UN GROS BEU SUR LA MAIN

 

Ça se passe sur le boulevard Saint-Laurent, mercredi soir dernier, autour de 23 heures. Ils sont une vingtaine de jeunes à sortir d’un cinéma. Deux d’entre eux sont surpris à consommer de la bière sur le trottoir par des policiers qui les mettent à l’amende. Le ton monte. Pendant ce temps, un individu va filmer la scène ,qui a été très regardée hier sur YouTube. Et qu’est-ce qu’on voit? Un jeune fait de la résistance. Vous avez une policière assez lâche qui le matraque aux jambes avec son bâton télescopique.

Puis tout à fait gratuitement, parce que monsieur ose rouspéter, elle lui vaporise du poivre de cayenne dans les yeux. Vous pouvez imaginer la brûlure. Une de ses copines veut lui apporter secours. Et c’est là qu’un autre policier se saisit d’elle et l’envoie valser à toute raideur contre une borne de stationnement sur laquelle est accroché un vélo. Et en plus on se met à l’engueuler… On demande ensuite au jeune aspergé de passer ses mains derrière pour être menotté et il s’offusque. C’est normal, il a les yeux endoloris. Interrogé après coup sur la justification d’un tel comportement, un porte-parole du SPVM a déclaré « que l’agent n’avait d’autre choix que d’utiliser la force pour le déloger devant sa résistance passive ».



Et pire encore, c’est l’inspecteur chef Patrick Lalonde qui y va d’un commentaire tellement méprisant; jugez-en vous-même : « On a l’obligation de décontaminer les individus ». Mais qu’est-ce qu’il veut dire? Que les citoyens sont de la vermine? Appréciez le propos comme vous le voudrez. On aura beau dire, les policiers du poste 38 se sont comportés comme de vrais énervés. Et c’est d’autant plus dégoûtant qu’il faut reconnaître que depuis plusieurs années, en fait depuis le règne de l’ancien directeur Jacques Duchesneau, la police de Montréal a amélioré grandement ses standards de proximité avec la population.

Surtout depuis l’instauration du concept de police de quartier. L’arrivée des femmes policières aussi a changé la donne. Car plus de 60% des appels le sont pour des problèmes de violence conjugale. Donc un tandem policier et policière dans une auto-patrouille peut aider à calmer le jeu. Mais quand on voit ce qui est arrivé sur ces images éloquentes, on se rend compte qu’il faut demeurer vigilant et qu’on n’est pas à l’abri d’une bavure. Et je comprends d’autant plus mal cette attitude quand on sait qu’aujourd’hui, les gens sont tous munis de petites caméras fixées à leur cellulaire et peuvent avoir des preuves irréfutables des exactions commises.

Disons que pour ma part, je ne m’ennuie pas du temps où la police te sacrait un coup de poing en pleine face avant de te demander ton nom…

FERRANDEZ TUE LE COMMERCE SUR LE PLATEAU
                                                    
Il a beau crier sur la place publique que nous, les méchants médias, régressons au lieu de colporter les merveilleuses réalisations du maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, qui entend réduire la circulation. Bien savez-vous quoi? J’enfonce le clou en disant que loin d’applaudir à toutes les initiatives bipolaires de Luc Ferrandez, je puis vous garantir qu’il est en train de tuer la vitalité de la vie commerciale sur le Plateau. J’ai des commerçants et des citoyens qui se plaignent, les premiers de la baisse de leur clientèle et les seconds de ne plus être motivés à se rendre dans le quartier.



Il y a tellement de changements. En mai, le maire établissait des rues à sens unique dans telle direction. Devant le tollé, hop on reconfigure la circulation. Non mais allez-vous cesser de jouer au fou? Les gens ne parviennent plus à vous suivre et bientôt, il leur faudra consulter chaque semaine la carte des rues de votre arrondissement et de ses modifications. Sans compter qu’en plus des folies de Ferrandez, ajoutez les nombreux chantiers comme il y a en a partout à Montréal. Le Plateau est traversé chaque jour par 630 000 automobilistes. Et 11 000 du secteur immédiat sont affectés directement par ces réaffectations routières.

Maintenant il n’est plus rare de voir des commerces fermer. Ça ne se voyait à peu près pas dans ce quartier branché. Là, ça augmente dangereusement. J’ai entendu parler d’une dizaine d’abandons de commerces cette année. Qu’attendez-vous, Luc Ferrandez? Ce serait le temps de prendre vos comprimés et de vous calmer le pompon. Parce que la grogne est en hausse et quand les marchands ne sont pas de votre bord, ce sont les plus dangereux opposants qui soient. Si vous souhaitez vous faire réélire, écoutez la classe marchande. Pour preuve de leur influence, souvenez-vous que tous les conseillers municipaux du maire Jean Drapeau étaient des commerçants.

Ce n’était pas un hasard. C’est qu’ils étaient directement sur le terrain du peuple. Ils pouvaient autant faire passer le message du maire que d’être à l’écoute des plaintes qui remontaient à lui. Si vous oubliez ça, je vous annonce, M. Ferrandez, que vous serez non seulement cuit au prochain scrutin, mais carbonisé.