Mercredi, 12 février 2014

SI À MONTRÉAL LA TENDANCE SE MAINTIENT

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Ce que je vois du Montréal actuel me désespère. En réalité la ville agonise. Je me suis donc permis de mettre un pied sur l’accélérateur et de transporter la métropole directement dans le futur à partir des indices annonciateurs.

 
Première nouvelle d’importance, je vous prédis que la tour principale de la place Ville-Marie va devenir une Résidence Soleil. Les tours adjacentes, elles, des résidences pour étudiants. L’hôtel Reine-Élizabeth sera désormais l’Accueil Bonneau beaucoup plus grand pour accueillir cette masse grandissante d’égarés de la société. Les soupes populaires et le petit ragoût auront remplacé le tournedos et son coulis de sauce poivrade. La rue Sainte-Catherine n’aura plus un seul commerce, les gens faisant totalement leurs emplettes en ligne.

Les cinémas seront fermés de la même façon. Il n’y aura plus aucune activité commerciale. Les bars fermeront les uns après les autres pour finalement disparaître. Pour deux raisons. Uno, la petite bière sera devenue trop coûteuse et secundo, de leur côté, les automobilistes auront trop peur de souffler dans la baloune après juste une bière. Devant ce phénomène, les bars ne parviendront qu’à grand peine à vendre des petites bouteilles d’eau Naya à 330ml que les gens paieront avec leur carte de crédit et qu’ils s’empresseront de remplir aussitôt aux toilettes dès que la serveuse aura le dos tourné. Ça fait de maudites belles soirées, surtout si on se conte des peurs.



LE MONT-ROYAL DÉCIMÉ


J’entretiens de grandes craintes pour le Mont-Royal. Car avec les coûts de chauffage astronomique pour cause d’exagération des tarifs d’Hydro-Québec, le poêle à bois va revenir en force et les gens vont l’alimenter avec du bois coupé sur le Mont-Royal. Le parc Angrignon sera de même menacé par les citoyens du Sud-Ouest. Sans arbres, les oiseaux migreront ailleurs et nous dès lors nous serons infestés d’insectes. Je vous le dis, préparez-vous au pire. La Ville endetté jusqu’au cou n’offrira plus le service de déneigement. Les gens devront pelleter eux-mêmes les rues et tenter de dégager la masse neigeuse du mieux qu’ils peuvent.



On en a déjà eu un avant-goût sur le Plateau avec le fendant maire Ferrandez qui avait prévenu ses concitoyens que pour économiser, les charrues, chenillettes et tracteurs passeraient moins souvent.

UN COUPE-GORGE


Sans commerces, ni lieux de divertissements, le centre-ville ne sera plus fréquenté ou presque. Pour économiser radicalement dans le budget, en plus de la cessation du déneigement, on éteindra les lampadaires passé 22h.00. Conséquence? Le centre-ville sera un affreux coupe-gorge livré à des êtres erratiques, drogués comme ce n’est plus permis. Pour se protéger, Harper qui sera encore au pouvoir en 2020 autorisera le port d’arme sur le modèle de vie américaine. Des armes achetées en libre-service au dépanneur à côté du pain POM. Et on sera autorisé à tirer à vue sur quiconque représentera une menace.



PROPAGATION DE LA VERMINE


Hélas du côté résidentiel, dans les secteurs où il y a des triplex et de grands blocs appartements, le risque est grand que des pans entiers de quartiers soient envahis par les cancrelats et les rongeurs du fait que de plus en plus d’itinérants auront des logements subventionnés, faute de leur avoir trouvé des refuges adéquats. Cela s’inscrivant dans la politique dite d’accompagnement de ces êtres perdus et irrécupérables. Des risques d’incendies aussi à grande échelle sont à entrevoir.

Les compagnies d’assurance habitation ne voudront plus assurer dans ces zones résidentielles à trop grand risque. Ce sont donc Hochelaga-Maisonneuve, Rosemont, La Petite-Patrie, Parc Extension, Villeray, Verdun, Lachine, Ville Émard, Pointe-Saint-Charles, Verdun, Mercier et Côte-des-Neiges qui risquent d’être décimés. Surtout que se chauffant au bois, il y aura de surcroît des cas de négligence fatale.

TRANSPORT EN COMMUN, MAIS VRAIMENT COMMUN


Il va sans dire que la Ville de Montréal devra couper dans ce gouffre financier que représente l’entretien du réseau de transport public. De toute évidence nous n’étions pas suffisamment avancés économiquement avec une trop faible population pour se permettre un métro comme en 1966. On ne s’y est jamais fait. Le métro sera donc en opération qu’aux heures de pointes. Les autobus ne feront plus l’objet d’entretien. De sorte qu’on invitera la population, particulièrement les groupes communautaires à venir donner du temps pour un « bus car wash » les week-ends dans les garages de la STM. Une façon de socialiser pour ceux qui auront réussi à s’arracher à leur texto.



L’EUTHANASIE OFFERTE AUX URGENCES


Pour contrer l’engorgement aux urgences, si une personne se sent aux dernières extrémités et ne souhaite plus attendre entre 15 et 48 heures, on proposera sur-le-champ au patient d’en finir pour de bon en signant son arrêt de mort avec la formule F-39-B00045 Annexe A autorisant qu’on vous fasse une piqure dite d’emportement selon la nouvelle terminologie administrative. On vous permettra de rédiger avant injection la formule F-52-41B-00039 permettant de régler sa succession sans recourir à un notaire en cochant les casiers, profession appelée elle-même à disparaître parce que les gens n’auront bientôt plus rien.

UN RÉSEAU DE COMPTOIRS VESTIMENTAIRE


Il faudra dire adieu à Montréal comme centre d’intérêt de la mode. Les gens n’auront plus les moyens de se vêtir. Aldo vendra des gougounes l’été et des bottes en caoutchouc l’hiver avec du minou jaunissant à l’intérieur, les deux subventionnés par le fonds de secours du Québec. On développera un réseau de glaneuses qui mettra à la disposition des désargentés, autrement dit la masse, des cagoules et des pantalons en coton ouaté pour les hommes, et des robes-salopettes pour les filles en jean avec de gros souliers modèle Fifibrindacier avec bout en cap d’acier, recouverts de gros bas de laine gris et blanc roulés sur eux-mêmes. Et ce à la demande des féministes radicales qui auront gagné la bataille contre l’hypersexualisation des filles.



LA JOURNÉE DE LA CANE DE BINES


Mais ne voyons pas tout de façon négative. Les gens n’ayant plus un sou pourront souscrire au programme « le vendredi c’est la cane de bines ». Québec subventionnera ce type d’aliment pour s’assurer que la population aura quelque chose de substantiel dans le corps au moins une fois la semaine. On aurait aimé revenir comme dans l’ancien temps avec le bon vieux poisson du vendredi imposé par l’Église, mais ce dernier étant devenu un luxe (même la sardine sera devenue inexistante au Dollarama) il faudra se rabattre sur des légumineuses qui font péter et qui contribuera à dégager du méthane que des chercheurs essaieront de transformer en nouvelle énergie nationale pour remplacer l’électricité trop coûteuse.

Vous voyez que c’est tout un monde en mutation qui nous attend. Les économistes nous avaient pourtant prévenus que cette bulle financière éclatera un jour ou l’autre. Je ne vous livre que quelques prémices de ce qui nous attend. Pauline Première pendant ce temps se dandinera en serrant des mains, souriant aux caméras en tentant en vain comme toujours de nous donner le goût du pays.

LES OPINIONS EXPRIMÉES SONT CELLES DE L’AUTEUR ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CELLES DU PORTAIL DU GRAND MONTRÉAL LAMETROPOLE.COM

UNE BELLE-MÈRE NOMMÉE JACQUES PARIZEAU
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