rende son rapport et les recommandations qui s’y rattachent. Comme ça se passe chaque fois avec ce type de commission, on ressort la même rengaine, en demandant une prolongation.



Serge Ménard ne l’a pas encore évoqué publiquement, mais pour la subtilité on repassera. Vous allez voir qu’il va nous faire le même scénario qu’à la Commission Charbonneau, qui a obtenu la sienne. C’est bien beau tout ça, mais ça coûte un bras aux contribuables. Si jamais Ménard fait cette requête, Mme Marois doit opposer un refus formel. Le budget initial était de 400 000$. Vous me direz que ce n’est pas grand-chose. Vous pensez que c’est minime, exactement comme quelqu’un qui se dit « Bon allons au restaurant, j’ai pas de sous, on mettra ça sur la carte de crédit et on paiera plus tard ». Un 150$ par ci, un 150$ par là, des petits sommes anodines qui finissent par s’accumuler. Avec le résultat qu’on se retrouve avec des dettes de plusieurs milliers de dollars. Et même pas de quoi payer le solde minimum dû.

SE COMPARER AVEC AILLEURS

Pour justifier « l’ampleur » de sa tâche, Ménard va se comparer avec la Commission Morden, qui avait examiné les violences policières lors du G20 à Toronto en juin 2010, qui s’étaient déroulées, on s’en souviendra, sur trois jours. On a mis 21 mois pour passer ce court weekend en revue. Vous pouvez imaginer la facture d’ici. Or, c’est à ça que se compare Ménard en prétendant que sa commission a tout un printemps à juger. On le voit venir avec ses gros sabots. Il nous la prépare, sa prolongation. Et au fond pour savoir quoi? Qu’il y a eu des abus des policiers.

Tout le monde a vu ça sur YouTube et aux bulletins de nouvelles. Rappellez-vous cette fois où l’antiémeute, pourchassant des carrés rouges qui s’étaient réfugiés dans un restaurant de la rue Saint-Denis, avait aspergé de poivre de Cayenne à la grandeur tous les clients tranquilles qui s’étaient attablés à la terrasse. Des clients paniqués couraient en tout sens devant tant de hargne policière, des clients aux yeux qui brûlaient. Il fallait se protéger de la police qui elle, doit théoriquement nous protéger. Le monde à l’envers. Non, mais est-ce que ça prend une commission coûteuse pour savoir quoi en penser?

Ou comme l’émeute de Victoriaville où la SQ a tiré des balles dures en plastique, dont une a fait perdre un œil à un manifestant. De mémoire de manifestant on n'avait jamais vu autant de violence policière si concentrée. La province toute entière était apeurée devant un tel comportement qui annonçait les pires lendemains. Non vraiment, encore un autre exemple de gaspillage gouvernemental. C’est certain que Serge Ménard pourra faire de beaux cadeaux à sa famille aux Fêtes sur notre bras. Et s’il prolonge de quelques mois, les proches auront droit à Pâques à des lapins géants en pur chocolat Godiva, commande spéciale faite en Suisse. On ne s’interdit rien quand c’est nous les surtaxés qui réglons tous les excès.

MARCEL CÔTÉ, DU SABLE DANS L’ENGRENAGE