J’en ai eu encore un exemple vendredi dernier, à l'hôtel de Ville. J’avais une balance de taxes à payer. Vous savez comment ils sont gentils à Montréal, quand vous avez un retard. C’est tout de suite la lettre qui vous expose que passé telle dat,e votre propriété sera mise en vente publique. C’est pire qu’un film de Brian de Palma. Je suis d’abord allé dans l’immeuble de l’arrondissement Verdun. Nous sommes vendredi dernier autour de 13 h. Taratata, les portes sont fermées!

Nos fonctionnaires travaillent sur des horaires brisés. Ainsi, le bureau de perception des taxes n’ouvrent ses portes ce jour là que de 8 h 30 à midi trente. Après ça, va te faire voir bonhomme, le weekend commence plus tôt. Ça travaille fort à Accès Montréal. Les compagnies d’antisudorifiques ne font pas d’argent là, car on ne travaille tout simplement pas. Donc on ne transpire pas.

À L'HÔTEL DE VILLE

Dépité, j’ai décidé, plein de rage, de filer tout droit vers le bureau qui se trouve au sous-sol de l’hôtel de Ville rue notre-Dame. Il est 13 h 50 chrono. Il y a déjà six personnes et j’arrive. Faites le calcul, nous sommes combien? Sept. Au très long comptoir, pour beaucoup en marbre, il n’y a qu’une préposée au service à la clientèle. Et elle ne se fait pas mourir, croyez-moi. Elle potasse les papiers de la contribuable en face d’elle. Pendant ce temps, nous autres on attend. Certains ont l’air benêts (lire niaiseux). J’attends trois minutes et ça ne bouge pas à mon goût. Je me lève d’un bond, je vais la voir et dis à la préposée :

« Dites donc! Vous n’avez pas de renfort pour vos aider? » « Oui, répond-elle, mais dans vingt minutes! » « Quoi?! Vingt minutes encore à poireauter? » Je me suis rassis, essayant de garder mon calme. Mais plus j’essayais de me calmer, plus je bouillais. La niaiserie, pas capable. D’autant que je voyais, aux deux extrémités de la salle, quatre agents de sécurité! Il y a plus de gardiens pour eux, que de fonctionnaires pour nous servir. Voyez où sont les priorités. Je suis retourné la voir.

- Passez-moi votre superviseur.

- C’est moi le superviseur.

- Non!? Et vous n’êtes pas capable d’avoir du personnel pour nous servir?  Pensez-vous qu’on n’a rien que ça à faire, attendre?

 Et prenant à témoin les autres, assis en état de soumission :

- C’est ça. Attendez comme des moutons et ne réagissez pas!
 
J’ai pris mon numéro d’attente et je l’ai crissé dans la poubelle. Voyez! On a trouvé 108 millions pour maintenir à flot les Bixis, qui sont un flop monumental. Et pas une cenne à mettre sur des agents au comptoir pour que ça roule carrosse, quand vient le temps de payer son dû. Un autre indice d’une ville en déclin.

Les opinions exprimées sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles de lametropole.com