Hier je me rendais à un coquetel au bistro les Sœurs Grises rue McGill. En passant devant l’hôtel W j’ai remarqué une roulotte de bouffe de rue. J’avais entendu dire que l’année dernière on avait salué l’initiative, mais que les prix étaient nettement prohibitifs. Eh bien j’ai l’honneur de vous annoncer que ça n’a pas baissé, loin de là. Pour preuve, à cette roulotte, on affichait, tenez-vous bien, un cheeseburger à 7,50$. Oui, vous avez bien lu, c’est le bon montant.

J’en ai déduit immédiatement une chose, c’est que pour attendrir cette viande de bœuf on a probablement fait baisser la tension à l’abattoir en racontant au bœuf des blagues plates de Gilles Latulippe juste avant de lui asséner le coup de grâce et par surprise. Le bovidé serait donc mort en souriant. Comment expliquer alors qu’on mette en vente un pareil burger, le plus simple de la panoplie, à un prix si exagéré? Le tenancier risque de nous faire passer auprès des touristes pour une bande de crosseurs. PARALLAX

A LA DÉFENSE DES RESTAURATEURS

A défaut de ce genre de bœuf, les restaurateurs en ce moment mangent plutôt de la vache enragée. J’en connais des légions qui attendent le client, même le vendredi soir. Et ce ne sont pas des bouibouis. Avec souvent des chefs fraîchement émoulus de l’école d’hôtellerie. Du genre à faire toute une architecture avec un tout petit canapé. C’est bien beau. Mais ce qu’il faut c’est du bœuf pas cher et des clients. Le problème c’est qu’on ne trouve ni un ni l’autre. Le bœuf coûte maintenant un bras, et le client est surendetté et doit rembourser sa carte de crédit s’il veut une sortie avec sa belle et espérer de mademoiselle une pipette improbable à la fin de la soirée. Mais ça c’est une autre histoire.

Retenons pour les fins de ce blog que les restaurateurs en arrachent. Et nous à La Métropole on est très proche des restaurateurs qui nous font la faveur de s’annoncer chez nous. On ne porte pas de lunettes roses. On sait qu’il paie des loyers exorbitants, et se font fourrer (je ne vois pas d’autre verbe) avec des taxes municipales toutes aussi exorbitantes, sans compter la multitude de permis selon que tu as une terrasse ou que tes chiottes ne cadrent pas avec la Régie du bâtiment. En général le ratio veuille que le restaurateur espère tirer un profit de 10 cents par dollars. Il n’y parvient même plus.

LIMITONS LA BOUFFE DE RUE

Monsieur Coderre vous avez exprimé que se manifeste la libre entreprise en ce qui concerne l’octroi de permis de bouffe de rue. Avec des roulottes à tout vent. Même si je ne suis pas votre conseiller, je vous offre ce conseil gratuit, après tout on est du même monde. Je vous préviendrais de bien respecter les restaurateurs. Pourquoi? Parce que s’ils sont mécontents, ils seront les premiers à vous faire une sale réputation dans la population, donc des électeurs potentiels. Le jeu en vaut-il la chandelle de trop favorisé des bouffes de rue avec des menus aux prix de fous? Et qui ne seront en opération que durant la belle saison?

Tandis que les restaurateurs, eux, paient des taxes à longueur d’année. Le mieux c’est qu’on puisse maintenir le statu quo comme l’an dernier. Maintenant, si ces restaurateurs ambulants entubent le populo, c’est pas de mes oignons. Après tout, qui les bouffent ces burgers à 7,50$. Moi à ce prix je vous offrirais plutôt un burger au foie gras avec salade mesclun au dessus et en dessous du pâté et j’offrirais en prime une frite. On est loin des bons hot dog de New York vendus sur le trottoir à des prix raisonnables.

Ici c’est une gang de bobos qui se sont emparés de Montréal côté bouffe de rue, et qui se croît à Antibes ou Juan-les-Pins. Non m’sieurs dames, vous êtes à Montréal avec des gens qui gagnent de biens petites paie. Alors lâchez-moi avec des cheeseburgers à près de huit dollars. Juste Denys Arcand qui peut se payer ça ici avec ses subventions. McDo n’est pas encore menacé.

LES OPINIONS EXPRIMÉES SONT CELLES DE L’AUTEUR ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CELLES DU PORTAIL DU GRAND MONTRÉAL LAMETROPOLE.COM

MON HÉROS P. K. SUBBAN

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