DÉRANGEZ LA POLICE LE MOINS POSSIBLE

 

En avril dernier, il y a un type qui se fait voler son ordinateur dans un café. Sans doute une inattention. Mais aujourd’hui les chapardeurs sont aussi futés et très rapides que des furets. Donc, quand le gars est retourné à sa place, hop le bidule avait disparu. Le lendemain, il se pointe au poste de police pour signaler le vol. C’est à peine si le policier au comptoir l’a encouragé à remplir le rapport, ajoutant qu’il avait peu de chances de le retrouver.

Taratata, en janvier qui suit, le volé, qui est doctorant en génie civil à l’École Polytechnique, s’est mis à recevoir des messages de son ordinateur d’origine grâce à un logiciel, le Dropbox. Et de fil en aiguille il a fini par repérer sa provenance et de ce fait a trouvé l’adresse où se trouvait son ordi volé.

ÇA SERT À RIEN

À nouveau notre homme est retourné au poste de police, leur disant qu’il avait enfin identifié la précieuse adresse. Pensez-vous que les policiers se sont précipités? Que non. On lui a signifié, tenez-vous bien, que ça ne servait à rien. Un sergent du SPVM, Laurent Gingras a, par après, dit entre autres à un média qui l’interrogeait là-dessus, qu’il s’était passé pas mal de temps entre le vol et le repérage. Et qu’un crime contre la propriété, ce n’était pas urgent.

Ça me rappelle une cinglée que j’avais comme locataire. Elle brutalisait verbalement ses enfants et j’avais appelé la police. Ils sont venus une première fois et aussitôt repartis, le manège reprenait. J’appelai à nouveau et on m’avait répondu: « Écoutez, allez-vous nous appeler comme ça tous les jours? ». Et j’ai répondu un gros oui, ajoutant qu’ils sont très bien payés pour faire le job, alors qu’ils bougent. Ils sont finalement venus en renfort et ç'a contribué à ce que cette marâtre disparaisse du décor.

Ailleurs, c’est à l’émission La Facture, où une propriétaire, désespérée par un locataire baveux qui ne payait plus son loyer depuis des lustres, avait contacté la police pour le faire expulser. Elle fut dirigée, bien sûr, vers la Régie. Mais il y a un élément que l’émission à mis de l’avant, c’est que le gars avait fraudé en donnant de fausses coordonnées. Et dans un cas de fraude, ça relève du criminel. Ça se passait à Gatineau. La journaliste de La Facture leur a mis cet élément sous le nez. Le policier interviewé a eu comme un léger haussement d’épaules. Non mais vraiment, c’est quoi cette police impuissante?

Les petits et grands criminels doivent rire à gorge déployée. Une grosse police à cinq cennes. Elle ne fait plus très peur à grand monde. Quel  monde. Ça me rappelle une photo que j’avais vue et qui remontait au début des années cinquante. On voyait un policier faire gentiment une remontrance à un petit bonhomme. Et on voyait que le gamin se tenait bien tranquille. Il se sentait vraiment petit devant l’autorité. Dans le contexte de maintenant le policier risquerait de se faire injurier par le garçonnet qui réclamerait peut-être même un avocat…

L’autorité n’y est plus. On n’en veut pas, donc il n’y en a pas. À ce rythme la police, qui passe beaucoup de temps à donner des tickets, et par ricochet devenue perceptrice de taxes, ne se déplacera que s’il y a un meurtre ou un tireur fou dans une école. Sinon ça ne vaut plus la peine de les déranger pour si peu. Le crime contre la propriété n’est vraiment pas une priorité. Alors les graffiteurs, petit conseil, donnez-vous en à cœur joie, c’est la Ville qui va obliger le propriétaire à faire laver son mur.

LES OPINIONS EXPRIMÉES SONT CELLES DE L’AUTEUR ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CELLES DU PORTAIL DU GRAND MONTRÉAL LAMETROPOLE.COM

L’ANUS DE MONTRÉAL