Jeudi, 5 mai 2011

LA MAFIA DU PÉTROLE EN VEUT PLUS

par

Automobilistes et utilisateurs du transport en commun, ne vous fiez pas aux belles intentions du Parti Québécois, qui demande un prix plafond des coûts du carburant.

 

L’intention de Pauline Marois est louable en soi, mais ne nous prenez pas pour des valises. Je me souviens de la lutte du défunt ministre des Ressources naturelles, Claude Béchard, qui avait fait une virulente sortie contre les pétrolières en 2007, selon laquelle ces dernières n’avaient aucune raison non seulement d’augmenter de façon significative les prix à la pompe, mais d’afficher des prix aussi différents d’une région à l’autre.  L’ex-ministre libéral en avait fait son principal enjeu. Les citoyens avaient confiance.

Et pourtant, rien n’a changé. La valse des prix vers la hausse se poursuit de plus belle. Claude Béchard fut impuissant face à ces géants en dépit du poste ministériel qu’il occupait. C’est donc dire que les gouvernements croient ou veulent nous faire croire qu’ils sont en mesure de prendre les décisions pour favoriser le consommateur. Mais c’est faux. Ce sont pas les ministres qui détiennent les ficelles du réel pouvoir. Ce sont des magnats de la haute finance qui gèrent comme bon leur semble et en toute discrétion.

Au premier trimestre 2011, Exxon a enregistré 10,7 G$ en profits, en hausse de 69 % par rapport à la même période l’an dernier. Chez Shell, les profits furent de 6,3 G$, une hausse de 30 % malgré une baisse de production. C’est scandaleux quand on sait que des milliers de contribuables ont peine à joindre les deux bouts. Il n’y a pas de doute que les pétrolières doivent contribuer sérieusement à la diminution des déficits gouvernementaux. À mon avis, cela doit passer par une augmentation de leurs impôts pour mieux répartir la richesse collective.

Vous allez me dire que ça sent le discours néo-démocrate, mais bon. Je ne m’attends pas à de grandes surprises puisque les conservateurs sont maintenant majoritaires pour quatre ans et que leur plate-forme est bien connue à ce chapitre. Il n’y a pas d’espoir. Toutefois, Québec pourrait toujours imposer un moratoire sur la hausse de ses taxes du prix à la pompe. Ce serait déjà un bon départ et un exemple à donner au fédéral parce que saviez-vous, M. Charest, que les consommateurs étouffent présentement?

Pas plus tard que cette semaine, le porte-parole de l’Opposition officielle en matière de protection des consommateurs, François Rebello, a demandé au gouvernement Charest de prendre tous les moyens nécessaires pour limiter les impacts des hausses du prix de l’essence. À son avis, il en coûtera 1 000 $ de plus en 2011 pour chaque famille québécoise à un prix de 1,42 $ le litre. M. Rebello, je comprends votre démarche, vous faites du bon travail, mais ne soyez pas dupe. Vous savez que la partie est perdue d’avance.

Vous n’êtes pas le premier et ne serez pas le dernier à agir de la sorte. Claude Béchard en avait déjà fait la démonstration et ça n’a pas marché. On sait tous que les prix vont inexorablement grimper au fil des ans en raison des réserves mondiales qui diminuent, de la forte demande des pays émergents et de la soif des pétrolières. En attendant M. Rebello, votre discours devrait plutôt porter sur les taxes du carburant. Là au moins, Québec en a le contrôle.

PARTI QUÉBÉCOIS

OPPOSITION OFFICIELLE

Soyez le premier à réagir à cet article.
Nom (pseudo)
Courriel (non-divulgé)
Lien Youtube
Réagissez à cet article.
Je désire m'inscrire à l'infolettre La Métropole.
Saisir les 5 caractères
ok