SUITE À L'AFFAIRE DANIEL BRETON

LA JUGEOTTE ET LA LANGUE

Nous avons donc fait le récit des événements, tels qu'ils se sont déroulés. Ce qui nous a valu des milliers de clics. Mais surtout des commentaires, que vous pouvez lire. Dans un premier temps, on reproche au journaliste de ne pas s’être donné la peine de demander au préalable la permission. Daniel Rolland célèbre quarante ans de métier cette année, tout comme notre photographe. Ils en ont vu d’autres. Mais aux dires de ce dernier, jamais connu une telle poltronnerie comme celle exercée par le gérant. On sait que dans bien des cas, ce règlement des chaînes de restauration a été établi pour protéger l’intimité des clients.

Par exemple, un couple que l’on aurait vu derrière le député Breton, un homme marié et son amant. Et l’épouse légitime du monsieur en question qui se demande qui est ce garçon avec son époux. On veut donc éviter des ennuis possibles pour la clientèle. Mais dans ce cas, nos collègues s’étaient installés dans le fond du café, loin des gens, avec un cadrage asse serré du député. On n’a pas senti, dans ces conditions, le besoin de demander une permission spécifique. Encore que l’on comprenne le pourquoi du règlement.

EN FRANÇAIS SVP

Mais ce qui a choqué M. Breton, le journaliste et le photographe, c’était l’impossibilité de se faire comprendre en français. Et en plus, de faire preuve de zèle. Le gérant aurait pu tout aussi bien offrir de monter à la mezzanine, qui était inoccupée. Non, il fallait partir… et en anglais. Et deuxième observation issue des commentaires que vous avez fait, c’est que l’on voit que le sujet de la préservation du français vous tient à cœur. On n’a pas cherché à gonfler l’affaire, simplement de s’en tenir aux faits.

EXCUSES RENDUES

Très tard en soirée, on a reçu parmi les commentaires ce qui nous semble être une excuse de l’entreprise. À tout le moins, je reprends le passage qui nous concerne :

"Nous avons pris connaissance de l'article publié dans le journal la Métropole. Nous souhaitons offrir toutes nos excuses au député Daniel Breton et à l'équipe du Journal la Métropole pour le malheureux incident s'étant produit dans une de nos succursales. Ceci ne reflète en aucun cas les politiques de notre chaîne. Nous prenons la situation très au sérieux et effectuerons les suivis nécessaires. Merci"

NOUS ACCEPTONS VOS EXCUSES

Nous acceptons vos excuses, mais de grâce, offrez un cours de français à votre personnel. Là-dessus il faut se montrer inflexible, sinon on revivra le syndrome d’Eaton dans les années cinquante, où le personnel vous demandait de parler « speak white ».

UNE ÉLECTION SURTOUT DE CHANGEMENT

Ce qu’il faut retenir de l’élection qui a porté au pouvoir le Parti Québécois minoritaire, c’est non pas un désir de souveraineté, ça les gens ne veulent plus en entendre parler, mais surtout un souhait de changement. On n’a plus Charest dans le décor, c’est un énorme morceau. Puis on voulait aussi abolir la loi 78 et instaurer le gel des frais de scolarité. Mme Marois a indiqué qu’elle s’emploierait à répondre positivement à ces deux demandes en agissant par voie de décret. C’est un plus. Le référendum, oubliez ça pour un petit bout de temps. Moi-même je m’engage à ne pas en reparler avant les calendes grecques. Apprécions dans l’immédiat la bonne gouvernance que va nous offrir le gouvernement Marois.

Et surtout elle s’est engagée à renforcer la loi 101. Oui, car il ne faut pas que des situations désolantes comme celle du Café Dépôt ne se reproduisent tout simplement par la faute du personnel qui ignore la langue parlée par 80% de la population du Québec.

LE DÉPUTÉ PÉQUISTE DANIEL BRETON EXPULSÉ D'UN CAFÉ DÉPÔT