Lundi, 5 janvier 2015

UN RATAGE MAGISTRAL AU BYE BYE

par

La traditionnelle revue de fin d’année à Radio-Canada a vraiment pris l’eau avec un niveau d’amateurisme indigne d’un show de cégep. Il est temps aussi de dire Bye Bye au tandem de producteurs formé par Louis Morissette et Véronique Cloutier.

 

Tout était mauvais, les sketchs ratés, les maquillages si peu ressemblants, absence de rythme. Tout ce qu’il ne faut pas faire en humour, eux l’ont fait. Je reviendrai plus loin sur quelques horreurs. Mais le premier problème vient du fait que les numéros sont issus de séances de « brainstorming ». Je m’excuse, mais des gags ça ne naît pas dans des réunions comme dans un bureau en se disant bon ben là, trouvons des choses drôles.



Vous aviez, parmi les concepteurs, la directrice de l’école Juste pour rire, Louise Richer, à qui j’ai rarement vu un sourire à la ville et à qui on demande de plancher pour amuser la nation. Ça ne se peut pas. D’ailleurs, j’ai toujours considéré l’enseignement de l’humour comme une hérésie. Ça ne s’enseigne pas, la drôlerie. C’est de l’ordre du don. On veut tellement dans la vie des diplômes pour tout, même pour être concierge, qu’on se croit obligé d’en obtenir pour avoir la qualification officielle d’humoriste. Fin de la parenthèse.



Un show comme ça, ça peut s’écrire sur un coin de table. D’ailleurs, les grands fantaisistes de la planète étaient des duettistes, Laurel et Hardy, Abbott et Costello et Jerry Lewis et Dean Martin, pour ne nommer que ceux-là. Nul besoin de comité.

 
MÊME PAS UN SOURIRE

La majorité des sketchs étaient trop long. Or, en humour, la règle numéro un c’est le timing. Exemple, la parodie de Lise Thibault. Tout est allé de travers. D’abord, le casting est le même depuis des années. C’est le clan des petits copains qui ramasse les gros cachets. L’ex-lieutenant-gouverneur atteinte du syndrome monarchique n’était même pas ressemblante en partant. Il aurait fallu trouver une comédienne avec un physique crédible. On aurait dû commencer le tout en nous la montrant déjà en prison avec des caprices de reine et un lit à baldaquin dans sa cellule. Quelque chose comme ça.



L’autre tableau sur Eddy Savoie est passé complètement à côté de la track. D’une part parce que le grand patron des résidences Soleil n’a pas des oreilles éléphantesques comme feu le politicien créditiste Camille Samson et la substance drôle était manquante. En partant il manquait de crédibilité.

Rire du poids de Ginette Reno est passé date, puisque la chanteuse n’a plus ce gabarit d’antan, d’une part, et cette répétition ad nauseam du plancher qui penche où on la voit s’agripper n’était même pas drôle. Et le pire, c’est qu’ils se sont fendus d’une conception mécanique de ce fameux plancher. Qui a sans doute coûté pas mal de sous. S’il fallait illustrer la présence de Ginette au Centre Bell, bien des prétextes autrement plus amusants auraient été à prendre en compte. Comme une Ginette dans le vestiaire des joueurs du Canadien (les vrais joueurs) après le match, tous à poils mais la caméra à la hauteur des hanches. Avec des commentaires appropriés de la chanteuse…



LE MAKING-OFF BOUCHE-TROU

Si vous avez ri au gag sur Jean Airoldi, c’est que vous riez pour rien. Pierre Brassard, je m’excuse pour lui, n’a jamais été dirigé adéquatement et en fait toujours une tonne.



La personnification de Pauline Marois récolte une note de moins zéro et le chapitre sur la Commission Charbonneau aux allures de « musical » était dans le champ. Seul le duel vocal autour de Céline Dion était un peu mieux réussi et aussi l’apparition éclair de Janine Sutto qui se transforme en fille pulpeuse. Ça fait cher la production pour deux petites prestations.





Déjà que le tout était à bailler d’ennui, voici qu’on en rajoute avec le making-off du ratage. Ça suffit, vite où est ma télécommande. C’était vraiment pour boucher les trous. Il aurait fallu que vous alliez voir le mégashow de fin d’année Patrick Sébastien sur TV5. D’une durée de quatre heures avec des magiciens et autres, dont Alain Choquette faisant apparaître Jean-Paul Belmondo pour voir ce que c’est que de faire la fête.



Puis il y avait des seins nus à profusion. Wouaw. Mais ici à Radio-Canada, c’est interdit. D’abord, on a un budget famélique, ensuite vous avez les Sophie Durocher, Denise Bombardier et Julie Miville-Deschênes qui, en bonne chiennes de garde, veillent à la moralité de notre télé prêtent à monter au front si elles entrevoient des mamelons. Donc pas de totons chez nous, mais par contre un Bye Bye conçu par des totons.

LES OPINIONS EXPRIMÉES SONT CELLES DE L’AUTEUR ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CELLES DU PORTAIL DU GRAND MONTRÉAL
LAMETROPOLE.COM

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