D’emblée, entendons-nous sur le fait que plusieurs recours collectifs sont primordiaux, nécessaires. Par contre, comme dans toute bonne chose, la frénésie des poursuites, tant individuelles que collectives, augmente. Bon nombre, parmi le lot, affiche une incapacité d’assumer ses choix et ses actions. Prenons le dernier cas, les cliniques Zéro Gravité. D'entrée de jeu, disons que je ne suis ni pour ni contre le principe même de sortir des sentiers battus en ouvrant notre horizon sur « autre chose » que les médecines traditionnelles ou de ce qui se fait de plus rigide dans le domaine de la santé.

Je considère que c’est du cas par cas, par exemple: d’excellents médecins, dentistes, ostéopathes, chirurgiens pratiquent honnêtement, et on en retrouve de très mauvais - voire incompétents - dans ces mêmes domaines.



Par contre, je crois que, lorsqu’on décide volontairement de sortir des sentiers battus, il est impératif de s'informer et d’assumer notre choix, nos tentatives, notre expérimentation. De plus, c'est de notre responsabilité de vérifier la qualité des soins, de questionner les professionnels sur leur formation et d’investiguer sur la réputation d’une clinique ou celle des spécialistes, sinon, mea culpa. Vous ne trouvez pas étrange qu’un patient revienne après tant d’années en recours collectif en affirmant qu’il a souffert le martyre, qu’un autre a tellement empiré sa condition qu'il en est presque handicapé?

Dans le cas des cliniques Zéro Gravité, lors d’un entretien à Radio-Canada, la principale intéressée révèle: « Je voulais essayer d'aller récupérer la somme d'argent que j'ai mise là-dedans et essayer d'empêcher que ça se reproduise avec d'autres personnes vulnérables comme moi qui s'est fait avoir avec ça, mettre un terme à tout ça. » Ce qui ressort de cette citation est « récupérer la somme d’argent », « personnes vulnérables comme moi » (le mot « vulnérabilité » a le dos bien large!), « mettre un terme à tout ça », ce qui s'est réglé avec la faillite de l’entreprise en 2013.



Lorsque je dis que certaines poursuites sont étranges, je crois que la crise économique qui s’étire incite les gens à s’acharner sur une cause qui pourrait leur procurer un surplus monétaire. Par contre, on oublie trop souvent les soucis psychologiques, sans compter le climat négatif qui s'instaure dans le quotidien lorsqu’on se frotte à la justice, surtout lorsque ce n’est pas (ou plus) nécessaire. À quoi cela sert-il de se nourrir d’élément négatif, de ressasser le passé et d’enclencher des procédures juridiques qui ne mèneront peut-être nulle part? Qu’avons-nous à gagner à part l’argent, certes, mais à quel prix? Suffit-il de pouvoir se satisfaire d’avoir gagner? que justice a été rendue? Que notre état de santé s’améliorera comme par magie le jour du jugement?

Je réitère ma position d’être ni pour ni contre ces traitements. Par contre, je crois fermement que, lorsqu’on décide d’aller vers autre chose que le traditionnel, il faut s’assumer et vivre avec les conséquences. Question de responsabilité individuelle...

LES OPINIONS EXPRIMÉES SONT CELLES DE L’AUTEUR ET NE REFLÈTENT PAS NÉCESSAIREMENT CELLES DU PORTAIL DU GRAND MONTRÉAL LAMETROPOLE.COM

MARTHE SAINT-LAURENT

QUE FAIRE AVEC LES PRISONNIERS?

REPORTAGE 1 : ZÉRO GRAVITÉ

RECOURS COLLECTIF CONTRE LES CLINIQUES DE ZÉRO GRAVITÉ