PROJET DE LOI 20: UN DÉBAT STÉRILE

 

Pendant que le ministre Barrette tente de faire passer une loi qui obligerait les médecins à augmenter leur quota de patients afin de permettre à tous les citoyens de bénéficier d’un médecin de famille, bon nombre de femmes médecins dénoncent cette chimère, alors que le Conseil du statut de la femme appuie cette prise de position. 


Pendant que tout ce monde se crêpe le chignon, plus de 420 000 Québécois se cherchent un médecin de famille, soit une augmentation de 82% depuis l’an dernier. Les docteures protestent avec véhémence (et avec raison!) parce que la qualité des consultations sera déficiente, et ce n’est évidemment pas ce que souhaite la population. De plus, elles soulèvent le fait que les femmes médecins seront pénalisées d’une réduction de salaire de 30 % – salaire déjà inférieur à celui des hommes – lorsqu’elles devront s’absenter durant leur congé de maternité, entre autres. 

En parallèle, et en tenant pour acquis la bonne volonté de chacun des groupes concernés, le Québec reste la province la plus touchée par ce problème de pénurie de médecins. D’un côté, un homme qui tente d’imposer une loi qui affaiblira d’une manière flagrante la pratique médicale, et de l’autre, le Conseil du statut de la femme qui appuie cet homme alors que les principales intéressées dénoncent avec force cette mesure compressive. 


La présidente du Conseil du statut de la femme, Julie Miville-Dechêne

Nous sommes d’abord en droit de nous questionner sur le fait qu’une femme médecin gagne moins qu’un homme… en 2015!! On sait pertinemment bien que leurs fonctions sont les mêmes que celles de leurs confrères, et elles n’ont pas bénéficier de rabais lors de leur formation universitaire, il me semble! C’est quoi ce crétinisme? La Dre Dufresne, en entrevue à Radio-Canada, dénonce à juste titre le fait qu’en 2015 les femmes soient encore à un échelon inférieur sur le plan salarial. Bien que nous soyons en accord avec ce point, le présent débat, par contre, ne se situe pas à ce niveau. 

La vraie question? La voici: La vision d’un homme qui veut imposer une loi pour fermer le clapet des ouailles versus celle d’une femme plus humaniste, plus inspirée. Pourtant, en regardant de plus près la problématique, nous observons qu’un bon nombre de gens qui, disons-le, ont les moyens, consultent en clinique privée pour la rapidité des services, entre autres. Pourtant, ce sont des citoyens qui paient obligatoirement pour leur assurance santé, en plus de payer au cas par cas au privé.



Et si on se donne la peine de regarder attentivement la position des médecins généralistes en ce qui a trait à la médecine moins traditionnelle, on se demande s’ils veulent vraiment aider le patient à faire des liens entre leur style de vie et leur maladie, et ce, tout simplement par l’écoute de ce dernier. Il ne faut pas perdre de vue que le médecin n’est que le thérapeute, les individus ont la responsabilité quant à la qualité de leur propre vie, aux aliments qu’ils ingurgitent, aux sports qu’ils pratiquent… un peu comme le propriétaire de la voiture et le garagiste! 

Au fond, quel est le vrai débat avec la loi 20? Ne s’agit-il pas de prendre position pour une pratique médicale plus ou moins humaine selon un point de vue masculin ou féminin?

LES OPINIONS EXPRIMÉES SONT CELLES DE L’AUTEUR ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CELLES DU PORTAIL DU GRAND MONTRÉAL LAMETROPOLE.COM

MARTHE SAINT-LAURENT

LA CULTURE AU QUÉBEC SE MEURT!