Dans le groupe on retrouvait des noms connus comme Bobby Bazini, Sylvain Cossette, Andrée Waters, Coral Egan, Éric Lapointe et Gregory Charles, et aux dires de certains critiques, appréciés des Québécois. Les billets étaient en vente au coût de 20 $ et la salle a une capacité d’un peu plus de 2 000 places. Avec cette brochette d’artistes et l’importance de la cause, on pouvait penser que la salle allait être pleine à craquer. Mais non. Un maigre 300 personnes se sont déplacées.

C’est ce qu’on appelle un fiasco, une défaite, ou pire, un échec sur toute la ligne. Pourquoi une telle débandade? Est-ce que nous, Québécois, avons jeté aux poubelles notre solidarité? Ou encore,  est-ce qu’il y a moins d’exotisme à aider des gens de chez-nous, les deux pieds dans l’eau depuis plusieurs semaines, que les victimes d’un  tremblement de terre ou encore des pays victimes d’un tsunami? Est-ce qu’on serait rendu à ce point indifférent aux malheurs des gens de chez-nous?

D’accord, c’était un mercredi soir et les enfants n’ont pas encore terminé l’école. Maigre argument, diront certains. Peut-être, aussi, que l’auréole des artistes n’a plus le même impact dans la population. On est peut-être tanné aussi de la formule des spectacles de levée de fonds, des téléthons ou encore de toutes les manifestations artistiques où les artistes donnent l’impression d’être en promotion sous l’habit de la solidarité.

UNE NOUVELLE SOLIDARITÉ

La qualité de vie des gens a changé. Je ne l’apprends à personne. La classe moyenne est étranglée. Des factures, des comptes et un peu de repos, et… go go le boulot recommence. Et bientôt, surprise, on va annoncer une augmentation du taux hypothécaire. Bravo! Qu’est-ce qui reste maintenant dans nos poches? Du temps. Et déjà… c’est faire preuve d’optimisme.

Les 11 et 12 juin prochains, SOS Montérégie organise une grande une corvée de nettoyage des zones inondées de la Montérégie. Surprise : des milliers de gens se sont manifestés pour donner un coup de main. Rien de compliqué. Seulement un mélange de temps et d’énergie. Aucune demande d’argent. Non. L’invitation disait seulement : « Venez aider! »  Autrefois, on disait la même chose. La solidarité s’exprimait sous cette forme : venez aider. Tout le monde avait conscience que les temps étaient difficiles et qu’il fallait se serrer les coudes. Alors on donnait du temps et de l’énergie. Peut-être que nous en sommes nous rendu là… dans notre capacité de donner.

Une autre chose, ce serait bien de voir des humoristes, des chanteurs et même des politiciens, les deux pieds dans l’eau – les mains aussi – en train d’aider des sinistrés dans le grand nettoyage. L’invitation est ouverte pour tout le monde. À tous d’être solidaires!