Vous avez vu la semaine dernière? Les commerçants du métro Berri-UQAM qui sont désespérés par la présence grandissante des itinérants qui commettent des petits larcins. Ainsi, au très joli Van Houtte récemment ouvert, le personnel se fait voler les pourboires et à la boutique Ardène à côté, pas une journée se passe sans qu’il y ait un vol de menus articles, une tuque, des mitaines et quoi encore. Et où est la police? Vous les voyez en masse durant les changements de quart, autour de 16h30. Il y en a plein. Après, plus un seul à l’horizon.

Moi-même, combien de fois j’ai repéré des cas de vandalisme. Je cherchais en vain à le signaler à un constable. Et on était pourtant à Berri, le carrefour central de la sécurité. Imaginez ailleurs, dans les autres stations.

Le parc Émilie-Gamelin, on n'en parle plus. Pour rien au monde j’irais m’étendre là dans l’herbe. Pour le moment c’est plus tranquille parce que le mercure freine les élans des pompons, mais attendez au dégel. Et je vous le prédis, ce sera un enfer l’été prochain. Mais même actuellement, vous avez toujours autour de l’édicule du métro des petits dealers, pour beaucoup des Blacks, qui semblent en avoir fait leur territoire. Ce sont donc les gangs de rue qui contrôlent le coin, succédant aux Hells.

Et parlant de gangs de rue, ce sont eux qui ont incendié la semaine dernière, en plein cœur du Village, la discothèque Pure, un repère de tous les malheurs humains où il y avait, dit-on, des batailles fréquentes. La succursale Pizza Pizza juste à côté est une perte totale. La bonne nouvelle là-dedans, c’est aussi la ruine pour le Peep show, qui était un point central de vente de drogue, connu des policiers, qui n’ont rien fait pour activer sa fermeture. Un véritable coupe-gorge rasé par les flammes. Et imaginez le chic Saint-Hubert qui a dû supporter après coup des odeurs de fumée. Ça aide le business fragile de la restauration…

Et puis il y a eu ces violences dans le Village, aux petites heures du matin, à la sortie des bars. Il semble qu’une surveillance accrue ait réglé le problème temporairement. Je dis bien temporairement, car dès que la vigilance sera en chute libre, les troubles vont recommencer. C’est pourquoi j’en appelle à un ménage complet et radical de toute la rue Sainte-Catherine, entre Berri et Papineau. Et ce n’est pas la première fois que j’en parle. Les tenants du statu quo me traitaient d’alarmiste. Mais maintenant la voix des commerçants se joint à la mienne.

Le 2 septembre 2010 et vous irez voir aux archives, je signais à propos du parc Émilie-Gamelin un blog intitulé Un asile à ciel ouvert et le 27 janvier dernier, j’écrivais dans cette colonne un autre blog, Les itinérants au fond on s’en fout. Là les gens commencent à être un peu plus conscientisés, car les méfaits se succèdent et la dangerosité est grandissante. Et en plus des itinérants dont on ne sait plus que faire, il y a un nombre inquiétant de malades mentaux gravement atteints. Prenez le cas d’Alain Magloire, ce forcené qui s’est précipité il y a quelques semaines sur une policière avec un marteau, en plein jour, près de la centrale d’autobus et abattu dans les circonstances que l’on sait. Mettez tout ça ensemble et le quartier est maintenant infréquentable.

HAUTEMENT DANGEREUX

Je déambule dans Montréal depuis toujours et je n’ai jamais eu peur, considérant la ville jusqu’ici assez sécure. Mais dès le coucher du soleil, je sors à toute vitesse du Village car tu ne sais jamais sur qui tu vas tomber. Trop de drogués, d’itinérants ou de malades mentaux. Il y en a 30 000 à Montréal, dont l’épicentre est dans le centre-sud. J’ai déjà décrit ici-même un vaste projet de serres gigantesques sur les terres gouvernementales, vers lesquelles on conduirait les récupérables vers des travaux collectifs très encadrés.

Les autres seraient immédiatement envoyés à L.-H. Lafontaine. Je vous le dis, en un mois seulement, dès après la construction des serres,  je règlerais le problème. Mais avez-vous vu ce qu’on a comme autorité? Faites-moi rire. Voyez juste le cas de Rambo sur la côte Nord, dont je reviendrai sur le sujet cette semaine. Et qu’on a laissé régner en roi et maître. Des entrepreneurs avaient pourtant fait des plaintes à des ministères. Aucune réponse. C’est ça l’autorité sous le règne de nos gouvernements actuels.

Dans le cas des itinérants et des polytoxicomanes, le mot à la mode utilisé par nos dirigeants est de les « accompagner ». Ça fait bien en bouche. Pour le moment je veux une escouade policière massive en permanence. On m’a rétorqué comme argument: « Oui mais on ne veut pas d’un État policier ». Comme m’a répondu le philosophe de Montréal, vous n’en voulez pas, de l’ordre? Vous aurez alors un é-tas de merde. C’est pour cela que j’utilise à bon escient le mot anus pour décrire le quartier. Vous avez là une concentration de merde sociale.

Et attention je ne parle pas des individus, qui sur un plan personnel méritent d’être pris en charge, mais d’un système social comme cette poussée vers la naissance alors qu’on n’est même pas responsable des enfants que l’on met au monde. Et qui se retrouvent à la rue pour cause de foyers familiaux malsains. Même notre éditeur a déjà raconté dans son blog qu’il s’est retrouvé lui-même à la rue pour cette même raison. Heureusement il fut récupéré à temps.

Mais que de concentration de malheurs dans un même espace. Comme citoyens nous voulons assurer notre sécurité. Nous n’avons pas à subir les conséquences de la vie affreuse des autres. Car c’est notre propre qualité de vie qui est menacée. Écoutez, même mon bon ami Gilles, qui a 80 ans et qui aimait bien allez retrouver ses amis dans le Village, s’interdit d’y aller. C’est dire. Est aveugle celui qui ne veut pas voir. Un dicton dans ce cas-ci qui est vrai plus que jamais.

LES OPINIONS EXPRIMÉES SONT CELLES DE L’AUTEUR ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CELLES DU PORTAIL DU GRAND MONTRÉAL LAMETROPOLE.COM

AMIR KHADIR, L’INTÉGRISTE DÉMASQUÉ