BITCHAGE ET INTIMIDATION?

C’est fou et déprimant. Le besoin de parler contre les autres est tellement fort que nous pourrions vendre mère, père, ami, enfant pour arriver à nos fins. Pour tenter, ne serait-ce qu’un instant, de nous valoriser aux yeux des autres nous pourrions même dénigrer notre meilleur ami. N’importe quoi pour imaginer que nous sommes meilleurs : nous n’hésitons pas à abuser de notre influence, de notre pouvoir ou de notre notoriété, et ces comportements sont omniprésents dans une société où la performance est maître et loi. 

Pensons aux séries Gossip Girls (feu), Loft Stories, Occupation double et maintenant, Un souper presque parfait où ce principe d’émission fonctionne dans plusieurs pays dans le monde. D’ailleurs, faut-il rappeler qu’en Allemagne des commentaires abusifs, dépréciatifs, méchants et « petits » ont conduit une participante de cette télésérie à se suicider? Bien sûr, nous pouvons fermer les yeux et crier à la faiblesse de cette femme, à un certain état dépressif ou à un déséquilibre psychologique. Cela nous donne bonne conscience, n’est-ce pas? BRAVO! Mais cette réaction ne révèle-t-elle pas plutôt notre incapacité à regarder le monde tel qu’il est, dans toute sa méchanceté et son inconfort?

 

Regardons nos dirigeants politiques et leurs campagnes de salissage. N’est-ce pas pathétique de constater qu’ils doivent se dénigrer les uns les autres pour se remonter? Et plus près de nous… nous, justement, dans notre milieu de travail… avec notre employeur, nos collègues, sommes-nous toujours justes, équitables, honnêtes et sans frustration? En tant qu’adultes, nous ne savons pas donner l’exemple! Ensuite, nous nous étonnons de constater que les enfants s’intimident à l’école. N’est-ce pas un peu contradictoire? 

Dans notre propre milieu de travail, nous bitchons les autres pour les écraser par manque d’estime de soi. Pire,  nous nous laissons bitcher pour acheter la paix ou par manque de confiance en nous. Ensuite, nous regardons nos enfants se faire intimider à l’école et nous sommes indignés. Nous trouvons les enfants bien cruels entre eux, mais sommes-nous capables d’introspection?

Au final, nous nous tournons vers le gouvernement pour l’obliger à faire quelque chose… Vers ceux-là mêmes qui se bitchent et s’intimident en pleine campagne électorale. Que devons-nous comprendre dans cette chaîne sans fin? Eh bien, que l’adulte doit montrer l’exemple en tant que parent, parties politiques, gouvernement. Ainsi, l’enfant pourra apprendre à agir avec respect envers lui-même et envers les autres. N’est-ce pas une manière facile de s’assumer au lieu de crier sans cesse à l’injustice en demandant aux autres de gérer des conflits sociaux dont nous sommes nous-mêmes à l’origine?

MARTHE SAINT-LAURENT