Moi, s’il y a un verbe que je ne peux plus entendre, c’est rationaliser. C’est le mot tendance. On l’applique à toutes sortes de domaines depuis 1980. C’est, pour certains, comme une obsession, il faut rationaliser à tout prix. C’est le grand syndrome à Postes Canada, où on joue avec les chiffres pour déclarer qu’on est gravement déficitaire. En réalité le déficit vient de la question du renflouement des fonds de pension, mais ça c’est un problème récurrent pour toute la fonction publique, qu’elle soit de l’échelon municipal, provincial ou fédéral.

Mais en soi, Postes Canada fait des profits et peut en faire plus. C’est certain qu’il y a moins de lettres qu’auparavant. Personne ne le contestera. Par contre, ce qui a changé pour le mieux et plus profitable pour le service des Postes que le petit timbre, c’est l’augmentation du volume des colis en raison de la croissance fulgurante de la vente en ligne. Et Postes Canada qui, au lieu de suivre le mouvement et qui aura besoin de personnel en conséquence, voilà qu’elle se met à faucher tout le service des postiers. Bande de malades.

NON À LEURS BOÎTES COMMUNAUTAIRES

Dans leur raisonnement farfelu, on a imaginé que les citoyens iraient désormais chercher leur courrier comme dans le temps des Belles Histoires des Pays d’En Haut ou en milieu rural. On devra se rendre par des temps arctiques comme on connaît, vieillards et impotents compris, à destination de boîtes communautaires.



La réaction des aînés a été unanime, pas question de sortir de chez soi quand on n’en a pas la capacité. Or, Stephen Harper, s’il a un sens minimum de flair politique, doit apprendre deux choses qui sont comme des vaches sacrées au pays et auxquelles tu ne touches jamais: les pensions des vieux et le sort des vieux. Si tu oses même songer à nuire à leur qualité de vie tu es fini politiquement.

Et je vous le dis, s’il persiste à vouloir réformer les Postes comme on l’a appris, c’est la fin de son règne et l’avènement de Justin Trudeau au pouvoir et par la grande porte. Et comme ce dernier est conseillé par deux vétérans, Jean Chrétien et Paul Martin, ceux-ci lui ont certainement appris qu’il tenait entre ses mains la carte maîtresse pour terrasser son adversaire.

OTTAWA NE FAIT QUE GASPILLER

Le philosophe de Montréal m’a sorti une étude bouleversante menée par l’Institut Fraser de Colombie-Britannique. Vous êtes bien assis dans vos fauteuils El-Ran avec bras amovibles? Accrochez-vous car vous allez faire un grand bond vers le haut. Depuis 25 ans, c’est 197 G$ qui ont été mal utilisés à travers 614 programmes qui ont été de purs échecs. Juste pour donner un exemple, le ,inistère de la Défense a dépensé en pure perte 174 M$ pour un système de communication par satellite qui s’est avéré inapproprié.

Le rapport conclut qu’Ottawa n’a aucune compétence en matière de développement économique. Et ce sont ces gouvernements qui osent parler de modèle d’affaires. Pour en arriver à calculer ces pertes titanesques, l’organisme a simplement passé en revue tous les rapports annuels du Vérificateur général du Canada depuis 1988. Moi, quand je lis ça, ça me donne le goût de gerber. Si depuis la Confédération on s’était donné la peine de gérer nos argents en bon père de famille, comme on disait autrefois, nous serions non seulement un pays sans dettes, mais super riche. Et on n’en serait pas rendu à vouloir supprimer les facteurs.


Anick Losier, relationniste de Poste Canada.

Je ne passerai pas en revue les erreurs quotidiennes de gestion à Postes Canada, mais ce sont tous des incompétents à la haute direction. Qui n’ont eu de cesse de briser le moral du personnel. Il y a, entre autres gaspillages et de par leur harcèlement, un taux d’absentéisme hallucinant qui coûte un bras. À Postes Canada, au lieu de nous envoyer la petite relationniste Anick Losier devant les médias pour tenter de défendre l’indéfendable, qu’on se montre donc moins lâche côté patronal et que le grand manitou Deepak Chopra prenne son courage à deux mains et qu’il vienne essayer de justifier ces politiques merdiques devant les caméras.


Deepak Chopra, président-directeur général à Postes Canada.

LES OPINIONS EXPRIMÉES SONT CELLES DE L’AUTEUR ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CELLES DU PORTAIL DU GRAND MONTRÉAL LAMETROPOLE.COM

LA SUITE DE L’HOMME KOTEX