MAGOUILLES $$ ENTRE HÔPITAUX ET PHARMAS

 

Pour se détendre le soir sous la lampe de chevet, le premier ministre Philippe Couillard devrait lire scrupuleusement chaque page des rapports du Vérificateur général du Québec, qui ont l’art de débusquer les gaspillages de toutes sortes. Et pourtant, que de trouvailles. Rien qu’au chapitre de l’achat des médicaments par les hôpitaux, on trouve de pures horreurs administratives qui coûtent une beurrée aux contribuables. Voyons un peu de quoi il en retourne.

DE ONZE FOURNISSEURS À QUATRE

On apprend que dans l’industrie pharmaceutique, il y a eu de grandes restructurations. Et que de onze pharmaceutiques qui faisaient affaires avec nos hôpitaux pour la vente des médicaments, on est passé à quatre grands groupes. Évidemment, au niveau de la compétition, ça diminue largement la possibilité de faire jouer la concurrence. De là à parler de cartel, il n’y a qu’un pas, mais le Vérificateur général n’a rien vu de semblable. Au contraire, il y aurait même des écarts de prix considérables allant jusqu’à 892%. Oui, vous avez bien lu.

REFUS D’APPELS D’OFFRES

Ce qui est troublant, c’est que les compagnies pharmaceutiques refusent de se soumettre à des appels d’offres. Une telle obstruction empêche d’avoir de bons prix. Par conséquent, les hôpitaux se voient facturés à gros prix, et qui pait en bout de piste? Vous et moi. En plus, s’il y avait un acheteur unique, ça forcerait les pharmacos à revoir leurs prix. Exemple, si vous êtes un acheteur unique comme Walmart, vous imposez votre prix d’achat aux fournisseurs, moyennant que vous leur permettiez d’avoir accès à un vaste marché de vente. Québec Solidaire a proposé la création d’un guichet unique d’achat des médicaments, qui pourrait s’appeler Pharma-Québec. Le parti prétend que le ministère de la Santé ferait des épargnes à hauteur de 2,3 G?. Mais le message n’a pas été entendu.

RISTOURNES BIZARRES

Et avec leur culture du cadeau, les pharmaceutiques récompensent ceux qui veulent faire affaire avec elles. C’et ainsi que le Vérificateur général a pointé du doigt l’une d’elles, qui a fait trois « dons » de 4 500$ à l’hôpital Santa Cabrini pour des activités… àl’extérieur de la province. Le chien de garde de l’État parle même de ristournes illégales!

COMME QUOI QUAND ON NE VEUT RIEN VOIR

Voyez, je vous fais la preuve qu'en gérant les finances au plus près, on peut d’un seul coup sauver des milliards de dollars. L’an passé les hôpitaux du Québec on acheté pour 639 M$ de médicaments. C’est 5,3% de leur budget de fonctionnement. Et les coûts à ce chapitre sont constamment en hausse. Belle occasion de prendre la chose au sérieux et de cesser de dire aux Québécois que c’est à eux de faire des sacrifices. Les mauvais exemples viennent essentiellement d’en haut.

J’ai toujours dit que les contribuables ne sont pour rien en ce qui a trait au déficit de la province. Les gaspillages et les combines qui se poursuivent toujours plongent encore plus la dette publique. Tant que le premier ministre ne passera pas un coup de balai dans ce ministère qu’il connaît bien pour avoir été à sa tête, il n’y aura rien de bon à tirer de l’actuel gouvernement qui, à son tour, comme ses prédécesseurs, ne parle que pour rien dire.

LES OPINIONS EXPRIMÉES SONT CELLES DE L’AUTEUR ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CELLES DU PORTAIL DU GRAND MONTRÉAL LAMETROPOLE.COM

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