Jeudi, 16 juin 2011

LE PONT MERCIER MENACÉ DE S’ÉCROULER ?

par
Photo : Benoit Malenfant

C’est déconcertant. Après des travaux d’urgence les fins de semaine sur le pont Champlain, voilà maintenant que les autorités doivent fermer le pont Mercier, direction ouest, jusqu’à la fin du mois d’août.

 

De toute évidence, il y a un manque sérieux de planification dans la gestion de l’entretien des ponts. Commençons par le pont Champlain. Il aura bientôt atteint sa limite de durée de vie utile. Pourquoi ne pas avoir songé à construire un autre pont reliant la Rive-Sud à Montréal dans les années 1990? Les ingénieurs disent qu’il faut prévoir au moins dix ans pour la construction d’un tel projet. Quelqu’un quelque part n’a pas fait son travail. Et l’histoire se répète cette fois-ci avec le pont Mercier. La compétence et le souci de construire de nouveaux ponts ne figurent manifestement pas à l’agenda.

Rapiécer coûte moins cher que d’ériger de nouvelles structures. Mais il y a une fin à cela. Et nous y sommes rendus. La fermeture du pont Mercier a tellement été prise au sérieux que le ministre des Transports, Sam Hamad, a même dû annuler sa rencontre avec ses collègues au Conseil des ministres pour venir rencontrer la presse. Imaginez, les autorités ont découvert qu'une dizaine de goussets faisant partie de la structure métallique de soutien du pont étaient endommagés et qu'ils ne présentent plus la capacité de support requise.

Souvenez-vous que la faiblesse des goussets nouvellement installés sur le pont en acier de Minneapolis avait été mise en cause lors de son effondrement dans le Mississippi, en 2007. Treize personnes ont trouvé la mort dans cette tragédie.  Il y a de quoi être inquiet! Quelle autre tuile va nous tomber sur la tête? Le ministre Hamad a beau dire que la sécurité demeure sa priorité, mais des infrastructures vitales qui montrent des signes de fatigue indiquent généralement le début de la fin. Qui plus est, les camionneurs ne peuvent plus emprunter le pont Mercier vers Châteauguay, du fait que les garde-fous pourraient céder en cas d’impact.

Est-ce qu’on attend une catastrophe majeure, des pertes de vie, pour décider enfin de procéder à la construction d’au moins un nouveau pont? La seule bonne nouvelle réside dans le fait que bon nombre d’automobilistes vont probablement changer leurs habitudes de vie en adoptant le transport collectif comme le train de banlieue. Seulement sur le pont Mercier, on évalue à 80 000 le nombre de véhicules par jour. Déjà que le pont Champlain est fortement congestionné, je n’ose même pas imaginer à quoi va ressembler la situation aux abords des autres ponts et des voies rapides à Montréal cet été.

PONT MERCIER  

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