POURQUOI CODERRE

 

C’est tout juste si on ne nous a pas accusés de vendre notre âme au diable. D’autres, plus modérés, brandissaient des règles d’éthiques et de distance nécessaire. Bref, ces voix se sont exprimées dans nos espaces. Car je rappellerai ici, comme je l’ai souvent répété auparavant, Le Journal et Le Portail du Grand Montréal LaMetropole.com sont une tribune d’expression populaire. Avec une nette préférence pour les petits, les particuliers et les commerçants qui se trouvent aux prises avec des administrations entêtées.

Je reviens donc à la raison qui a motivé notre choix de soutenir Denis Coderre. Non pas qu’il soit absolument et en tout temps le meilleur. On est toujours le meilleur du moment présent, jusqu’à ce qu’on trébuche. Le nouveau maire lui-même, au soir de sa victoire, a demandé aux gens de l’excuser à l’avance des erreurs qu’il pourrait commettre. C’est qu’après tout ce que la Ville a connu, il faut une voix forte. Et le nouvel occupant du siège de maire est un fort en gueule quand vient le moment de le faire.

Comme Montréal a absolument besoin d’un nouveau pacte fiscal pour aller chercher de l’argent ailleurs que dans nos poches, il est le gars d’expérience capable de trouver les mots pour se faire entendre, tant à Québec qu’à Ottawa.

LA TRADITION DE SE PRONONCER

Peu de temps après que nous eûmes pris parti pour Denis Coderre, La Presse et The Gazette ont suivi. Le Devoir, lui, a porté son choix sur Richard Bergeron. Ils ont donc ouvertement prôné un candidat. Est-ce à dire que ça engage la dépendance de leur rédaction? Pas du tout, y compris chez nous. D’ailleurs, l’éditorialiste en chef de la Presse, André Pratte, après avoir exprimé l’appui du quotidien, a justifié le geste comme suit, et je le cite, car c’est très éclairant: « Cette pratique est courante dans les grands quotidiens d’Amérique du Nord. Il s’agit même d’une tradition. La raison en est simple: le travail des éditorialistes étant de prendre quotidiennement position dans les débats agitant la société, il serait illogique qu’ils restent sur la touche lorsqu'arrive le débat qui est l’aboutissement de tous les autres, la campagne électorale.

Il faut rappeler que cette prise de position n’engage que l’éditorialiste en chef, qui s’exprime au nom de la haute direction du journal. La direction de l’information et les journalistes de La Presse conservent évidemment toute leur objectivité et leur indépendance. » J’aurais pu écrire exactement la même chose nous concernant. C’est si vrai, que le jour où nous avons exprimé notre choix en faveur de l’Équipe Coderre, nous avions un de nos blogueurs, Samuel Bricault, qui s’indignait à la perspective de voir débarquer cet homme dans l’arène. Nous lui avons laissé le loisir d’exprimer le fond de sa pensée, tout comme les opposants à notre engagement ont eu droit au chapitre.

PAS DE CHÈQUE EN BLANC

C’est la noblesse de notre métier de nous mettre au service de la démocratie. Notre engagement n’est pas de l’aveuglement. Et c’est pour cette raison que nous ne signons pas de chèque en blanc. La nouvelle administration municipale montréalaise sera jugée à son mérite. Je me devais de livrer le fond de ma pensée à ce sujet, compte tenu que j’ai à cœur de lire ce qu’on dit de notre média. La liberté d’écrire le fond de sa pensée sera toujours la bienvenue chez nous.

FÉLICITATIONS AUX AUTRES

Je ne peux résister à l’envie de remercier les Mélanie Joly, Richard Bergeron et Marcel Côté, pour avoir rendu ce scrutin palpitant. Je fraternise avec ceux qui ont fait l’expérience de la défaite. Ce n’est jamais plaisant. Qu’il leur soit accordé de pouvoir servir encore la chose publique par d’autres canaux. Au moment d’écrire ces lignes, les Joly et Bergeron réfléchissent à leur futur. Nous souhaitons, à La Métropole, tout particulièrement à M. Bergeron, qu’il mesure la part d’utilité qu’il aura à bien jouer son rôle d’opposant ou de collaborateur, selon qu’il voudra prêter main forte ou non au maire dans un esprit de respect à défaut de collégialité.

Les mois à venir seront cruciaux, car Montréal a inutilement souffert. Tous, victorieux ou opposants, ont proclamé la main sur le cœur qu’ils allaient travailler pour le bien commun. Montréal en a bien besoin.

LA PRESSE VOTE CODERRE

LE DEVOIR POUR BERGERON

LA MÉTROPOLE VOTE DENIS CODERRE

PAS CODERRE POUR L’AMOUR DE DIEU!