AGRESSÉE, PUIS... CONGÉDIÉE!

 

Très rarement la justice et l’autorité juridique font bon ménage. Dans le cas pour le moins révoltant de la désormais retraitée caporale-chef Stéphanie Raymond, la finale peut être réjouissance, mais l’ensemble de l’œuvre révolte. Non seulement cette jeune femme se fait agresser sexuellement, mais lorsqu’elle dénonce, elle endure des représailles des confrères pour être finalement congédiée. Elle doit se débattre, se défendre à grands frais – sans salaire – avant d’obtenir gain de cause trois ans après les faits.

Elle a été victime d’agression en 2011, a dénoncé en 2012 et a été congédiée fin 2013. Puis, un an plus tard, on reconnaît qu’elle a raison et on lui offre de réintégrer son poste comme si de rien n’était. Forte de son expérience traumatisante durant l’année qui a succédée sa dénonciation, où on tentait de la pousser à bout pour qu’elle quitte, Stéphanie Raymond savait très bien que si elle réintégrait ses fonctions, sa vie serait encore davantage un calvaire.

Le chef d'état-major lui-même – fiou! – a reconnu tous les torts, en plus d'admettre qu'elle a été congédiée à cause de documents frauduleux, et proposé à Stéphanie Raymond une réintégration au sein des «Forces» (c'est le cas de le dire!) et la récupération de son titre de caporale-chef. Une offre que Mme Raymond a refusé, car elle a dit craindre pour sa « sécurité physique et psychologique » si elle devait réintégrer les Forces canadiennes. Comme elle le dit si bien, ce serait « s'exposer et ne jamais pouvoir tourner la page ». Elle préfère le titre de caporale-chef «retraitée ».


L'adjudant André Gagnon

Parmi les millions de femmes abusées chaque année, en voici une de plus à être agressée sexuellement, à être congédiée et à se battre pour convaincre la justice que l’événement a vraiment eut lieu à part de faire saboter sa brillante carrière. Tout cela est révoltant. Mais quel autre choix nous reste-t-il sinon de nous réjouir que la justice daigne bien reconnaître un crime qui a vraiment eut lieu? Et puis, qu'en est-il des séquelles physiques, psychologiques et professionnelles?

Imaginez, ce n'est qu'un volet de cette affaire qui se terminer. Tout ce qui a trait à l'agression sexuelle qui a été portée en appel sera entendu en cour martiale en 2016. Beaucoup d'eau va passer sous les ponts d'ici là. Il me semble que c’est bien long pour Mme Raymond.

Faut le faire quand même. Elle a décidé de se «battre» contre l'armée (!), tout en sachant qu'elle devait mettre fin à sa carrière. Entre vous et moi, si elle était restée, ç'aurait été pire… Mme caporale-chef retraitée, on ne peut que vous félicitez et vous remerciez « des répercussions positives pour les femmes et aussi pour les hommes qui sont dans l'armée », comme vous dites.

LES OPINIONS EXPRIMÉES SONT CELLES DE L’AUTEUR ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CELLES DU PORTAIL DU GRAND MONTRÉAL LAMETROPOLE.COM

MARTHE SAINT-LAURENT

LA PROCRÉATION ASSISTÉE N’EST – ENFIN! – PLUS GRATUITE!