LE COURS 101 DU PARRAIN DE LAVAL

 

Lui, l’accusé de gangstérisme. Sur qui pèse une kyrielle d’accusations et qui est vu comme le présumé parrain d’un système sophistiqué de collusion, est allé rencontrer Claire LeBel, qui était jadis conseillère de sa formation, le PRO des Lavallois, et qui maintenant brigue la mairie sous la bannière d’Option Laval. En « homme de cœur » de la chose lavalloise, il lui a fait l’offre de l’aider. D’abord pour trouver du financement : « Lorsque tu sortiras tes candidats, j’essaierai de faire trois ou quatre appels pour que les gars t’aident un peu ». 

À quels gentils garçons fait-il référence? On n’en sait rien. Craignant son ex-patron, l’aspirante mairesse a eu la brillance d’esprit d’enregistrer secrètement la conversation. On dit en justice que quelqu’un bénéficie toujours de la présomption d’innocence. Avec ce qu’on entend sur l’enregistrement, notre homme est "fait à l’os", pour reprendre l’expression consacrée. Aussitôt la conversation terminée, Mme LeBel s’est empressée d’aller remettre la bande compromettante à l’Escouade Marteau.

CHOISIR DES CONSEILLERS PAS TROP BRILLANTS

Une des déclarations chocs entendues est celle où il recommande, en homme d’expérience, de ne pas se choisir des conseillers trop brillants. « Tu ne peux pas avoir 21 Prix Nobel au Conseil. Tu vas passer le temps à mesurer les idées pis tu n’avanceras jamais. » À la place de Mme LeBel, je lui aurais demandé si je faisais partie de ceux qu’il considérait comme pas trop brillants. C’est de voir comment l’ancien maire de Laval tenait en si peu haute estime son conseil municipal.

PAS L’AIR DE TROP S’INQUIÉTER POUR L’AVENIR

On sait du coup ce qu’il pense de tout ce qui se profile comme mesures de répressions de la corruption dans la foulée de la Commission Charbonneau : « Tu sais, si y’a une nouvelle loi, même si tout le monde dit "Regardez, je me suis peinturé les mains en blanc, pis chu pur", écoute bien la réalité, c’est qu’il y a un autre système. » Encore là, à quoi réfère-t-il? Les enquêteurs vont avoir de quoi passer le temps. Et arrive "l’aide" du magouilleur en platine : « Si vous avez besoin de moi, je serai capable de vous aider très discrètement, sans surtout le faire savoir à personne. »

C’est donc dire qu’il ne veut pas lâcher le morceau. C’est vraiment à la fois inquiétant et inconséquent de sa part. Il ne s’est pas imaginé un instant qu’il fait peut-être encore l’objet d’écoutes ou de filatures? Il se saborde lui-même. Et cette fois, ce n’est pas la police qui l’a piégé, mais une ancienne collègue. Bravo Claire LeBel d’avoir agi avec intégrité.



Ça ne peut pas mieux tomber pour elle en pleine campagne électorale. Précédemment, elle s’en était prise à la tenue du concours controversé des Mini Miss à Laval. Les médias avaient à peine rapporté cette sortie publique. Mais avec ce qu’elle vient de faire, elle s’est retrouvée en tête du Téléjournal de Radio-Canada et d’autres médias nationaux. Wow, jamais elle n’aurait pu se payer une telle pub. Comme quoi l’honnêteté est aussi payante.

LES OPINIONS EXPRIMÉES SONT CELLES DE L’AUTEUR ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CELLES DU PORTAIL DU GRAND MONTRÉAL LAMETROPOLE.COM

PROJET MONTRÉAL SE DIT UN PARTI COMPÉTENT?