Lundi, 6 décembre 2010

LE CALVAIRE DE L’HOMME QUI BANDE

par

Il a fait la ronde des éditeurs, mais personne n’a pris le risque de publier son cri de la quéquette. Patrice Berthiaume a finalement sorti son livre dans lequel il rappelle crûment ce qu’est un homme.

 

Il a donc publié à compte d’auteur aux éditions 180 degrés « Les hommes ne veulent pas d’enfants ».  En gros, son idée  se résume à dire que l’homme ne pense qu’à vouloir jouir et posséder des femelles, tandis que l’univers de la femme s’arrête à produire des bébés. Le premier fait des concessions à la seconde et se laisse embrigader pour ce faire dans la cage de la famille. Avec le résultat qu’il se dénature totalement. J’ai parlé au mec samedi matin. J’aurais pensé que vu la tonalité de son livre il serait du genre agressif, voire misogyne. Nullement, même qu’en prologue ce sont essentiellement des femmes qu’il salue.

Comment peut-on alors pactiser (ce que l’auteur de ces lignes ne fera jamais) avec ces femmes qui refusent de vous faire plaisir? C’est que Berthiaume, qui s’est séparé de sa compagne, pourrait bien aller aux putes, mais le problème, c’est qu’il veut aussi de l’affection. Sacré dilemme. Première citation oÙ il invite l’homme à cesser de se culpabiliser parce qu’il aime baiser : « Il est temps qu’un homme en parle, sans tabou. Quels sont ces mécanismes inconscients qui sont le lot des mâles et orientent leurs comportements ? Et pourquoi sont-ils d’éternels insatisfaits ? »

PAS D’ENFANTS, DU CUL

Il lance son cri plus loin : « Je l’affirme haut et fort, les hommes ne veulent pas d’enfants; que du cul, du sexe. Et le plus souvent possible. Et en matière de sexe, quasiment toutes les femmes s’équivalent! L’homme aime la variété. Désolé pour mon langage cru, mais un trou c’est un trou ».  Aux hommes qu’il épingle, il leur reproche de ne jamais faire montre de leur libido réelle et aux femmes de vouloir plaire à tout prix pour piéger le pourvoyeur ou le géniteur. Et en cours de conversation, il me le dira qu’une fois le mariage devenu réalité et les bébés qui suivent aussitôt, il ne se passera plus rien. Niet, fini. La sexualité morte et enterrée.

PAS ASSEZ D’HOMMES PRÉSENTS

Patrice Berthiaume explique pourquoi « l’homo quebecus » est devenu si mou. « C’est que le garçon vit dans un environnement féminin. À la maison, ce n’est que la mère qu’on entend; à l’école, ce ne sont que des institutrices. Il n’a aucune image d’homme autour de lui. Son univers est strictement féminin ». Est-ce la raison qui expliquerait qu’il y ait tant de gais au Québec? En tout cas, il en parle beaucoup, de l’homosexualité, au cours des pages, enviant leur sexualité tellement plus accessible. Regrettant seulement que chez les gais le plaisir vienne trop vite et ne s’embarrasse pas de préliminaires. Je lui ai demandé, frustré comme le sont les hommes très bien vivants côté sexe, s’il n’aurait pas été tenté de sauter la clôture ne serait-ce que pour son soulagement. « Non, ce n’est pas un menu érotique qui m’intéresse ».

UNE DYNAMIQUE PERVERSE

Notre essayiste décrit dans son brûlot une dynamique qui s’installe souvent dans les rapports entre les homme et les femmes : « Tandis qu’il l’élève, elle de son côté l’abaisse. De fait, ils ne partent même pas du même côté ».  Lors d’un passage amusant, il confesse sa disponibilité totale pour le sexe. « Mon premier réflexe, dans toutes les situations, est d’analyser les perspectives sexuelles. Si je suis dans un endroit où il y a beaucoup de femmes, plus grandes sont mes possibilités. Quand je suis là où ça regorge de beautés, bonjour le fantasme! ». 

Je vous vois d’ici, chères lectrices, l’enjoignant de calmer ses obsessions. Je me rappelle d’un souper en compagnie de la comédienne Francine Morand. Une soirée qui avait commencé bien gentiment et au fur et à mesure qu’elle était bien arrosée, vint le sempiternel sujet des rapports conflictuels entre les deux sexes. Et elle de me balancer : « Vous autres, les hommes, vous devriez vous faire un nœud dedans. Non, mais toujours ça en tête ». Elle ne me l’a pas dit deux fois. J’ai claqué la porte et ne l’ai jamais revue. Je n’ai jamais pu supporter qu’on me fasse la leçon à ce chapitre.

Ou bien quand j’embrassais rituellement sur les deux joues mes ex camarades de travail Renée-Claude Brazeau et Michèle Viroly et qu’elles me disaient  :« Oh! Ça pique ». Mais cou’donc. Voulez-vous un homme ou une baby face?

UNE SOLUTION

Pauvre Patrice. Il est dans la quadrature du cercle. En même temps, il veut insérer son bâton de jade dans des grottes célestes, mais il le sait : pas d’argent, pas de sexe. Je racontais son désarroi (qui fut le mien aussi) à mon compagnon, Sylvain, le philosophe de Montréal, qui en a trouvé une bien homme : « Il devrait se rendre en Thaïlande et se trouver une « Ladyboy ». Ce sont des « garçons qui vivent en filles, « elles ont donc conservé leur truc », il aurait le meilleur des deux, la douceur féminine et un goût immodéré pour la chose. Quelle idée géniale. Je vais lui trouver tout de suite un billet pour Bangkok. Là-bas, les ladyboy sont très respectées et certaines font de belles carrières. Même à l’école, des garçons expriment en classe leur désir de devenir de jolies ladyboy. Pour vous donner une idée de ce que c’est, je fais joindre une photo qui veut tout dire.

Ta solution, mon Patrice, c’est pas au Québec qu’elle se trouve, c’est en Thaïlande. Un trou c’est un trou, as-tu dis.

Les opinions exprimées sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de lametropole.com

ÉDITIONS 180 DEGRÉS

Source: Daniel Rolland

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