Vendredi, 27 janvier 2017

GOUVERNER AUTREMENT

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Voici une promesse souvent entendue au cours des récentes campagnes électorales. Cependant, même si cet engagement intéresse de nombreux électeurs qui votent dans l’espoir de vivre autrement la vie politique de leur société, on ne peut pas dire que le tout s’est matérialisé comme prévu.




Les Britanniques ont voté en faveur de la sortie de l’Union européenne, mais les leaders qui les y ont incités ont tour après tour quitté le navire après la victoire, laissant à d’autres le défi de matérialiser leurs promesses de jours meilleurs. La nouvelle première ministre a confirmé récemment son intention de retirer la Grande-Bretagne de l’Union européenne en amorçant les discussions qui pourraient durer deux ans. Pendant ce temps-là, elle tentera de mettre en place des mesures pour éviter les inconvénients majeurs découlant des risques liés à cette décision drastique.



Au Canada, les électeurs voulaient absolument voir le gouvernement Harper remplacé. Il a été défait suite à une longue campagne électorale au cours de laquelle le NPD semblait en voie de réussir ce qu’il n’avait jamais vécu, obtenir le pouvoir à Ottawa. Cependant, un voile s’est abattu sur sa campagne lorsque le parti a failli à expliquer clairement sa position concernant le port des signes religieux. Ce fut donc une occasion ratée de vivre un gouvernement différent.



C’est ce qui a permis aux Libéraux d’accéder au pouvoir alors que leur Chef faisait campagne comme une Rock Star en se présentant toujours souriant devant de larges auditoires à qui il faisait une belle façon en promettant avoir un plan. Nous n’avons pas encore vu le plant ni les détails du plan. Seulement les coûts puisque le budget comporte déjà de larges déficits. Le premier ministre gère différemment de son prédécesseur. Il continue à se rendre disponible pour des égoportraits, mais est-il le dirigeant que nous attendions?



Bernard « Rambo » Gauthier s’est fait connaître avec ses propos truffés de sacres et de menaces. Sera-t-il élu parce que ses confrères feront campagne en menaçant les réfractaires de bras ou de jambes cassés? Ou bien sera-t-il élu dans l’espoir qu’une fois installé à Québec, il fasse peur aux aristocrates de l’Assemblée nationale et à leurs petits amis cherchant à profiter du système?



Est-ce que les beaux discours d’une autre « belle gueule », soit ce cher Gabriel Nadeau–Dubois lui vaudront aussi d’être élu en laissant entendre qu’il saurait gouverner différemment?



Les Américains ont aussi fait le choix de faire confiance à quelqu’un qui leur promettait de sortir les aristocrates de la politique de Washington. Lui aussi ne faisait pas dans la dentelle en campagne électorale. Il qualifiait son adversaire de « menteuse », ce qui a marqué ses partisans et le peuple américain. Pourtant, de nombreuses affirmations qu’il a faites durant cette course vers la Maison-Blanche ont été confirmées fausses et lui n’a pas été traité de menteur. Est-ce parce qu’il l’écrivait à ses « faux amis » sur Facebook? Pourra-t-il gouverner autrement comme il l’entend, soit en écrivant sur Twitter, ce que bien des Twits n’oseraient pas affirmer de peur de perdre leur réputation?



En passant, un parti politique renaît de ses cendres et a l’intention de proposer aux Québécois lors de la prochaine élection provinciale, rien de moins que l’annexion aux États-Unis. C’est une proposition politique différente, mais est-ce que quelqu’un pourrait informer l’avocat beauceron Hans Mercier dirigeant de ce parti que le nouveau président des États-Unis s’appelle Donald Trump? Il aurait intérêt à savoir que plusieurs Américains voudraient quitter leur pays et on devrait lui demander pourquoi nous devrions devenir le 51e État, particulièrement maintenant. Espérons que « Votez Bougon » ne demeurera qu’un titre de film.
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