LES 5 PLUS GRANDS REGRETS

À chacun ses valeurs, à chacun ses choix, à chacun sa destinée. Ce que feu Jean-Dominique Bauby, ex-haut dirigeant du magazine Elle en France appelait « les occasions manquées ». Pour ceux qui ne connaissent pas son histoire, publiée sous le titre Le scaphandre et le papillon, je vous convie fortement de la lire et/ou de la voir sur DVD. Victime d’un accident cérébro-vasculaire le 8 décembre 1995, à l’âge de 42 ans, tout son corps est paralysé sauf sa paupière gauche, dont il se servira pour dicter ce fameux manuscrit, une lettre à la fois.

Outre son histoire, et celle de plusieurs personnes de notre entourage partis souvent trop tôt, voici le constat de Bronnie Ware, une infirmière ayant travaillé pendant des années aux soins palliatifs. Elle a intitulée son texte « Top Five Regrets ». J’ai cru bon le traduire pour vous aujourd’hui.

MERCI À MARC AMENDOLA

Merci à Marc Amendola de Scotia McLeod, un lecteur assidu, de m’avoir transmis le texte original.

LES 5 PLUS GRANDS REGRETS

Par Bronnie Ware

Le masculin est utilisé pour simplifier la rédaction.

« Mes patients sont ceux qui rentraient « à la maison » pour mourir. Nous avons souvent partagé des moments absolument incroyable ensemble. J’étais avec eux pour les trois à douze dernières semaines de leur existence. Les gens grandissent énormément lorsqu’ils sont confrontés à leur propre finalité. J’ai appris à ne jamais sous-estimer la capacité de croissance d’un être humain. Certains changements furent tout à fait phénoménaux. Chacun a expérimenté une panoplie d’émotions, tel qu’anticipé, comme le déni, la colère, des remords, encore du déni et éventuellement l’acceptation. Chacun des patients a trouvé la paix avant de partir cependant, tous sans exception.

Après avoir été questionné sur certains regrets qu’ils pourraient avoir ou quoique ce soit qu’ils auraient fait différemment, certains thèmes ont refait surface à maintes reprises :

1- « Je regrette de ne pas avoir eu le courage de vivre ma vie selon mes aspirations, pas la vie que les autres attendaient de moi que je vive. »

            Celui-ci était le plus commun, celui qui revenait le plus souvent. Lorsque les gens se rendent à l’évidence que leur vie est presque terminée et y jette un regard lucide en arrière, il est facile de voir à quel point plusieurs rêves sont demeurés inexaucés. La plupart des gens n’ont même pas honoré la moitié de leurs rêves et sont décédés en sachant que ce fut à cause de choix exercés ou non. Il est très important de tenter d’honorer au moins un de vos rêves au long de votre vie. À partir du moment que vous perdez votre santé, c’est trop tard. La santé apporte une liberté que peu prennent conscience, jusqu’à ce qu’elle vous échappe.

2- « Je regrette d’avoir travaillé autant. »

            Cette déclaration me parvenait de chaque patient masculin. Ils ont manqué l’enfance de leurs enfants et l’intimité avec leur conjointe. Les femmes aussi ont mentionné ce regret. En simplifiant votre style de vie et faisant des choix conscients tout au long de votre existence, c’est possible de ne pas avoir besoin de tout le revenu que vous croyez avoir besoin. Et en créant davantage d’espace dans votre vie, vous devenez plus heureux et plus ouvert à de nouvelles opportunités, plus pertinentes à vos valeurs et style de vie.

3- « Je regrette de ne pas avoir eu le courage d’exprimer mes émotions. »

Plusieurs ont retenu leurs sentiments dans le but de préserver une paix relative avec les autres. De cette façon, ils se sont résignés de vivre une vie plus médiocre et ne sont jamais devenu ce qu’ils auraient réellement pu devenir. Plusieurs ont développé des maladies à la suite de cette accumulation de ressentiment et d’amertume. On ne peut contrôler les réactions d’autrui. Cependant, bien que les autres puissent réagir lorsque vous leur montrez que vous avez changé en leur parlant de façon honnête et transparente, la relation finit par s’élever à un tout autre niveau. C’est soit cela ou vous éliminez une relation toxique de votre vie. Vous gagnez dans les deux scénarios.

4- « Je regrette de ne pas être demeuré en contact avec mes amis. »

            Souvent, mes patients ne prenaient pas pleinement conscience de tous les bénéfices que leur apportaient leurs vieux amis jusqu’à ce qu’ils soient rendus à leurs dernières semaines de vie avant la mort et il était souvent impossible de les retrouver. Ils regrettaient tous profondément ne pas avoir mis le temps et les efforts nécessaires pour poursuivre leurs relations avec leurs amis. Chaque personne se rend compte que ses amis lui manquent lorsqu’il se rapproche de la mort. C’est très commun de voir que notre vie occupée nous laisse échapper nos amitiés.

Sauf que lorsque vous faites face à votre mort qui s’approche, tous les aspects physiques disparaissent. Bien sûr que les gens veulent régler leurs affaires financières avant de mourir, mais l’argent et le statut n’est plus du tout important pour eux. Même la partie incontournable des détails financiers est laissée aux mains d’un proche étant donné l’état de santé fragile du concerné. Ce qui reste en bout de compte, c’est l’amour, les liens et les relations.

5- « Je regrette de ne pas m’être laissé être plus heureux. »

            En voici une autre très commune. Plusieurs n’ont réalisé qu’à la fin de leur vie que le fait d’être heureux était un choix. Ils sont plutôt demeurés coincé dans de vieilles croyances et habitudes. Le soit disant « confort », issu des comportements familiers ont pris le dessus sur leurs émotions, ainsi que sur leur vie physique. La peur du changement leur a fait prétendre et à eux-mêmes qu’ils étaient heureux. Alors qu’en somme, ils auraient eu besoin de rire et de s’amuser davantage, quitte à cabotiner ou du moins retrouver plus de « folie » dans leur vie.

Lorsque vous êtes sur votre lit de mort, ce que les autres pensent est très loin de votre esprit. Que c’est merveilleux de pouvoir lâcher prise et sourire encore, bien longtemps avant de mourir. La vie est un choix. C’est VOTRE vie. Choisissez consciemment, choisissez intelligemment, choisissez honnêtement. Choisissez le bonheur.

« Nous avons tendance à oublier que le bonheur n’est pas le résultat d’obtenir quelque chose que nous n’avons pas, mais plutôt d’être reconnaissant pour ce que nous avons. » -Frederick Koenig

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