BELL ÉCRIT N’IMPORTE QUOI... EN TRÈS PETIT

 

Non mais ce n’est pas de la tarte. Au recto, vous avez l’offre qui gravite autour de 79$ je crois (avec eux ça varie si souvent) pour le trio Internet, câble télé et téléphonie. Ç'a l’air alléchant. Mais si vous avez suivi l’historique d’horreurs de Bell, vous savez que les factures que vous recevrez ne ressembleront jamais à ce qui vous aura été présenté au préalable. Et parce que n’aviez pas de télescope sous la main ou à défaut un puissant microscope électronique pour lire au verso les fameuses conditions, vous allez être confrontés à de méchantes surprises.


MODIFIÉ EN TOUT TEMPS

C’est la première ligne de ce paragraphe immonde, rédigé avec les plus petits caractères d’imprimerie qui soient. Et voici la première ligne, la seule compréhensible, où on peut lire si on y parvient: « Toute partie du programme Forfait  de Bell peut être modifiée, annulée ou résiliée en tout temps. » Bref, ils ne sont même pas foutus de tenir leurs promesses. Quand j’ai vu la petitesse de la typographie, je me suis tout de suite demandé s’ils ont pensé un instant que les gens n’ont pas forcément une vision parfaite, leur permettant de lire dans les meilleures conditions les subtilités juridiques incluses dans le libellé, faites exprès pour vous mêler.



MÊME LES AVOCATS EN PERDENT LEUR LATIN

Je croyais qu’on avait réussi à interdire le recours à ces trop petits caractères afin de protéger le consommateur. Mais non. La pratique continue encore. Je ne sais pas si vous avez vu la Facture, avec Pierre Craig, où justement on a pris un cas d’espèce avec un contrat de ce genre qu’on a soumis à des étudiants en droit qui venaient de compléter un cours sur les contrats. Leur professeur a admis avoir consacré une heure trente à tenter de comprendre le sens du texte. Quand elle y est parvenue, elle a soumis le document à ses élèves, en leur demandant d’en donner l’interprétation la plus claire possible. Le résultat a été catastrophique. Même les futurs avocats en ont perdu leur latin. Imaginez le commun des mortels qui cherche à comprendre ce que ça veut dire.

Les gouvernements devraient interdire formellement de un, la rédaction en si petits caractères, et de deux, que la formulation soit compréhensible au plus grand nombre. Sinon, c’est toujours la grosse entreprise qui l’emporte. Et allez-vous vous rendre en Cour suprême parce que vous contestez à Bell le 3$ en plus sur votre facture dont vous cherchez la provenance? Bien sûr que non. Et Bell, comme d’autres qui usent de tels procédés déloyaux, continue son petit bonhomme de chemin. Les autorités gouvernementales les laissent agir comme bon leur semble. On ne protège même pas le petit peuple d’arnaques possibles.

L’HÔTEL DE VILLE SE PREND POUR LA MAISON-BLANCHE

En fin de journée hier, je me suis rendu à l’hôtel de Ville de Montréal pour le lancement du livre sur le bonheur signé Sœur Angèle, véritable « jumping bean ». Va-t-elle enfin se calmer un jour? On croyait devoir entrer par la porte principale, mais le syndrome terroriste de Harper a atteint la mairie. Il a fallu passer par une porte de côté et là, on a été accueilli par près d’une dizaine de policiers qui t’accueillent (toi le visiteur ou payeur de taxes) comme si tu étais un intrus.

On a dû vider nos poches, passer ensuite au scanner. Et ils avaient de ces gueules, nos agents aux pantalons bariolés style surplus de l’armée. C’était fort désagréable. Même la relationniste était embêtée par ce déploiement totalement inutile, absurde et coûteux. À une autre réception, celle du lancement de Denise Bombardier au Musée de la Pointe-à-Callières, voilà t’y pas qu’arrive le maire Coderre.

Je ne me suis pas gêné pour lui dire à quel point ça m’irritait, cette sécurité démesurée. Lui demandant si on ne se prenait pour la Maison-Blanche. Il a une technique éprouvée le maire, il vous écoute mais est très content d’être happé par un autre invité, ce qui lui laisse juste le temps de vous livrer une petite phrase rassurante. Et ce qu’il a eu le temps de me dire, c’est de ne pas m’en faire, que ça ne durera pas. J’espère, car ça ne nous ressemble pas du tout. Il y a assez d’Ebola qui énerve du monde, n’ajoutez pas le nouveau virus, j’ai nommé les lubies de Harper.

L’hôtel de Ville, c’est aussi en quelque sorte la maison du citoyen. On a toujours eu un bel accès au hall magnifique, avec un excellent gardiennage. De sorte que ce n’était pas une passoire. J’ai vu sur une bande passante hier qu’on a arrêté un rôdeur au comportement bizarre près de la mairie, qui voulait voir le maire. Ça c’est de la petite routine, car des fêlés du ciboulot, faut s’habituer, leur présence va en augmentant. C’est même devenu emblématique de Montréal, un asile à ciel ouvert.

On a juste a mieux protéger l’accès aux entrées sans être obligés de maintenir un détachement de policiers comme hier. Je compte que le maire mettra bientôt fin à ce cirque. À Ottawa on peut comprendre, le gouvernement est dirigé par un déviant compulsif de l’autodéfense, mais à Montréal, lâchez-nous avec les bibittes conservatrices.

LES OPINIONS EXPRIMÉES SONT CELLES DE L’AUTEUR ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CELLES DU PORTAIL DU GRAND MONTRÉAL LAMETROPOLE.COM

CET ARTICLE EST VIRAL

ON FAIT DUR DEVANT LES CHINOIS